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Bertoul ‘panier cévenol’

Bertoul « cueilloir »  s.m. « petit panier à anse tissu d’osier ou d’éclisse, qui sert à cueillir les fruits et à ramasser les châtaignes » (S1, 1756). Etymologie latin   vĕrtĭbŭlum « vertèbre, colonne vertébrale » », qui en galloroman a subi un changement de suffixe et est devenu vĕrtŭbŭlum, qu’on retrouve en catalan bertrol, bestrol  qui désigne « une sorte de filet avec des cerceaux comme armature »(source).  En Italie et dans l’ouest-languedocien il y a des formes qui reposent sur une autre formation, vĕrtŭbĕllumbertovello, bertoello en italien,  bertouel en languedocien.   FEW XIV, 321

Le mot bertoul semble vivant. Dans le site consacré à Ispagnac je trouve des spécifications:

En Lozère il y en a deux : les Cévennes qui fabrique le bertoul panier avec des bridoules, tresses de chataignier. L’autre partie qui produit une vannerie en côtes de chataignier et en tresses d’amarines et de viorne. La paille de seigle sert à fabriquer des paillassous et la paille jaune de blé était utilisée pour les ruchettes . Ces deux pailles sont encore utilisées pour le rempaillage des chaises.

bertoulIl y a aussi des photos sur le procédé et des adresses de stages de vanneries.

Le même étymon avec le suffixe –ibella  > vĕrtĭbĕlla pris pour un féminin a pris des sens techniques comme  en ancien occitan bartavela « loquet », en dauphinois bartavè « claquet du moulin » = Petite latte qui est sur la trémie d’un moulin et qui bat continuellement avec bruit. Dans le site du village Sailhan j’ai trouvé la description et des images du claquet:

IF    IF

Dans les moulins de montagne, l’auget ou claquet avait autrefois une forme de sabot, « l’esclop ». L’auget se termine par une sculpture de tête de cheval : « eth cabalet », c’est la note artistique du moulin. Le cheval était l’animal que l’on rencontrait le plus souvent au moulin. Une pièce verticale, le cornillet ou quenouille, tourne en même temps que la meule. Ce mouvement agite le cheval qui – en raison de la forme octogonale du cornillet – vient taper régulièrement sur ce dernier et permet au grain de s’écouler dans le trou central de la meule tournante , l’œillard.

Le bruit que fait le claquet est à l’origine du sens « bavard, personne qui parle beaucoup » à Briançon , Barcelonnette et ailleurs de bartavel, bartaveou, bartavela.  Une évolution comparable  dans le verbe cascalhar ou barjà. Cette évolution sémantique est d’ailleurs international : angl. chatter, chat , Oc., fr.régional casquailler, latin *quassicare, esp. cascar, d. Klatsch, Quatsch, plappern, dreschen, nl. kletsen, flamand klappen le sens qui est à la base de tous ces verbes  est « faire un bruit répétitif ».

Bartavela « perdrix rouge » à cause de ses cris, a même réussi à monter dans le dictionnaire de l’Académie  en 1740.

 

 

« verveux’ panier en osier de forme conique » d’après les dictionnaires patois.

Escoussieres à Mirepoix

Christine Belcikowski , autrefois La dormeuse  est revenu à son cher Compoix de Mirepoix:

J’ai cherché à localiser dans Mirepoix cette « maison avec chartreuse et jardin contigu, le long de la promenade du nord anciennement appelée les Escoussières, confrontant en corps de levant les héritiers Estupui, de midi la dite promenade, du couchant Victor Commelera, d’aquilon rue dite de la Tinité ». La promenade du nord, aussi appelée promenade Saint-Antoine, c’est l’actuel cours du Colonel Petitpied. La rue de la Trinité, c’est aujourd’hui la rue Vidal-Lablache.

En 2017 je reçois d’Alain Marmion nous fournit les compléments d’information1 et un lien vers son blog dans lequel il nous fournit un plan de la ville de Mirepoix établi d’après les données du compoix de 1661. http://aline.marmion.free.fr/mirepoix_terrier.htm Allez-y !

