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Fada "fée"

Fáda s.f. « fée » a la même étymologie que le mot français le  latin fata « déesse de la destinée ». Une fàda n’est pas un fadà

En ancien occitan a été créé le verbe fadar « douer d’une vertu surnaturelle » ce qui a donné en languedocien fada « ensorceler ». Un fadá peut donc être un « ensorcelé » ou un « simplet ».

A Saint-Maurice   dans l’arrondissement de Lodève, il y a les Oustals de las fadas (maisons des fées). Le territoire du département de l’Hérault était occupé avant la conquête romaine par les Volces Tectosages. Nous n’y trouvons aujourd’hui que peu de monuments de cette époque ; ils se bornent à quelques tombeaux celtiques découverts sur la colline de Regagnach, et à quelques dolmens. (Source).

Fada "simplet, niais"

Fadá  « simplet, niais » est un  dérivé du latin fatuus + aceus adj. et subst. qui avait les deux sens : « sot, niais » mais aussi « fade, sans goût ».

En occitan la signification « sot, niais » a été contaminée  par le verbe fadá « ensorceler » et ses dérivés enfadá « enchanter », enfadat « féerique, merveilleux » (Alès) qui proviennent du mot latin fata « fée » à l’origine « déesse de la destinée » qui est devenu  fado, fada en occitan Les dérivés sont très répandus en provençal et languedocien, comme fadegear « badiner »(S).  Le sens « fade » par contre est inconnu dans le Midi. Le caractère créatif des mériodionaux est illustré par la grande quantité de dérivés qui sont crées à partir d’un mot comme celui-ci : fadenc, faduc, fadel, fadaou, fadat, fadourlaud, fadouilho, fadoli, fadade, et j’en passe.

A Bandol il y a « le mur du fada » que Raimu a fait construire:

   

« Le mur du fada » Photo J.P.Cassely . ……. …………………Fadá ensorcelé ou simplet?

Le mot de l’ ancien occitan fat « sot »(XIIIe s.) a été introduit en français fat adj. et s.m.  « sot, niais » par Rabelais après ses études à Montpellier. Au XVIe siècle le français a également emprunté le mot fadatz, fadas « niais », pour l’oublier pratiquement et le reprendre au XXe siècle; il est re-rentré dans les dictionnaires (TLF) sous la forme fada et fadaise « chose insignifiante ».

Le sens de  fat en français moderne « prétentieux, vaniteux » date du XVIIe siècle.  Cf. aussi néerl. fat « personnage satisfait de lui-même ». L’argot américain-anglais (appelé « slang ») par contre a gardé le sens d’origine de fat  « sot, niais » (Webster). Les dérivés anglais fatuity (du latin fatuitas « folie, sottise ») et fatuous sont des faux amis pour les Français mais pas pour les Occitans, puisque la notion centrale de ces deux mots est « sot, niais ».

Remarque. Pour Alibert il y a deux adjectifs : fad féminin fada ‘insipide, sans goût’ et fat féminin fada ‘fou’, mais du premier il n’y a que quelques attestations et je pense que ce sont des emprunts au français ou des créations.)

Fa

Fa note de musique. Voir TLF pour une définition précise. L’étymologie est : lapremière syllabe du mot latin famuli, au second vers de l’hymne de St Jean Baptiste de Paul Diacre, choisie arbitrairement par Gui d’Arezzo [995-1050] pour désigner la note de musique. Pour plus d’info suivez ce lien.

Dans la majorité des sites qui expliquent les noms de notes on  donne le texte mais pas la musique. C’est la raison de l’insertion de cet article.   J’ai donc fait un scan de mon  Liber Usualis  et corrigé la place de la clé de do. (Il faudra la baisser un peu sur la deuxième portée)

Le si  a été ajouté plus tard. Le ut  par  do,  parce que plus facile à chanter.

