Patrick Bruel et Pieter Breughel ont un étymon en ...
Brueil, bruel « breuil, petit bois clos ». Un mot du vieux languedocien (v.l.) et’un toponyme :
L’étymologie de l’abbé de Sauvages (S2), le grec bruein n’est certainement pas la bonne. Le FEW I, 555b propose une origine gauloise, *brogilos « bois clos » derivé d’un autre mot gaulois broga « bord, limite » (voir mon article broa). qui a été repris par la féodalité carolingienne. Brŏgilo apparaît pour la première fois dans une des Capitularia de Charlemagne ( Polyptique de St-Irminon, Capitulare de Villis) vers l’an 800. 1 :
Ut lucos nostros, quos vulgus brogilos vocat, bene custodire faciant. (qu’ils fassent bien garder nos terrain que le peuple appelle brigilos)(source)
Ce sens féodal « terrain appartenant au seigneur » est attesté en ancien lorrain bruel « pré seigneurial que les habitants d’un village étaient obligés de faucher » et en ancien alsacien brügel « pré destiné à être au service privé du seigneur ».
Mais le vol.I du FEW date de 1922. Comme je viens de découvrir que la lettre B du Lessico Etimologico Italiano est disponible sur le web, j’en profite pour vous envoyer vers l’article brogilos. Je n’ai rien à y ajouter, sauf que le même mot existe aussi en néerlandais; voir ci-dessous.
J’ai essayé de traduire le premier paragraphe avec Google traduction, une catastrophe !. Tout francophone et surtout tout occitanophone comprendra mieux l’italien que la traduction Google. Comme preuve, voici l’original et la « traduction »:
Allemand brûl « pré; réserve des cerfs » (plus chez Grimm ) vient également de brogilos.
A toutes ces attestations je peux apporter une petite contribution: le mot néerlandais breugel maintenant vieilli et qu’on ne trouve que dans des noms de lieu et de personnes comme en France, fait partie de la même famille, d’après de Vries, NEW. (= etymologie-bank) qui écrit que le sens d’origine semble être « terrain clos ». Il y beaucoup de formes différentes. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un emprunt mal intégré. Une de ces formes, celle du Brabant, m’ a intrigué particulièrement : bruel.
Le nom le plus connu est bien Breughel, graphié autrefois Bruegel un village dans le Brabant néerlandais et un autre en Belgique. (plus dans le Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde. Jaargang 31. E.J. Brill, Leiden 1912 consultable sur le web).
Notre Patrick Bruel se trouve donc en très bonne compagnie, Pieter Breughel :
- Holder, Alt-Celtischer Sprachschatz I 619 vlg. en Nachtr. 984 vlg. ↩