Il y a des années qu’elle m’a demandé de chercher l’étymologie du nom Escoussières, mais n’ayant rien trouvé, j’ai abandonné, mais j’ai gardé quelques images: EscossierePhoto  escossieresMirepoix escossieresMirepoixP

J’avais trouvé 2 autres attestations, une dans le site Le Patrimoine bâti du  vendredi 6 janvier 2006, par Geneviève Durand sur Clermon-le-Fort, qui écrit:

La cour du Fort et son puits

Un très petit nombre de maisons ont aujourd’hui une porte s’ouvrant dans cette cour. Mais cela devait être très différent lorsqu’une muraille les enserrait : il y avait toujours un espace, l’escoussière, entre la muraille et les maisons qui devaient alors s’ouvrir vers la cour intérieure. Le puits, avec la corde enroulée sur le tour, a servi jusque dans les années soixante. Il a plus de 20 m de profondeur.

et la deuxième intitulé « Un siècle d’administration communale  à Aucamville (Tarn et Garonne ») d’après les comptes consulaires (1346-1446), par F. Galabert et publié dans les Annales du Midi de 1908, pp.313-350 . A la p. 320 il écrit:

Les auvents construits, il fallut, un peu plus tard, s’occuper des escossières ou chemins de ronde que l’on répara durant plusieurs années. Cela coûta 5 moutons d’or en 1435,4 moutons d’or et 4 pegas de vin en 1441. On verra par les citations ci-dessous que ces chemins de ronde étaient couverts :

Item fesem repara xiiii brassas he xvii de las cossieras que héron casudas… he costeron de la ma des maistres v escutz d’aur, 1435 (f» 8).

Cette graphie, cossiera  un endroit couvert, permet de supposer par exemple qu’il servait à écosser les légumes (cossier « tiges et cosses sèches de pois » de cochlea « escargot; cosse ») FEW II,826b;

Le FEW range ce groupe de mots dans l’article cursus  FEW II, 1576

Pourtant le plus probable me semble être le latin excussorius « qui sert à battre et enlever », bref le « fléau », qui dans l’Aveyron a abouti à escoussouyro « aire », attesté depuis 1514 et à Barcelonnette à escoussouiro « chacune des planchettes mobiles qui forment le devant du coffre à grains ».

Excussorius  a pratiquement disparu des parlers galloromans et a été remplacé par fleau, mais le verbe excuter avec le sens « battre le blé » s’est maintenu dans beaucoup d’endroits. En ancien occitan escodre, eyscoyre , en occitan moderne escoudre, escoure toujours « battre le blé ».  FEW III, 286 ss.

Tout à fait au nord du domaine galloroman, en wallon, le mot escoussière existe également et là il désigne une meule spéciale dans les moulins pour l’épeautre, décrite ainsi:

Le grain était conservé dans ses enveloppes. La présence d’enveloppes tenaces autour du grain constituerait une protection contre les déprédations (oiseaux et charançons) et protégerait le grain contre les micro-champignons lors des conditions défavorables à la germination. Dans la zone de culture de l’épeautre en Belgique, les moulins à moudre les céréales possédaient un équipement particulier destiné à décortiquer l’épeautre, c’est-à-dire à débarrasser le grain de ses enveloppes, avant de le broyer1. Les moulins possédaient en général trois meules dont une servait uniquement à monder la céréale. Les parties travaillantes étaient des meules grossières, fortement trouées et plus écartées que celles destinées à moudre la farine. Les moulins que nous avons pu encore visiter possédaient des meules provenant du célèbre centre de production de pierres meulières de La Ferte -sous -Jouarre en France. Cette meule spéciale portait un nom particulier : l’esqueure  (charte de Nismes 1451), ou plus récemment l’escoussière  (enquêtes). (http://civilisations.revues.org/1425#tocto2n2)

Ces meules faisaient donc le travail pour lequel on utilisait  le fléau pour les autres céréales.  L’étymologie est donc probablement  la même.

  1. Dans le glossaire de langue romane (google book) p508, on peut lire :
    ESCOUSSIEIROS Remparts d’une ville sur lequel on se promène,
    ESCOUSSOUR Fléau à battre le blé
    2) concernant les propriétés du compoix de Mirepoix de 1766, tout est en ligne sur le site des AD09. Le livre 1, débute par un index alphabétique des propriétaires, avec un fol de renvoi. Sur le fol on trouve les biens tenus, avec pour chaque un numéro de parcelle qui renvoie au plan terrier également en ligne… Il n’y a donc aucune difficulté à localiser le bien d’une personne.
    3) Les escossières n’existaient plus en 1766, elles sont utilisées comme confronts dans le compoix de 1675, qui est en ligne mais sans plan. Pour la ville, j’ai donc réalisé un plan terrier de 1675, à voir en ligne sur mon site.

