cat-right

Gavèla, gabel

Gavèla « fagot de sarments » dans les dép. de la Charente et de la Dordogne (Thesoc). « javelle, poignée de blé, gerbe » (Alibert), a la même étymologie que français javelle (TLF). Suivant les régions et l’agriculture locale, *gavèla  signifie « javelle de blé » ou « botte de sarments » et peut prendre enfin un sens très général « monceau », qui à son tour se spécifie dans « tas de sel retiré du marais salant (Larousse depuis 1877).

Gavèla appartient à une famille de mots d’origine gauloise *gabella « javelle » reconstruit à partir de la racine irlandaise gabal « saisir », et gabalus « javelot ». Les représentants de *gabella se retrouvent dans le Nord de l’Italie, en catalan gavella, espagnol gavilla « gerbe »,  portugais gavela « gerbe » et a été emprunté par le basque gabila « fagot ».

(et anglais gavel « ce qu’on coupe en une fois avec la faux » d’après le FEW, mais je n’ai retrouvé ce sens dans aucun dictionnaire anglais: un gavel est un « petit marteau d’un président d’une réunion »).

Mièg, mièja, meg

Mièg, mièja, meg  « moitié, demi ; barrique »  vient du latin medius « qui est au milieu; demi » , comme français mi dans mi-août Voir TLF.   

Dans le Thesoc je trouve mièja avec le sens « barrique » dans quelques villages de la Corrèze.   Alibert donne  le substantif la mièja avec le sens  « la moitié de quelque chose », et les deux sens sont certainement liés, comme en français « un demi » attesté depuis 1895 est un « grand verre à bière qui à l’origine contenait un demi-litre » (de nos jours c’est la moitié d’un demi litre ! et le prix a doublé.).

un vrai  demi de 0,5 l

 

Le sens « moitié de quelque chose » est attesté en occitan et en franco-provençal depuis 1300. Dès 1350 l’ancien occitan mega est une « mesure pour le grain » et depuis 1570 une « mesure pour le vin ». Après l’introduction du système métrique la mièja est devenue une « ancienne mesure pour le vin » qu’on utilise encore mais dont le contenu varie d’une « chopine, demi-pot, demi-bouteille » (en Provence), 90 cc  à Alès,  à une barrique de 100 litres à Castelsarrasin, ou à une « tasse de café » à St-Sernin-sur-Rance (Aveyron).

Dans un traité de 1484 entre l’abbé supérieur Pierre de l‘abbaye Psalmodi et le village de St-Laurent-d’Aigouze (Gard), près d’Aigues-Mortes,  nous trouvons l’expression le droit de miège « le droit de la moitié ».  En Suisse existait la possibilité de travailler à la mie  ce qui voulait dire  qu’on   » recevait du propriétaire la moitié des produits et du bénéfice ». Cela ressemble à un programme politique. En ancien occitan le fermier qui partage avec le propriétaire de la ferme les produits de la récolte s’appelle mejers, mejer. Le mot a été emprunté par le français : mégier (Ac 1845), méger (TLF), synonyme metayer (<medietarius ). En occitan moderne megièr, miegièr. 

Dans la toponymie nous trouvons des mas Méjan, Méjannes, Mège que Pégorier traduit par « qui se trouve au milieu », mais c’est plutôt la métairie, comme le nom de famille Meyer est le « métayer ».

Voir aussi l’article Faire mietchoun  « faire la sieste » de la dormeuse.

Commentaires:

Olivier m’écrit: tres e mièja « trois heures et demi »; lou miech  « le milieu »;  miech-hora « midi ». Le  terme mitat est également employé pour exprimer la moitié dans des contextes différents

des mieja :      
à St-Sernin-sur-Rance               à Castelsarrasin                                                               la calanque de Mejean

Tina, tinel

Tina (f) : « nom donné, dans la garrigue de Nîmes (Gard), au cuvier en maçonnerie couvert par une voûte auto-clavée servant d’entrepôt provisoire de la vendange ou de la récolte à olives » (Lassure).