 

Fabre

Fabre, faure s.m. »forgeron »  Site : nom de famille : « En France : 39 592 personnes portent le nom de famille Fabre selon nos estimations. Le Fabre est le 66ème nom le plus porté en France » . Pour les toponymes, voir A.Longnon,Les nom de lieux de la France,p.552 ss. Noms de famille très répandu : par exemple le jeudi 29 mars; 1597 dans un jugement : « C’est présenté le sire Pierre Fabre, fils à autre Pierre. A esté sensuré pour avoir conduict une putain, ou aportée en croupe sur une mule, nommée ladicte putain « La Muscadele ». Pour la suite de cette histoire cliquez!

Etymologie : latin faber « forgeron ». Le mot fabre, favre a aussi existé dans le Nord, mais depuis le XIIIe siècle il y est concurrencé par un dérivé de fabricare > forger. Il a pourtant pu se maintenir dans la langue juridique jusqu’à la Révolution, par exemple dans des statuts des fèvres couteliers, des fèvres mareschal, et jusqu’à nos jours dans orfèvre.

Fabre s’est maintenu en occitan et en franco-provençal. Dans quelques endroits le sens s’est spécifié, comme en Ardèche faure « serrurier ». A Toulouse et dans le Tarn-et-Garonne, les faures est la « vipérine commune » (Echium vulgare L. ) parce que posée sur une plaie elle calme la douleur brûlante; autres noms qui confirment : herbe à feu, brûlotte. La plante contient de l’échiine, un poison paralysant le système nerveux comme le curare!

  faures

Déjà en latin faber était concurrencé par ferrarius. Ce dernier a donné catalan ferrer, espagnol herrero, portugais ferreiro. Faber vit en italien fabbro.

Esturio

Esturio « filet de pêche utlisé dans les étangs du Bas Languedoc » (Mistral), en Gironde une estoueyre est un « sorte de tramail pour prendre des soles, etc ».
Etymologie : latin storea « natte » qui s’est conservé autour de la Méditerranée, dont l’italien stora, mot emprunté au XVIIe siècle par le français  pour nommer les  stores.

En languedocien estori a pris le sens « incapable, imbécile, crétin, etc. » Cet emploi métaphorique ne m’est pas clair.??

Giga 1 et 2

Giga 1  « Air de danse; corde qui relie deux parties d’une antenne; instrument de musique ancien ». (Alibert) Giga 2  « jambe et cuisse; cimier de boeuf; gigot; longue jambe. . Si vous comparez les deux images ci-dessous et si vous noter en plus les dates des premières attestations des mots  giga 1   au XIIe siècle, giga 2  au XVe siècle

        

                                                                         XIIe siècle                                                                        XVe siècle

vous comprendrez que le  sens de giga 1 doit être à l’origine de giga 2  et qu’il s’agit du même mot. Les dates des premières attestations sont importantes pour comprendre l’histoire d’un mot aussi bien  du point de vue phonétique que sémantique. L »origine est l’ancien haut allemand giga « gigue » un instrument à trois cordes, Geige « violon » en allemand moderne , qui a été introduit en Gaule par les musiciens ambulants à une époque ancienne, probablement pendant les Carolingiens (750-1002).

Au XVIIe siècle on a formé en français  le couple gigot /gigue « cuisse » sur l’exemple du  couple  cuissot « gigot de chevreil » / cuisse.

Gigue « cuisse » > « longue jambe ». En occitan c’est gigo, digo en limousin, gingo en languedocien qui d’après Mistral signifie 1) gigue, cuisse; jambe et cuisse; gigot. 2) l’ancien instrument de musique; danse. Mistral donne l’adjectif giga(t) « qui a des gigues, haut sur jambes », gigado « enjambée » et gigasso « longue jambe », mais il n’y a pas beaucoup d’autres attestations en occitan.