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Pancossier « boulanger ». Etymologie panis « pain » + coquere « cuire ». Pancossier est attesté dans la région de Toulouse et en gascon depuis le XIVe-XVe siècle.  En languedocien pangoussie signifie  « revendeur de pain » et pas « boulanger ».  (Mistral). FEW VII, 550b

Il me semblait que marchand ou revendeur de pain était une activité récente, genre « pain show », où on n’achète le pain qu’en cas de besoin extrême.  En bas-limousin on a créé un verbe pongoussa « manier maladroitement, faire quelque chose sans goût et sans adresse ». Le pongoussié n’y avait pas une bonne renommée, comme le painchaud moderne.

p.257 du Bulletin de la Société Ariégeoise des sciences, lettres et arts. Vol. IV(1891) pp.253 ss;   Coutumes municipales de Seix en Couserans, confirmées par Philippe le Hardi. Copie datant de 1669.  Publié par F.Pasquier. En ligne sur Gallica.

pancossier

« Les boulangers gagneront  4 deniers au coûts  du froment, s’ils en tirent davantage, ils donnent 20 deniers d’amende et le pain est confisqué, selon le dit de la cour. »

(Costier « coûts » est absent du FEW)

Escapoulaire ‘ébaucheur de jais’

jais brute

jais brute

Sans le vouloir, je pense, la dormeuse de Mirepoix me fournit  régulièrement des sources d’inspiration. Dans son dernier article, intitulé:Le diocèse de Mirepoix vu en 1776 par Antoine de Gensanne, ingénieur géologue, commissaire des Etats du Languedoc  elle cite  un long passage sur le travail du jais. 

Avant la retraite j’étais artisan lapidaire, un métier non réglementé  et très peu connu en France.  Cet article est un complément intéressant et utile à mon bouquin La taille des pierres fines pour débutants. 2012. 92 p. avec de nombreuses illustrations. (15 € pour mes lecteurs!) Le jais n’étant plus à la mode quand j’ai décrit le travail des pierres semi-précieuses , je n’y ai pas consacré une description détaillée.

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La voici:

Travail du jais ou jayet.

Le jais est une substance fossile, bitumineuse, très-noire, passablement dure, et d’un grain très-luisant, lorsqu’il est poli. On le tire de ces veines qui sont semblables à celles du charbon de terre, dont le jais est une espèce : en général plus ces veines sont fortes, moins le jais a de dureté, et moins il est précieux. On le tire par morceaux de différentes grosseurs, qui ne passent guères quatre pouces d’épaisseur, et souvent beaucoup plus petits. Les Mineurs le vendent en cet état à tant la livre, Il y en a de plusieurs prix, depuis quatre jusques à dix sous la livre, suivant sa dureté et sa finesse. Celui qu’on tiroit à une petite demi-lieue au- dessus des Bains de Rennes, sur la petite rivière qui descend de Bugarach au Diocèse d’Alet, passoit pour le meilleur qu’on ait vu ; mais le travail de ces Mines a cessé, quoiqu’elles y soient encore abondantes.

Les Négocians qui font commerce de cette espèce de bijouterie, achètent le minéral, et le remettent à des ouvriers qu’on appelle, dans le pays, Escapoulaires ; ce sont ceux qui dégrossissent la matière et donnent la première forme à l’ouvrage. Ils travaillent sur une espèce de billot ou forte établie, et se servent de couteaux dont la lame est large et fine. Ils ont à côté d’eux plusieurs petites sébilles de bois ; dans l’une ils mettent les boutons dégrossis ; dans une autre les grains de chapelets ; dans une troisième les grains de collier, et ainsi de suite, avec cette attention que chaque sébille ne contient que des pièces de même grosseur, soit en boutons d’habits, ou autres ouvrages.

Les sébilles remplies de ses ouvrages dégrossis, sont remises à des femmes pour les percer ; ce qui se fait avec des forets de différentes grosseurs, et dont quelques-uns sont extrêmement fins. Ils sont montés sur des petits tours à bobèche qu’on tourne avec l’archet. Chaque espèce de grosseur et d’assortiment est remise dans une petite sébille, après avoir été percé. Tout ce travail jusqu’ici se fait dans la chambre et dans des maisons particulières.

Les ouvrages ainsi préparés, sont portés au moulin pour y être polis, et recevoir leur dernière forme. I1 n’y a ici que des jeunes filles ou des jeunes femmes qui soient propres à ce travail, parce qu’il faut avoir la vue bonne. Il y en a, comme vous avons dit, quatre à chaque meule, deux à droite et deux à gauche : elles ont chacune deux sébilles de bois devant elles ; dans l’une sont les ouvrages dégrossis, et dans l’autre ceux qui sont finis. La planche qui forme la lunette dans laquelle la meule tourne, leur sert de table. Elles sont assises sur des scabelles ou petits sièges placés deux de chaque côté de la meule ; et par là deux travaillent de la main droite, et deux de la main gauche, afin d’avoir tout le jour de la croisée sur leur ouvrage.