Étymologie : latin tina « cuve pour le vin, pour la lessive ».  (J’ai pas encore trouvé de photo de la tina nîmoise).
Pour les nombreux sens secondaires voir le  FEW XIII/1; p334

Dans notre région nous trouvons les deux sens du mot latin, ainsi que des dérivés comme  tinado « cuvée de vin, de linge » et tineu (tina + ellu) « cuve à lessive (ALF p.861) et en Lozère tinar « cuve à vendange « ,  tine  en français régional.

Un texte en ancien occitan provenant du Gard donne le mot tinel avec le sens « cave ». Je me demandais quelle évolution sémantique de « cuve » pouvait aboutir à « cave ». Je l’ai trouvée dans le site constructions en pierre sèche.

En latin du moyen âge il y a le mot tinellum  désigne la « salle à manger pour les serviteurs de l’hôtel d’un seigneur ».   Cette salle où l’on dépose aussi les tines, était située  plus bas que la salle à manger des seigneurs,  dans l’entresol donc, plus tard nommé la cave.
Confirmé par Borel de Castres:

Dans le Palais de papes à Avignon par contre:

La vaste salle du Grand Tinel forme l’étage de l’aile du Consistoire. Le terme de « tinel » est employé en Italie et dans le midi de la France pour désigner les salles à manger, ou les réfectoires. C’est ici que se déroulent les banquets organisés les jours de fêtes, en particulier lors de la nomination des cardinaux ou du couronnement d’un pape. Les jours maigres ou ordinaires, le pape est servi dans le Petit TinelPlus d’images et d’explications ici.

Le mot a existé en français, conservé dans tinette mais il n’y a pas d’attestations pour les dialectes du nord  de la France. Tinette est  probablement un emprunt à l’occitan ou au franco-provençal.

Un fidèle visiteur du Midi m’écrit que pour lui les tinettes étaient (sont?) « les chiottes »., un sent qui n’est pas attesté dans le FEW page 335, qui nous fournit par contre pour Le Havre : « baril de cabinet d’aisance ».

Un visiteur italien m’écrit:

 » En italien « tinello » c’est la salle à manger ordinaire (non pas celle de representance de la maison), mais différente de la cuisine. »

Dans le nouveau Dictionnaire Étymologique du Néerlandais (EWN, mauntenant en ligne etymologiebank.nl), le mot toneel  « la scène; théatre » est rattaché à cette signification de tinel. Je n’en suis pas convaincu. Je pense qu’il s’agit plutôt d’une généralisation du sens « tonneau », étant donné que le tonneau, Butte en allemand, joue un rôle important dans le théâtre de rue tel qu’il est encore pratiqué pendant le carnaval en Allemagne et au Limbourg. J’ai écrit à un spécialiste pour avoir le coeur net et j’attends sa réponse.

Dand lr Gard est attesté tinel « endoit où on dépose les tines ». Quelues planchs suffisent pour transformer une dizaine de tines en scène de théatre; « toneel » en néerlandais.

Pour ceux qui comprennent le néerlandais, ici le lien vers l’article toneel du EWN.  Le sens le plus ancien attesté en néerlandais est « avant-scène, estrade ». Le même sens en Afrikaans. Vous risquez de rencontrer notre  tinel devenu  toneel  pendant vos voyages en Namibie!

Michel Wienin ajoute des informations actuelles sur les sens que tina et tinellum ont pris, ainsi que sur les toponymes qui en sont nés:

TINA, TINEL       :              La définition de Christian Lassure dont je ne remets nullement en cause la grande connaissance du domaine de la pierre sèche, est un peu ambigüe pour qui ne connaît pas ces édicules (dits actuellement tines ou cuves autour de Nîmes). Quelques beaux exemples : https://www.pierreseche.com/images/Nimes_tine_ruinee.jpg et surtout http://www.pierreseche.com/cuviers_de_la_garrigue_de_nimes.htm .

