quicoun ‘quelque chose’
Quicoun « quelque chose » vient du latin quidamcum Voir FEW II, 1469a s.v. quidam « un certain ». D’après les données du FEW la zone géographique du mot est limité au languedocien et à l’auvergnat.
Joel Pon, Histoires extraordinaires de patients presque ordinaires, paru en 2005, note p. 55 écrit : Quicoun como aco expression en patois occitan qui signifie « quelque chose comme ça ».
Un quicomet, quicoumé est un « petit quelque chose »
L’évolution des formes pose quelques problèmes. Si vous voulez en savoir plus, il faut lire l’article de Schulz-Gora dans la Zeitschrift für romanische Philologie 53, p.93 et suivantes. (en allemand)
En ancien occitan a existé aussi la forme quezacom « une petite quantité », ce qui me donne l’occasion de faire une petite note de phonétique historique. Hier j’ai visité la Collégiale Saint Didier à Avignon où se trouve le Gisant de Saint Bénezet .
En dessous est écrit son nom en latin : Sanctus Benedictus. Bénezet est la forme occitane écrite avec un -é-pour que les francophones arrivent à la prononcer correctement.
Le nom Benezet est la forme régulière en provençal du latin Benedictus, en particulier le passage du -d- entre deux voyelles qui passe à -z-. Autres exemples sudare > suzar, audire > auzir. Cette évolution est relativement récente parce que dans les plus anciens monuments de la langue comme dans la Chanson de Sainte Foy, de -d-intervocalique est maintenu : audi, Judeu, etc.
Dans le Limousin par contre le -d- intervocalique a disparu sans laisser de traces, comme en français (laudare > louer), toutefois les Limousins ont comblé souvent l’hiatus en y insérant un -v- : laudare > lauvar, audire > auvir.