Bien avant, aux XIVe-XVe s., ont été créés deux verbes: giguer « gambader, frolâtrer » et ginguer « ruer » en parlant d’une bête. Les deux verbes et leurs dérivés ont en général des sens péjoratifs. Provençal ginga « gambader, sauter, courir » (M.) « se débattre des 4 pieds, d’un animal renversé » (Aveyron). De là est dérivé le substantif ginga « jambe » en languedocien.

Voir encore le néologisme geek « fou »

Geek

Geek « fou d’informatique » n’est pas encore  occitan mais international. Les puristes trouveront certainement un autre  mot comme alfi que personne n’utilisera.

Geek  est un emprunt à  l’anglais geek qui l’a emprunté au bas allemand, peut-être le néerlandais. En néerlandais le mot gek, écoutez la prononciation ici , est très courant comme substantif  « fou » mais surtout comme adjectif ou il a pris le sens de « fou de quelque chose; curieux, étrange », par exemple « il est fou de chocolat »  hij is gek op chocola.

Dans le nouveau dictionnaire étymologique du néerlandais (EWN), je trouve dans l’article gek  « fou » qu’il y a peut-être un lien avec le substantif gek « extracteur de fumée sur une cheminée » qui tourne au gré du vent1


 et il  relie le norvégien gek au verbe geiga  « chanceler, tituber » et l’allemand geigen « vaciller, flageoler » de l’ancien allemand giga « instrument de musique à trois cordes ». En bas-allemand le gek était le « fou du roi ».

Bien sûr, il y a d’autres explications, mais celle-ci est assez séduisante. Elle nous raconte que des musiciens ambulants allemands, à une époque ancienne, probablement pendant les Carolingiens (750-1002), venaient jouer de la giga, Geige en allemand moderne, dans les cours en France. A partir du substantif gigue a été formé en moyen français le verbe giguer « gambader, folatrer » ou dans la région de Verdun et Châlons-sur-Saone « sauter, remuer les jambes; s’amuser bruyamment ».

La suite de cette histoire dans l’article giga 1 et 2.

Dave Wilton, dans le site Wordsorigin.org décrit l’évolution du mot en anglais et en américain.

  1. Pour les chercheurs germanophones il y a pas mal d’attestations  dans  Köbler, Gerhard, Mittelniederdeutsches Wörterbuch, 3. A. 2014  :

    gek (1), geck, jeck, mnd., M.: nhd. „Geck“, drehbarer Deckel eines Gefäßes, Narr, Tor (M.), Wahnsinniger; Vw.: s. erse-; Hw.: vgl. mhd. gec; E.: s. mhd. gec, st. M., Geck, alberner Mensch, Narr; wohl lautmalerisch; s. Kluge s. v. Geck; R.: de gek plāget ēne: nhd. „der Geck plagt ihn“, er ist verrückt, er ist toll; L.: MndHwb 1/2, 46 (gek), Lü 111b (geck)

    gek (2), geck, jek, mnd., Adj.: nhd. verdreht, töricht, närrisch, toll, wahnsinnig, wild; Hw.: s. geklīk; E.: s. gek (1); L.: MndHwb 1/2, 46 (gek), Lü 111b (gek)

Estront

Estront « étron, fiente », attesté dans les Landes et les Pyrénées-Atl. avec la spécification de bacca et le sens « bouse de vache ».  Il ne peut pas s’agir d’un emprunt au néerlandais stront « étron, fiente » et être attribué à l’influence des touristes venus des Pays Bas.c

C’est un emprunt aux langues germaniques *strunt, même si la première attestation vient d’une glose latine du IXe siècle : strundius sive struntus. . On le trouve en néerlandais et dans les patois allemands voisins (Aix-la-Chapelle), en bavarois et dans le Tirol. L’italien stronzo et le piemontais strons ont la même origine; comme le français étron d’ailleurs. Il y a des attestations dans toute la Galloromania, mais l’utilisation d‘ estront pour la bouse de la vache est rare (Thesoc).

Etron manque dans les questionnaires des atlas linguistiques, ce qui donne une faussi image de la répartition géolinguistique du mot.