A Nîmes, comme ailleurs le mot tina a le sens normal de cuve et son utilisation pour désigner des mini-capitelles recevant temporairement la récolte d’olives (je n’imagine pas y mettre la vendange !) avant son transport au moulin n’est qu’un sens dérivé. Principales caractéristiques architecturales : petite taille, grande ouverture et surtout une lausa (dalle) fermant la base de l’entrée. D’autre part : la description « …au cuvier en maçonnerie couvert par une voûte auto-clavée servant d’entrepôt… » est erronée : comme pour tous les bâtiments de cette famille (capitelle ici, capeillette (capelheta) à Montpellier, cabane, cabanon, cabanon ponchut, c(h)aselle, chabotte… et borie pour les parisiens !), la voûte n’est pas clavée mais montée « en tas de charge », c’est-à-dire que les pierres, posées presque à plat, débordent les unes sur les autres par encorbellement et ne sont en général posées radialement que dans le plan horizontal (quelques médiocres contre-exemples en zones sans couches calcaires fines, pour des chaselles ardéchoises ou vellaves par exemple).

Le passage de tinel (tinal/tinau  en Languedoc) = grande cuve (fr. cuveau) au sens de chai n’est qu’une métonymie sans problème particulier comme pour cuvier en français.

En microtoponymie, le mot est habituel dans le Gard pour désigner des marmites de géants et autres trous d’eau, en concurrence avec  payròl (chaudron), gorg (gour), to(u)mple… Cf. par exemple Las tres tinas,  « Les très tinos » sur IGN, et de plus mal placé, car ce sont trois vasques profondes dans le lit de l’Aiguillon en aval de la grotte des Fées et nullement un point d’eau sur la colline ! (près du hameau du Roux, ~3 km au NNE de Lussan, Gard). Tinette est le diminutif naturel ; par exemple aux cascades du Sautadet, à La Roque sur Cèze (Gard), on parlait des grandes tines pour les marmites plurimétriques et de tinettes pour les plus petites, sur les côtés.

 

Faisso

Faïsso, s.f. « bande dont on enveloppe un enfant, maillot; intervalle entre les rangées de ceps, plate-bande de jardinage, sole de terrain, bande de terre soutenue par un mur ».(Mistral), et en  languedocien faisso « lange d’enfant » (S), « bande de terre , terre de forme allongée » = traversier (Andolfi).

Pour les nombreux sens et dérivés voir aussi Alibert s.v. fais, où il réunit tous les mots qui proviennent de fascis « faisceau, fagot » de fascia « bande, bandelette » et de fascina « fagot de sarments ». Presque tous les mots donnés par Alibert s.v. fais « faix, fagot, fardeau, paquet, embarras d’estomac » comme dérivés représentent en réalité le latin fascia. Fascis et fascia étaient en effet assez proches du point de vue de la forme et du sens: fascia désignait une bande de tissus pour envelopper et le résultat était souvent un fascis un « paquet ».

            Images du  Gafiot

L’ancien occitan faisa et le verbe faisar « envelopper, bander, serrer , Aude  faisa v.a. « enmailloter », représentent le verbe latin fasciare « bander, envelopper de bandes ».
Etymologie: pratiquement toutes les significations qu’on trouve dans les parlers modernes existaient déjà en latin : fascia « bande, lien, sangle, etc.». Fascia avec le sens « bande de terre » se trouve déjà dans des inscriptions latines en Gaule. Cf. aussi catalan faxa, espagnol haza, portugais faxa  comme en  ancien occitan faissa, surtout en provençal et en auvergnat. Le sens exact du mot s’adapte bien sûr à la configuration du terrain, p.ex. Aveyron faïsso « carré d’un jardin, petit champ » mais en Camargue c’est « une partie des terres labourables d’une exploitation, affectée à l’une des cultures de l’assolement ou à la pâture, parties généralement séparées par desroubines « .
Un visiteur originaire du Vaunage m’écrit que pour lui « les faïsses sont les cultures en espalier dans les côtes, vignes, oliviers … ». Les espaliers  sont des bandes de terre.

    
faïsso
à gauche en Camargue et à droite dans les Cévennes.