La fille qui travaille de la main droite, appuie sa main gauche sur son genouil gauche ; et avec le pouce et l’index de la droite, elle prend une pièce dégrossie dans la sébille, et l’applique sur la meule, le coude appuyé sur la table ; elle forme de cette manière la première facette à la pièce ; elle n’a pas besoin de l’autre main pour former la seconde facette : l’habitude lui apprend à tourner sa pièce avec les deux doigts de la droite, et à lui donner toutes les faces dont elle a besoin, suivant la nature de l’ouvrage ; d’où l’on voit qu’il n’y a que la main droite qui opère ; la gauche reste toujours appuyée sur le genouil, afin d’affermir l’attitude de la fille. La pièce étant finie, ce qui est fait en très peu de temps, elle la met dans la sébille qui lui est destinée, et en prend une autre dégrossie dans la sébille qui est auprès, et ainsi de suite. Il n’est pas besoin de dire ici qu’a l’égard des deux filles qui sont à l’opposite et en face, c’est la main gauche qui fait ce travail, et la droite est appuyée sur le genouil.

Les ouvrages finis, sont ensuite remis à d’autres femmes qui les enfilent, et en font des colliers, des chapellets, etc. qu’elles arrangent très proprement sur du papier, et dont on fait des paquets pour être vendus.

Tout ce travail se paie à tant la grosse2 ou au cent, suivant leur qualité.

(sébille  est une orthographe de sébile « petit récipient creux et de forme ronde ». Genouil « genou ».)

jais_roules roulés jais_taillé_cab cabochon

jais_taillefacetté

Les trois méthodes de travail sont décrites dans « La taille des pierres fines pour débutants ».

Etymologie

Escapoulaire  est un dérivé du verbe escapoular, escapolar « ébaucher, dégrossir; hacher », composé de ex- + *cappare« châtrer ». Cappare  est dérivé de la racine *capar  qui avec le sens « châtrer »  est uniquement conservé à Barèges (Htes-Pyr), en catalan, en espagnol et en portugais capar et curieusement aussi dans des parlers allemands comme le Tirol et en Suisse kappen.  Le sens  généralisé « couper » a été conservé en néerlandais kappen « couper des arbres » et dans d’autres langues germaniques. En galloroman ce sens ne s’est maintenu que dans des dérives comme   à Die chaplar « hacher, couper menu », chaplaire « hache-paille (bac en bois mini d’un grand couteau) », chaplosa « coupe racines ». Languedocien chaplun « chapelures », chapladis « débris »(Sauvages S1).

La première attestation du verbe capolar « couper en petits morceaux » vient de l’Ariège ! Languedocien capoulado est un « hachis ». Escapoula « ébaucher, dégrossir » attesté à Puisserguer et dans l’Ariège signifie « couper les billots dont on fait des sabots », les autres attestations viennent également du travail du bois. Pierre Larousse l’a adopté pour le français escapouler « dégrossir (dans la forge) », mais ses successeurs ne l’ont pas retenu.

seda ‘soie’

Seda« soie » vient du latin saeta qui  désigne en  latin classique le « poil de chevaux ou de porc » > « soie de porc, chevaux ».  C’est ce mot qui a été adopté pour désigner  la soie « tissu »   dans toutes les langues romanes, à l’exception du roumain : italien seta, espagnol, catalan et portugais seda'(1.)  . Saeta « soie » est aussi à l’origine du mot  allemand Seide et du néerlandais zijde.

En latin classique la soie s’appelait  serica. Le remplacement par  saeta, seta a dû se produire assez tôt. La serica  « soie (tissu) » importée de Chine  ‘a été introduite à Rome à l’époque d’Auguste ( 63 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.) et elle n’est jamais devenue très populaire vu son prix élevé. Avec le recul de la mondialisation au début de Moyen Age et l’arrêt total de l’importation des produits chinois ( Qui a proposé cela récemment ?) le mot populaire  saeta « soie » s’est imposé et serica a servi à désigner des produits grossiers ou de mauvaise qualité: la sarga.  Voir l’article sarga  sur l’origine de la soie provenant d’une « terra incognita« . Serica est peut-être d’origine chinoise !   Douglas Harper  écrit à propos de silk, mot qui a suit une autre route:

Chinese si « silk, » Manchurian sirghe, Mongolian sirkek have been compared to this and the people name in Greek might be a rendering via Mongolian of the Chinese word for « silk, » but this is uncertain.

La sériciculture a été introduite en Occident au VIe siècle. La production de la soie était jalousement tenue secret. Il semble  que le début de la sériciculture date de 552,  quand des moines, agents (secrets?) de Byzance ont sorti des graines de vers à soie et des feuilles de murier de la Chine en contrebande. Il y des légendes sur cette contrebande.

Pendant une certaine période on a fait une distinction entre la serica « la soie importée » et la saeta « la soie fabriquée sur place ».

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1.Le sens  « soie de porc » est exprimé  par bristle en anglais, Borsten en allemand, cerdas  en espagnol et portugais.