Paratge
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Arrêt sur images. Dans la chronique de ce matin intitulé Les migrants, les crêpes et le routier, il y a le commentaire que voici:
Ah, ce droit d’asile! Ce lieu inviolable ou une personne en danger trouve refuge…ce lieu qu’on ne peut piller, inverstir, pénétrer…
Ce paratge cher aux Occitans, » Le Paratge, ce terme intraduisible littéralement dans d’autres langues, était à la fois le sens de l’honneur, l’amour courtois, le respect de soi et de l’autre, quel que soit son sexe, sa race, sa religion ou son origine sociale, ainsi que la négation de la loi du plus fort. »
L’étymologie de paratge est le latin pār « égal, pareil, convenable, juste » > pair en français.
Le sens le plus courant de parage/ paratge en français et en occitan est » extraction, noblesse, haute naissance ». Comme terme juridique paratge signifie : « égalité de conditions entre aîné et puinés, malgré l’inégalité du partage de l’héritage ».
Agachar « regarder attentivement, guetter, épier ». L’étymologie est composé du préfixe ad- et un verbe dérivé du francique *wahta« sentinelle, homme qui fait le guet », conservé également en allemand die Wacht « la sentinelle »,en anglais to watch « être alerte, regarder attentivement », néerlandais wacht « sentinelle ». 1
Nombreuses attestations en ancien occitan dans le Dictionnaire de l’Occitan Médiéval s.v. agachar et dérivés comme agachonar « pourvoir une borne de témoins » une activité du géomètre « arpenteur » comme Bertrand BOISSET. Voir mon article canna.
La langue s’adapte toujours au besoin des utilisateurs. R.Covès signale dans son Sète à dire le mot sétois agachon « cabanon de chasseur », qui dans l’expression chasser en agachon signifie « chasser en apnée au fond de l’eau en attendant le passage d’un poisson à portée de fusil ».
Agacho signifie aussi « baliveau » en provençal d’après Thomas dans Romania 41, p.61 que je copie ci-dessous pour montrer que les linguistes ont lutté après la réforme proposée par P.Meyer en 1905 (! ) pour une simplification de l’orthographe. (Lien directe vers son rapport). Une lutte hélas perdue, qui coûte au moins un an d’études à tous les Français, avec les résultats qu’on sait.
Tranchée, anglais trenche.
Lisez l’article consacré à la Grande Guerre dans le New York Times.
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Bru « erica scoparia » et picho bru « callune vulgaris » (Pouzolz II,19-20). L’abbé de Sauvages (S1) l’écrit brus, brussës au pluriel : « dont on fait des balais ou qui servent comme rameaux pour les vers-à-soie » brussës de magnas.
Actualités: « terre de bruyère dans le tabac »:
E.Rolland, Flore populaire VII, 251
No comment!
De nombreuses formes dans Rolland Flore Populaire, VII, p.248-250; toponymes, onomastique, proverbes et dictons p. 250 ss.
L’étymologie est probablement un gaulois brūcus « bruyère », qui vient d’un ancien celtique *vroicos. (FEW suivi par TLF). La racine simple n’a été conservée que dans le Midi, où le dérivé brugiera désigne un « champ couvert de bruyères », comme en ancien français, mais très tôt ce dérivé y désigne la plante seule.
Dérivés: languedocien bruguiè « taillis de bruyère à balai qu’on met en coupe réglée »; brugas « lande couverte de bruyère » , brugassiè « habitant des bruyères » ou en Rouergue « pie-grièche ».
Une utilisation spéciale a donné le verbe brugar dans le Var « flamber l’extérieur d’un bateau avec de la bruyère »
Le nom vulgaire brémale donné par Pouzolz ci-dessus est mentionné dans le TLF s.v. brumaille²: Étymol. et Hist. 1548 brumalles (Chatelleraud, Arch. Vienne dans Gdf.); 1858, 23 mai bremaille (Article sur la terre de Chambord dans le Journal L’Union, cité par Jaub.); 1874 brumaille (Les Primes d’honneur, p. 365, Paris dans Littré); 1925 breumaille, supra. Mot dial. du Centre (Jaub. : brumâle, brumaille, bremâle, bremaille) et de la région de Blois (A. Thibault, Gloss. du pays blaisois : brumaille, bremaîlle) issu du croisement de bruyère* avec mâle*, lat. masculus (FEW t. 1, p. 558b), cette bruyère (bruyère à balais) étant celle qui prend les plus fortes dimensions (Jaub.).
Stephane Gendron, Les noms de lieux de l’Indre. Académie du Centre, 2004, p.160-161 signale ce nom comme toponyme:
Une Villa Brugariae est attestée dans le Gard depuis 870.
D’après E.Rolland, Flore VII, p.215 et l’ALF Supplément le « rhododendron ferrugineum » s’appelle bruirasso, bruassa, brouàsa dans le dép. des Hautes-Alpes.
En Gascon un bruc est un « cèpe, boletus edulis » , à Toulouse le bruguet « sorte de champignon », mais je ne sais lequel??, languedocien brugassou « agaric marbré »
En Italien 1. brugo , 2 brughiera. En piemontais brùvéra.
Azaïs, Bulletin 1871, p.17 sur bremale