Voir pour une étude approfondie et très documentée de ce mot au sens « bande de terre » consulter l’etude de : Michel Rouvière, » A propos de faysse et escayre : l’indispensable « remise à plat » terminologique , dans www.pierreseche.com/faysse_et_escayre.html / 9 février 2002 « 

Empeutar, enter, ensertar, greffer

Empeutar « greffer ». Je viens de recevoir les Lectures de l’Atlas linguistique de la France de Gilliéron et Edmont. Du temps dans l’espace. Guylaine Brun-Trigaud, Yves Le Berre et Jean Le Dû. CTHS, 2005. 363 p. (voir Abréviations). Gilliéron et Walther von Wartburg en ont rêvé, Guylaine Brun-Trigaud, Yves Le Berre et Jean Le Dû l’ont fait, au moins partiellement. Étant en train d’étudier l’étymologie de empeutar et d’autres verbes avec le sens « greffer », j’étais très content de trouver trois cartes sur ce sujet dans leur livre. Voici une compilation de leurs cartes 377 « enter/greffer » et 192 « empeuter »: (la zone « enter » est un peu amputée).

Enter, entar, enta Le type enter couvrait au Moyen Age tout le Nord du domaine galloroman. Le type greffer a été dérivé du substantif greffe au 15e s. Greffe « pousse d’une plante qu’on insère dans une autre pour que celle-ci porte le fruit de la première » est un emploi au figuré de greffe « stylet pour écrire sur des tablettes de cire » (13e s.) < latin graphium  » stylet ».
Greffer Nous voyons immédiatement que le verbe greffer a gagné beaucoup de terrain et que cette extension vers le Sud suit la grande route le long du Rhône. Il y a aussi des attestations en Aquitaine. Je reviendrai sur ces taches gris-bleu dans les Pyrénées Atlantiques et les Landes..
Empeutar Le type empeutar domine dans l’Ouest de l’occitan. La forme de la zone bleue en particulier les deux îlots à l’ouest et à l’est sur la carte indiquent que le type empeutar a été plus étendue autrefois.
Enserta(r). D’après les données du FEW c’est le type enserta qui domine en provençal et en est-languedocien

Mistral,  Trésor

Issarta, issartar « greffer », isser « ente » d’après l’abbé de Sauvages. Les auteurs des Lectures de l’ALFn’en parlent pas et dans le Thesoc les départements de l’est-occitan sont (encore?) absents.

Dans la carte ci-dessous : gouttes bleues : « empeutar » , gouttes mauves « empeutar » + « greffar » en parlant de la vigne, gouttes vertes « greffar« , gouttes turquoises = « ensertar, ensertir« .


Afficher Thesoc, « greffer » et « greffon » dans le Sud-Ouest sur une carte plus grande

Et je me suis permis d’élargir l’horizon. J’ai consulté le FEW et j’ai fait une carte avec en plus les zones en Europe où nous retrouvons les même types étymologiques. Sur la carte de l’Europe ci-dessous, nous voyons que le type greffer est pratiquement isolé en Europe. L’anglais l’a emprunté à la fin du 15e s. to graft, en remplacement du verbe to imp, parce que ce dernier avait pris une connotation péjorative dans des expressions comme imp of Satan. (Harper). Imp signifie en anglais moderne « espiègle, petit diable ».

Je viens de constater que j’ai vu trop petit et que j’aurais dû inclure les pays scandinaves, danois podede, norvégien podet, suédois impade, et une langue celtique, le gallois. (Les formes sur la carte sont le résultat d’une traduction de la phrase « je veux greffer une rose » avec Google traduction. Je suis sûr qu’il y a des formes qui manquent.

