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Amalou, amaluc

Amalou, amaluc s.m. »tête du fémur »

Les mots embaluc, amalu, malu signifient aussi « omoplate, hanche »  et même  » fesses »  (omolu en Ardêche). Dans le Nord Velay existe un dérivé: malhon « tête du fémur ». Le mot ne se trouve qu’en occitan et en catalan maluc « les os qui forment les deux parties du bassin » .

Il vient de l’arabe azmal huqq « cavité articulaire » . La médecine arabe a eu beaucoup d’influence dans l’Occident. Si vous voulez en savoir plus , vous pouvez consulter un des 5580 sites internet ou par exemple; le livre de Danielle Jacquart et Françoise Micheau « La médecine arabe et l’Occident médiéval« .
D’autres mots qui viennent du même étymon : Lozère demolucat « déhanché » ,
Nord Velay s’esmalhonar « se déboîter la tête du fémur, se déhancher », Languedocien (Gard, Hérault), amalugà  « meurtrir de coups » . Dans amalug l’élément mal- a été interprété comme le mot mal « douleur » , ce qui a donné à Alès s’amaluga, à Nîmes « cogner » (Mathon) et en français régional s’amaluguer « se cogner » (Domergue)

marmite

Amalou ou lamalou désigne aussi des « grottes ». L’évolution sémantique « cavité articulaire » > « cavité » > « grotte » ne pose pas de problèmes.
Dans le site de la CLPA je trouve: « Quand il sagit de résurgences ou de cavits s’ouvrant près de sources, de mares ou en bordure de cours d’eau, c’est bien évidemment ces lieux qui ont influencé la toponymie des cavités. Grotte du Lamalou (Brissac, 34) : Le terme de Lamalou désigne partout un cours d’eau ou un lieu proche d’un cours d’eau. Celui-ci était désigné en 1332 comme suit :  » riperia da Amalo ; rivo de Amalo « . Ces noms semblent provenir d’un terme hydronymique incertain lamalo ou amalo d’origine inconnue ce jour. » http://membres.lycos.fr/clpa/etymologie.htm . Dominique Ros le webmaster du site m’a donné les spécifications suivantes: Pour  » rivo de Amal riperia da Amaloo  » en 1332 in « Cartulaire de Maguelonne » publi par J. ROUQUETTE, 6 vol, Montpellier, 1912-1927. J’ai également « Raimundi de Amalo » en 1204 in « Cartulaire du chapitre d’Agde publi par O. TERRIN, Nîmes, 1969 « 

Voir FEW XIX,14

D’autres chercheurs supposent des étymologies celtiques ou prélatines, mais connaissent-ils le mot languedocien amalou et son étymologie ?

Albar

Albar s.m. »peuplier, tremble » au sens propre « peuplier blanc ». Etymologie : latin albāris « blanc », qui en occitan a abouti à trois sens différents:

  • « aubier, la partie tendre et blanchâtre qui est entre l’écorce et le coeur de l’arbre ». Sens qu’on trouve dans l’ouest, Limousin, Agenais, Gascogne.
  • « saule blanc » à l’ouest du Rhône jusqu’en Béarn.
  • « tremble, peuplier blanc » en franco-provençal et en ce qui concerne l’occitan principalement dans les départements de l’Aude et de l’Ariège (Thesoc).

Mme Germi mentionne la forme oubère s.f. pour le Champsaur.

D’après le FEW, l’étymon de cette forme est latin álbarus « populus alba L. » avec un déplacement de l’accent qui semble assez fréquent en occitan pour les proparoxytons.  Cf. Mistral aubrero, aubro, aubrio, ourbrero.

  • Voir Pégorier pour les très nombreux toponymes Aubaredo, Aubarou, Aubrée, etc.

salix alba populus alba

Aire,airiel

Aire, airiel

‘avec plusieurs membres quarantes deux cannes cinq pans aire airiels trelhatz et pollallier du coté du couchant trente quatre cannes’. (compoix Valleraugue 1625 tome 2 page 26)

Etymologie : latin area « espace libre, sol uni ». Eira ou aira en ancien occitan signifie « lieu vide et libre autour de la maison »        ( XIe siècle) mais déjà à la fin du XIIe aussi « aire à battre le blé ».

Plus tard a été créé le dérivé airée ou ayrie « quantité de gerbes qu’on met en une fois sur l’aire pour la battre », yerado ou eyrado dans le Gard, et naturellement on s’en est servi pour désigner cet espace et le verbe enairá « mettre le blé sur l’aire ».

Dans beaucoup de villages occitans nous trouvons une Rue des Aires ».

La forme airiel, airiel du Compoix n’a été attestée nulle part ailleurs à ce que je sache, mais je pense que le destrador local a voulu bien distinguer la place libre autour de la maison et l’aire à battre le blé.


le cercle est l’aire à battre le blé

Aigavers

Aigavers, aigovers « ligne de partage des eaux ; arête d’une montagne » déja attesté en ancien occitan, qui avait crée aussi le verbe aigaversar « faire le partage des eaux ». Il y a quelques attestations du XIXe siècle et 146 sites (Google) en occitan moderne!

Dans le Compoix de Valleraugue (1625) la forme a été orthographié aiguevers, ce qui me semble une francisation. Etymologie aqua + versare ‘eau’ + ‘retourner’. En ancien béarnais: « l’augabes a la part d’Ossau et deu port d’Anolhaas » Voir le Dictionnaire de l’ occitan médiéval.


avec l aiguevers du Serre del col de Lunda

Aigo

Aigo s.f. »eau » du latin aqua. Voir aigardent. La forme aigue a été conservée en français aiguemarine = un béryl qui a la couleur del’eau de mer   et dans les toponymes  gardois   Aigues-Mortes, Aigues Vives.