cat-right
Recent Comments
Random Articles
acabaïre, ocobaïre Acabaire, ocobaire « dissipateur, prodigue »(Valleraugue). Atger p.64: Oprès...
Vige Vige « rameau, pousse, scion d’osier » (Alibert), mais d’après les...
Vim Vim « osier » vient du latin vimen, viminis « osier ». Le mot latin est un...
Tarasco Tarasco, tarasque « dragon dont on fait peur aux enfants dans quelques villes...
Bandido Bandido « l’accompagnement des taureaux retournant au bercail par les...
Balca, bauca Balca ou bauca, baouco en fr.rég. baouque,  « herbe sèche » (Mathon.) « herbe...

Estront

Estront « étron, fiente », attesté dans les Landes et les Pyrénées-Atl. avec la spécification de bacca et le sens « bouse de vache ».  Il ne peut pas s’agir d’un emprunt au néerlandais stront « étron, fiente » et être attribué à l’influence des touristes venus des Pays Bas.c

C’est un emprunt aux langues germaniques *strunt, même si la première attestation vient d’une glose latine du IXe siècle : strundius sive struntus. . On le trouve en néerlandais et dans les patois allemands voisins (Aix-la-Chapelle), en bavarois et dans le Tirol. L’italien stronzo et le piemontais strons ont la même origine; comme le français étron d’ailleurs. Il y a des attestations dans toute la Galloromania, mais l’utilisation d‘ estront pour la bouse de la vache est rare (Thesoc).

Etron manque dans les questionnaires des atlas linguistiques, ce qui donne une faussi image de la répartition géolinguistique du mot.

Estobla

Estobla « chaume, paille »  vient du latin stipula > latin parlé stupula. Un visiteur me donne l’information suivante :

on appelle la mante réligieuse: lou prego-Dièu d’estoublo ou de restouble, ce qui se dit aussi d’une personne maigre et pâle.

stipula « chaume, paille » < latin vulgaire stupula

C’est un des nombreux exemples qui montrent que les Occitanophones sont particulièrement avantagés pour l’apprentissage des langues étrangères.

  • > provençal. estoublo « terre en chaume »; dérivés estoubloun « chaume »; restoubla « remblaver sur le même terrain, recommencer »; restouble « champ en chaume ».
  • > catalan estapolany  » 1.Petit bouchon 2. Bastó amb un tros de drap o d’estopa lligat a l’extrem emprat com a tap o per a altres usos « 
  • > néerlandais stoppel  « paille, chaume coupé; poils de barbe courts », allemand Stoppel.

    stoppelbaard

  • > (champenois étieuble, équiole >) français étioler > anglais etiolate .
  • >ancien français estuble « chaume qui reste sur le champ » (> moyen anglais stuble) > anglais stubble(s), stubbled, stubbly, (adjective), unstubbled (adjective).

Latin stipula a donné le verbe > stipulari « exiger un engagement formel, stipuler » (on rompait une stipula « paille » en signe de promesse) > français stipuler, > anglais stipulate, catalan, espagnol estipular, néerlandais stipuleren.


Mourgo, mourgeto


Mourgo « religieuse ». Ancien occitan, Rouergue 1198 morga. Du latin  monacha , féminin de monachus « «anachorète, solitaire; moine » . Cf. aussi mounjo. et Mourgue« Monaco ».

Mourgeto, « petite religieuse ; escargot d’été ». Dérivé de mourgo avec le suffixe -itta. La forme avec -r- semble être limitée au dép. du  Gard et zones limitrophes, notamment Montélimar, Arles, Pézénas, Puisserguier, arr. de Béziers. Cf.mounjeto.

Mourgues

Mourgues, Mourguez « Monaco ».  Jusqu’au XVIIIe siècle, Monaco s’appelait Mourgues.   En  latin Portus Herculis Monoeci du grec Heraklès Monoikos « Hercule solitaire » .  Je ne sais pas pourquoi on a changé ce nom. FEW VI 3 p.64

Monaco (Wikipedia)

L’origine, le grec monoikos,  est la même que celle de  mounjeto, et mounjo.
Il y a plusieurs toponymes Les Mourgues dans le Gard, e.a. à Vauvert , Saint-Geniès-des-Mourgues   dans l’Hérault.

 

Mounjo

Mounjo « religieuse ». Ancien occitan monja (Millau,1100) vient du latin monacha « nonne ». En galloroman  le type monacha, formé sur le masculin monachus « moine » est limité au franco-provençal et l’occitan.

A Alès on distinguait  la mounjo « religieuse vêtue de blanc » de la mourgo« religieuse vêtue de noir », une évolution caractéristique pour une région intermédiaire entre provençal et languedocien.

Magali ! se tu te fas mounjo blanqueto, ièu, capelan, counfessarai, E t’ausirai ! (Mistral)


Magali?

Les mousettes  « haricots » en Guernesey  que le FEW  rattache aux mogettes de la Vendée et des Deux-Sèvres, ainsi qu’au catalan monguetas, mongetas, attesté depuis 1460 font certainement partie des dérives de monacha.(Incognita du FEW XXI, 131b).  Dans le Diccionari Etimologic catalan , l’auteur ajoute la remarque suiante :

pour des raisons sémantiques peu claires; peut-être pour la couleur des vêtements de nonnes, ou parceque dans les monastères le régime des haricots était très courant.

Missounaire, missounenco

Missounaire « espèce d’escargot d’été » , dérivé de missoun, meissoun « moisson » du latin messio, messionem « moisson »  est synonyme de mounjeto. En provençal une oumeletto a la meissounièro est une  « omelette aux oignons», appelé ainsi   parce que  c’est le mets le plus en usage dans les métairies pendant la moisson, appelé aussi meissounénco. L’escargot missounaire  est également un plat d’été.

