cat-right

Estobla

Estobla « chaume, paille »  vient du latin stipula > latin parlé stupula. Un visiteur me donne l’information suivante :

on appelle la mante réligieuse: lou prego-Dièu d’estoublo ou de restouble, ce qui se dit aussi d’une personne maigre et pâle.

stipula « chaume, paille » < latin vulgaire stupula

C’est un des nombreux exemples qui montrent que les Occitanophones sont particulièrement avantagés pour l’apprentissage des langues étrangères.

  • > provençal. estoublo « terre en chaume »; dérivés estoubloun « chaume »; restoubla « remblaver sur le même terrain, recommencer »; restouble « champ en chaume ».
  • > catalan estapolany  » 1.Petit bouchon 2. Bastó amb un tros de drap o d’estopa lligat a l’extrem emprat com a tap o per a altres usos « 
  • > néerlandais stoppel  « paille, chaume coupé; poils de barbe courts », allemand Stoppel.

    stoppelbaard

  • > (champenois étieuble, équiole >) français étioler > anglais etiolate .
  • >ancien français estuble « chaume qui reste sur le champ » (> moyen anglais stuble) > anglais stubble(s), stubbled, stubbly, (adjective), unstubbled (adjective).

Latin stipula a donné le verbe > stipulari « exiger un engagement formel, stipuler » (on rompait une stipula « paille » en signe de promesse) > français stipuler, > anglais stipulate, catalan, espagnol estipular, néerlandais stipuleren.


Espiga

Espiga s.f. « épi ». Grosso modo on peut dire que dans le Sud de la Galloromania nous trouvons la forme féminine, basée sur le pluriel spica, perçue comme un féminin, tandis que le Nord a la forme du sg. spicum > épi. Le féminin se retrouve en italien spiga, cat. esp. et port. espiga.

Il y a plusieurs dérivés occitans : espigou « scion » (Grau-du-Roi), espigoun « pièce qu’on ajoute au timon de la charrue, quand il n’est pas assez long », espian « les épis dont le grain n’est pas tombé en battant les gerbes » espigaou « criblures de blé », espigau « laîche » (Marseille). En languedocien espigoular est « glaner » ou « grapiller ».

Un visiteur me signale qu’en provençal on appelle « l’orge des rats ou l’orge des murs » ( hordeum murinum L.) l’espigoun. Je pense qu’il fait partie de cette famille. D’après Wikipedia c’est l’espigau (??)

       espigoun
espigau
(Marseille)                      espigoun

Espantar

Espantar « épouvanter, surprendre, impressionner, étonner ». Tu m’espante! en français régional. Espantar a la même étymologie que français épouvanter. latin *expaventare qui n’est pas attesté mais qui a dû être formé très tôt en latin parlé puisqu’on le retrouve en italien spaventare, en catalan, espagnol et portugais espantar. Les formes espand, espantable ont également existé en ancien et moyen français :

Nouveau et important: Voir le Dictionnaire du Moyen Français (DMF) ! avec de nombreux exemples, des liens, bibliographie, les etyma, etc. Vous arriverez sur la page où la recherche se fait à partir d’un étymon. Pour *expaventare cliquez dans la première ligne sur E, dans la deuxième ligne sur X et dans la troisième sur P, ensuite choisissez *expaventare. Vous trouverez les 38 articles.

En occitan moderne et en français régional le sens s’est plus ou moins affaibli par l’ usure comme cela arrive souvent aux mots expressifs. D’autre part espanter devient de plus en plus courant dans des blogs, forums etc.

En occitan moderne on trouve à côté des formes espantar des formes avec –v- : espaventá, espraventá, espabenta, qui sont probablement refaits à partir du substantif espavent « épouvantail ». Voir aussi le Thésoc, s.v. « épouvantail » pour l’ouest-occitan. En provençal comme dans des localités du Gers, Haute-Garonne et des Hautes- Pyrénées on trouve un autre dérivé en ale : espaventau.

Emprunté au français: breton spount et spoñtus « épouvantable ».espaventau

Desrabar

Desrabar, fr.rég déraber.« arracher, tirer de la terre » fr.rég. « défricher le jardin »(Alibert), « arracher les mauvaises herbes ».

Etymologie: raba du latin rapum ‘rave’ dont le pluriel rapa a été pris un singulier féminin.  A Marseille un derrabaire de dents est « arracheur de dents ».   Le FEW a cité ce groupe de mots également dans les éléments germaniques, dans l’article rapôn « arracher » et dans l’article rapum « rave » il ajoute que les représentants de l’étymon germanique ont certainement eu une influence sur ceux de rapa, parce que les formes sont devenues identiques. La famille de mots occitans rapar « saisir, enlever » est beaucoup plus répandue que celle de derabar.

Français déraper est un emprunt à l’occitan et utilisé d’abord comme terme de marine: « un navire dérape, au moment où, quand il appareille, il chasse sur son ancre » . Dans un site je trouve: « Depuis, il est extrêmement rare que le bateau dérape, même si le vent souffle violemment. » Voir cet article du TLF.

Descaucelar

Descaucelar « niveler le terrain après le passage de la charrue; déchausser la vigne » (Lhubac). Cette dérivation du latin calceare « chausser », (de- ou ex- +) calceare + ellu + are est limité au ouest-languedocien, les dép. de l’Aude et de l’Hérault et quelques attestations dans le Cahors et à Agen. Il semble bien vivant dans le français régional de la moyenne vallée de l’Hérault, vu le témoignage de Gilbert Lhubac, qui cite en plus l’ escaucel  » l’outil qui sert à déchausser les pieds de vigne ». Cf. le commentaire.

 

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……………………..…….. descaucelar d’après Diderot …….………………Lequel est l’escaucel?