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Boudego

Boudégo, bodega s.f. « grande cornemuse de la Montagne noire languedocienne faite dans une peau de chèvre entière »  m’écrit une visiteuse. Cliquez sur le lien pour beaucoup plus d’informations! « cornemuse » (Aude); « personne ventrue » (Alibert). Mistral donne aussi le sens « vessie » et boudeo, boudegoú « petite cornemuse »: boudegaire « joueur de cornemuse ».

      !  

Ci-dessous, à gauche: Les peintures du plafond datant du XVe s. du château de Capestang. Crédit photo : Association de sauvegarde du patrimoine capestanais. A droite : Un tambourinaïre et un bodegaïre entament peut-être une « carole » sur un des chapiteaux polychrome de Villardonnel . Crédit photo : JL Matte.

        

Dans le FEW le mot est classé dans les Incognita, vol.23, p.147a., mais l’auteur ajoute qu’il fait probablement partie de la famille de mots qui sont sortis d’une racine onomatopéique *bod-, ce qu’il avait fait d’aiulleurs 50 ans plus tôt dans le vol. I, p.423a : « boudego « cornemuse » Toulouse, Aude id. M. » Il a dû l’oublier.

La racine *boda le sens de quelque chose de « gonflé, renflé, lippu ». A ce groupe appartiendraient des mots comme français boudin, languedocien boudeno « ventre », occitan boudenfla « enfler », français bouder, etc. L’article *boddu FEW a paru en 1926 et ne fait pas partie des articles revisés. 1

Je pense que les représentants de buttis « tonneau », principalement ancien occitan bot et bouto « outre » ont joué un rôle important dans l’histoire de ce mot. ( Voir bout « outre, tonneau » ci-dessous. Le FEW classe le verbe boudenfla « enfler » dans l’article *bod mais boutenfla dans l’article buttis. Il est évident que dans l’evolution les deux familles de mots se sont mutuellement influencées. Il est impossible de distinguer les représentants de *bod- des représentants de buttis « sorte de vase » voir bout.

En Catalogne il y en a d’autres: El sac de gemecs « le sac des gémissements « est un des noms de la cornemuse catalane. Suivant les lieux d’autres vocables seront utilisés, dont bot et cabreta (< capra « chèvre »). Cette cornemuse possède trois bourdons pendant vers le bas. On la trouve en Catalogne nord (Pyrénées Orientales), en Catalogne sud (Principat de Catalunya), et à Mallorca, avec de faibles variantes chaque fois. El bot aranès vient du Val d’Aran, cette partie de l’état espagnol qui est en réalité de langue occitane mais qui a coutume d’utiliser également le catalan. Le bot est une cornemuse rustique qui possède au moins deux particularités :

  • – le pied fonctionne avec une anche simple (comme sa proche voisine gasconne, la boha, et contrairement au sac de gemecs).
  • – il n’a pas de bourdon, ce qui est rare pour une cornemuse… Il se joue en doigté ouvert ou fermé, en fonction de la fabrication.

 

                                                                                    Bot aranes et                                                                                       el sac de gemecs

Dans Wikipedia catalan il y a une page sur les cornemuses en Europe!

Voir aussi l’article bout « tonneau, outre ».

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  1. Pour les très intéressés il y a l’article prelat.bot(t)-; bond-/bold-; but(t)-;pott- ‘gonfiore; cavità’ dans le LEI

Biscar

Biscar, bisquer « bisquer; avoir du dépit, pester » semble être un mot occitan, emprunté par le français. au 18e siècle.  Le FEW (suivi par le TLF) propose comme origine le nom de la province espagnole Biscaye. Il cite un texte de François de Calvi daté de 1631 qui montre que les Biscayens étaient considérés comme des larrons ou des gueux.

J’ai voulu vérifier et une fois de plus  le résultat de ma recherche sur le web a été un badobec.  J’ai tapé entre parenthèses : « Histoire générale des larrons »,   et le livre de François de Calvi, numérisé par la BNF, apparaît en première ligne. En suivant les indications du FEW, je trouve à la page 22 du 3e volume le texte cité qui montre en plus que le vocabulaire pour désigner les larrons était très riche à l’époque.