Greffer.
Suédois ympning, Norv. Impoding , Danois podning = imputare
Corse insita, inzeta
Gallois impio = imputare
Portugais enxertia = insertare; Gallician idem
Catalan empelt = impeltare

Entar vient indubitablement du grec εμφυτος emphutos « gréffé sur » respectivement du verbe εμφυτευειν emphuteuein « greffer »( attesté chez Theophraste, 4e s. avant J.-C.), composé de em + phuteuo « planter ». Beaucoup plus tard le mot grec a été latinisé. Nous trouvons le substantif impotus « greffon » pour la première fois dans la Lex Salica (507-511), formé à partir du verbe latin *imputare qui n’est pas attesté. Le vocabulaire du greffage est essentiellement d’origine grecque. Les Grecs ont propagé la technique de la greffe autour de la Méditerranée. » La greffe sur végétaux a été inventée par les Chinois il y a plusieurs milliers d’années. Les Grecs et les Romains ont importé la technique en Europe et nombreux sont les auteurs de l’Antiquité à avoir écrit des manuels destinés à diffuser la technique au plus grand nombre. » (Wikipedia). Sur la carte de l’ Europe vous voyez que le type entar domine dans toutes les langues germaniques voisines. Si les traducteurs anglais de la Bible n’avaient pas adopté l’expression imp of Satan littéralement « greffon du diable » devenu « petit diable, polisson », le verbe to imp serait maintenant courant dans tout le Nord de l’Amérique.

Empeutar vient également d’un mot grec, à savoir de πελτη (peltè) « écusson ». Il y a eu une discussion entre les étymologistes. On a supposé comme étymon un latin *impeltare « greffer », à partir du verbe latin impellere « pousser vers, enfoncer » ou bien à partir de pellis dans le sens « écorce ». Les Romains appelaient un « écusson, bouclier » scutum et Plaute (2e s. av.J.-C) utilise déjà le diminutif scutella « carreau en losange » avec le sens de « greffe en écusson ». Il est donc très improbable qu’ils aient créé un verbe *impellitare , on s’attendrait plutôt à *scutellare,  mais ce verbe n’a pas existé. . Il est beaucoup plus probable que l’origine est le mot grec πελτη  (peltè) « écusson ». Il y a une façon de greffer en écusson. En changeant de milieu d’utilisation le mot a changé de sens. Les Grecs ont connu et propagé les deux façons de greffer, la greffe en fente et la greffe en écusson.
Les auteurs des Lectures de l’ALF écrivent que le verbe empeutar est une création locale qui a remplacé un plus ancien entar. Sur la carte de l’Europe vous voyez que ce n’est pas du tout le cas. Nous le retrouvons non seulement en catalan et aragonais, mais aussi en en ancien alsacien, en Souabe, en Bavière et en Tirol (Autriche). Von Wartburg pense que le type ouest-occitan a pu migrer vers le Sud de l’Allemagne par la région des Burgondes, mais vu la présence du type empelzar dans l’Est de l’Italie du Nord, il est évident que c’est plutôt par là que le mot et la technique se sont propagés. La Grèce n’est pas loin de Venise.

Enserta(r). Enfin un vrai mot latin. Les Romains avaient traduit le verbe grec emphuteuein « greffer » par inserere. Varron (116-27 av. J.-C) ecrit : pirum bonum in pirum silvaticum inserere « greffer un poirier de bonne espèce sur un sauvageon ». Le verbe inserere est irrégulier : insevi, insitum1     Déjà en latin on en a fait insero, inserui, insertum et ce participe passé insertum a donné la naissance à insertare > ensertar en provençal et est-languedocien, injertar en espagnol, enxertar en portugais et chertatu en basque. Il y a aussi quelques attestations en Aquitaine. (cf. la carte Google ci dessus).

Von Wartburg écrit que le type ensertar en Provence est un emprunt à l’Italien et qu’il a remplacé le type entar. J’ai des doutes. Cette répartition me fait penser à la répartition des types pedas / petas « chiffon » du grec pittakion « petit morceau de cuir ou de tissu » qui s’explique par une forte influence grecque à l’Ouest et une influence romaine à l’Est du domaine occitan.

  1.  De cet insitum a été dérivé insitare qui a abouti à innestare « greffer » en toscan.