Missounenco « escargot d’été » a la même étymologie avec changement de syffixe :inca. C’est un synonyme de  missounaire  de  mounjeto  et de  estivenques. Dans ce dernier il y a une recette.

Mounjeto

Mounjeto

  • 1) escargot d’été,  (eobania vermiculata) appelé aussi  estivenques, missounaire , missounenco en provençal.
  • 2) variété de haricot blanc.(Seguier1 :« faviau esp. de fave n’i a de blancs – de negres, de rouge, de blancs et de negres tout ensem de mongetes d’escalaivez et d’aquelles qu’escalont pas »
  • 3) libellule (laquelle ?)

Dérivé de monacha > mounjo « religieuse ». Dans toutes les langues romanes les significations «  moine » et « nonne »  ont donné lieu à de nombreux emplois au figuré  à cause de la forme de leurs silhouettes, la couleur de leurs habits, le crâne rasé du moine ou la couleur du voile de la nonne : des toupies, des fromages, toutes sortes de plantes, et d’oiseaux.

Spécialement dans  le Midi : des haricots blancs, haricots verts, haricots secs. Fr. mongette est un emprunt à l’occitan. Voir aussi mounjo.

    

Mourguettes

Les mourguettes  est un autre nom des estivenques « des  petits escargots blancs  que l’on trouve sur le fenouil, ou autres plantes de garrigues » qui s’appellent aussi missounaïre ou missounenque.

En occitan comme dans toutes les langues romanes les significations « moine » et « nonne » ont donné lieu à de nombreux emplois au figuré,  à cause de la forme de leurs silhouettes, la couleur de leurs habits, le crâne rasé du moine, la couleur du voile de la nonne : des toupies, des fromages, toutes sortes de plantes et d’oiseaux et spécialement dans  le Midi  des haricots blancs, haricots verts, haricots secs. Emprunté par le français :  la mongette « espèce de haricot qu’on cultive dans le midi de la France » attesté depuis 1835.

Les mourguettes sont donc des « petites religieuses », un dérivé  du latin monacha avec le suffixe diminutif –ittu. Pour les Gardois des  sont les « petits  escargots blancs » ressemblent à des «* nonnettes ».

Dans le Gard est attestée  une autre forme : mounjéto « espèce de limaçon blanc » mais qui signifie aussi « variété de haricots blancs à ombilic noir, qui se mangent secs ». Les deux formes monja et morga,  survivent donc dans les parlers modernes. Comment expliquer cela?

Dans le pays d’oc aucune des variantes dialectales  était devenue la langue littéraire officielle comme c’est arrivé dans le nord de la France avec le dialecte de la région parisienne ou le dialecte de Florence en Italie. Les scribes essayaient d’écrire les mots tels qu’ils les entendaient ou prononçaient avec les lettres du latin dont ils disposaient. Ces prononciations variaient d’une région à l’autre.  Ces essais de rendre la prononciation avec les lettres du latin est à l’origine des différentes graphies que nous trouvons dans les manuscrits du Moyen Age.   La graphie des mots est donc le résultat d’une tradition millénaire. Je pense que l’orthographe devrait renouer avec cette tradition et écrire mwa  ou moua   au lieu de moi,   la prononciation du haut Moyen Age.

Donc quand on cherche dans des dictionnaires de l’ancien occitan, et on trouve le mot  morga avec le sens de  « religieuse » dans un texte du Rouergue daté de 1198, il faut s’attendre à trouver d’autres graphies  En effet elles varient beaucoup selon la région dont proviennent les textes : monja, monega, monga, morga, moina. La même chose pour le masculin : monge, morgue, etc. « moine ».

Le département du Gard est particulièrement intéressant parce qu’il se trouve dans une zone transitoire entre le provençal et le languedocien.  A Alès, par exemple, on a distingué les deux variantes : mourgo et mounjo. La première désignant « une religieuse vêtue de noir » , la seconde « une religieuse vêtue de blanc ». Mais c’est, à notre connaissance, le seul endroit où cette distinction était faite .

 

mounjo

Petite digression.

Est-ce que quelqu’un dont le français est la langue maternelle établit un lien entre les mots mono (opposé à stéréo) moine, moineau, monarque et Monaco ? Je ne pense pas et pourtant  leur étymologie est identique grec  monos « seul », moine « quelqu’un qui vit seul », moineau « oiseau qui a le plumage de la couleur d’un habit de moine »  viennent tous les trois du grec monos, dont  au début du christianisme on dérive le mot monachus, et plus tard on crée le féminin Imonacha.  C’est l’étymologie qui rétablit ces liens et qui rend le vocabulaire plus transparent, plus « motivé » en termes linguistiques.

           

     mono               moine                   moineau                  monarque           monarque       Mourgues = Monaco

 Une  mounéga  de Nice

Novembre 11, 2023 à 9:54   (Modifier)Un collaborateur  Alain LLORIA occitan  complète mon article:

En occitan dans le texte : Las cagarauletas son de pichòtas cagaraulas 🐌 cacalausas en Provenca, que s’amassan (se rassemblent) sus las èrbas nautas, sus lo fenolh, la lachuga Sant-Josèp (laitue Saint-Joseph) montada, un tronc de falabreguier (micocoulier), … aquò sentís bon l’estiu, qu’a las primièras plèjas van se n’anar … En provença se dison de cacalausons, missonencas, estivencas o limaçons. Los canards, rits 🦆 se’n congostan (les canards s’en régalent) … Se pòdon mangar a l’apéro …Nom scientifique : escargot des dunes ou de Pise – Theba pisana.