Biscaïn est attesté en occitan avec le sens  » traître » et comme adj. « acariâtre, grognon, méchant ». Le verbe biscàr  « être vexé; se fâcher, ennuyer ». A Barcelonnette un biscquet est un « petit rageur », la bisca « la colère ».

Biscave ; Biscaye ; Biscaille est aussi le nom de la prison du Bicêtre en argot parisien du XVIIe au début du XIXe siècle. Un biscaïen est un « larron ».

Un biscain est aussi une « grosse bille en marbre ». L’évolution sémantique a été : « mousquet utilisé en Biscaya » > « balle pour ce mousquet » > » balle » > « bille ». Une  belle évolution sémantique par métonymie.

D’autres étymologistes ont proposé un mot occitan bisco « chèvre » comme origine, mais ce mot n’est nulle part attesté, ce qui rend cette hypothèse impossible.

Le mot  Bribantins  dans le livre de François de Calvi est peut-être un autre exemple d’un nom de région, ici le Brabant, devenu nom commun.  Le bribantin ou brigantin était l’un des plus gros navires utilisés par les pirates.

Jean Daumas, un blog 

était un vilain petit biscaire. Il racaonte:

Bisquer :
Râler à cause d‟un quelconque désagrément ou d‟une saute d‟humeur. Quand on
était enfant à l‟école un jeu cruel consistait à entourer le plus influençable du lot à la
récréation et de lui répéter à satiété en scandant, il bisque, il bisque il bisque tout en
braquant les doigts vers lui jusqu’à ce qu‟il fonde en larme. Méchanceté gratuite
complètement absurde et ridicule !

Tau, taur

Tau(r) « taureau entier ». L’occitan a conservé la diphtongue audu latin : causam > causa, pausam > pausa, et taurum > taur, tau.

En Camargue le tau est le « taureau non bistourné », les autres s’appellent biòu

Un toisième type est le brau « taureau étalon d’origine domestique » (Camargue), mot qui a remplacé tau dans beaucoup de patois. Brau vient du latin barbarus au sens « sauvage, non domestiqué ». En ancien occitan brau adjectif signifie « farouche, rude, mauvais » comme substantif  « taureau ».

brau d'Aubrac

Lou Brau, Reï de l’Aubrac,
se repauso i mitan de sas vachos

Beluga, belugue

Beluga, belugue « étincelle » . Un dérivé de languedocien belé « éclair, éclat de lumière » et le verbe belejá « éclairer, briller comme l’éclair ».   Von Wartburg pense à un celtique *belos « clair, brillant ».  Le 1er mai, les païens irlandais faisaient un grand feu dans lequel ils  brûlaient du bétail, c’était le bel-tene. Le mot anglo-saxon bael signifie « feu ».

Une beluga  sur la page de titre de mon guide pratique pour ceux qui veulent apprendre à  tailler des pierres précieuses et fines (sauf le diamant !)

La taille des pierres précieuses et fines

Dans le Lessico Etimologico Italiano   s.v. belluc-vous trouverez  l’etat actuel des recherches étymologiquesBeluga  appartient à une famille préromane ballūc-/bellūc-;pallūc-; barlūc- qui signifie « brillant »

Si vous cherchez « bael + fire » sous Google vous trouverez plusieurs sites anglais. Bael est aussi le nom d’un démon, du diable.
Sur beltane j’ai trouvé sur internet :

Beltane was a day representing many things to the Celtic people. It was the second of the four fire festivals. To most it celebrated the sun God, Baal(British)/ Bel(Irish)/ Beli(Welsh)/ Belanos(Pan-Celtic), although the sun appears to have been originally revered as a goddess. Bel means bright or shining and there is no sexual distinction attached to it. The Gaelic nouns for the sun are still female. In Wales, Rhiannon, who is also a solar deity, would come back from the land of the dead/winter on this day. In Scotland, the Seelie Court arrives and takes control back from the Unseelie Court.

Dans le Tarn-et-Garonne vous trouverez La belugueta de TG’OC : un nouvel outil de promotion de la culture occitane . “Tarn e Garona occitan / Association Frédéric Cayrou” vient de créer, avec le soutien d’Autriche et Pays d’Oc cet outil simple et remarquable à la fois : la belugueta de TG’OC, la petite étincelle de Tarn et Garonne occitan.

Bailé

Bailé « agent domanial; métayer » voir bayle