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Ortiga

Ortiga « ortie ». L’étymologie est la même que celle du mot français ortie : latin urtīca.

A l’est du Rhône, il y a de nombreux villages (cf.Thesoc) où l’accent s’est retiré vers la première syllabe, par exemple en Champsaur ürtyə qui suppose un étymon ūrtĭca avec l’accent sur le  ū.

L’explication peut être qu’on a formé un verbe *urticare « fouetter, piquer avec des orties » et que par la suite le nom de la plante y a été adapté.

J’ai pris l’occasion d’écrire cet article quand j’ai trouvé dans le livre de Claudette Germi,  Mots de Champsaur Hautes Alpes,  l’expression imagée être ürtiə  « ne pas tenir en place » (comme fouetté par les orties).

Orange

Orange voir irange la forme à l’ouest du Rhône.

Onça 'douzième partie'

Onça « once, fraction de la livre d’environ 25 grammes ». Un mot que toute le monde connaît actuellement, à cause de la flambée du prix de l’or. « À New York, l’once se négociait à près de 1 045 dollars.  » (France 24, le 04.10.2011). 1 once d’or pèse 28.3499 grammes pour votre information.

Etymologie :  latin uncia «la douzième partie d’un tout (douzième de la livre [monnaie]; douzième d’un héritage); petite quantité».

Dans le Compoix de Valleraugue c’est une part d’une maison qui correspond à 1/6e. Cet emploi n’est attesté nulle part ailleurs. Le mot latin s’est conservé partout comme mesure de poids : italien oncia, catalan unsa, espagnol onza, portugais onza = « portion de chocolat ». Dans les langues germaniques : allemand unze = 28,35 grammes, néerlandais ons = 100 grammes. L’anglais inch mesure 1/12e d’un foot, 2.56 cm. Anglais ounce = 28,35 grammes est un emprunt au français.

L’emploi once dans le Compoix de Valleraugue est curieuse. Il n’y a qu’une attestation du Béarn : ounse « ancienne mesure de longueur » qui s’en rapproche et le portugais onza. MAIS, pour les Romains une uncia pouvait être la 1/12e part de quelque chose. Vu la complexité des mesures à l’époque, l’once a bien pu passer à 1/6e part d’une maison.


plus une once de six d’une maison…

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Olaire, oler

Olaire « potier »  en languedocien oler.   Dérivé de  olla  « marmite ».  Voir  ola.

L’abbé de Sauvages indique que le mot oler  est ‘vieux’. La belle phrase  qu’il cite comme exemple  vaut cet article spécial:

No a pozestat l’oler de la mezöissa la mase dë lot far l’aoutre vaissel ën oner, mai l’aoutre ën anta. « Le potier n’a-t-il pas le pouvoir de faire de la même masse d’argile un vase destiné à des usages honorables et l’autre destiné à des usages bas et honteux ».

Ola

Ola « marmite », oûla (S)


Une àoula  en bronze  de la Vallée d’Aoste,  utilisée pour faire la polenta.


C’est un autre mot que nos parlers ont conservé avec la forme et le sens latin, en latin classique aula, mais déjà Cicéron écrit olla et en latin il y a toute une série de dérivés comme ollicula ou ollula « petite marmite » et ollicoquus « cuit à la marmite » et ollarius  » relatif aux pots, aux marmites » et plus tard « potier », voir  l’article  olaire.

Il a aussi existé en ancien français et en français moderne oule dans le dictionnaire de Trévoux avec le sens « charnier à tenir un demi cochon dans le sel » ainsi que dans les patois. Mais en dehors de l’occitan et du franco-provençal généralement avec un sens spécifique comme « grand pot, pot en terre, pot au lait ». Par exemple  à Usiers (près de Pontarlier, Doubs) c’est un  « trou en terre qui sert de marmite aux bergers pour cuire les pommes de terre ». Par contre il semble qu’en occitan c’est le mot courant pour « marmite », comme en latin.

Dict. Toponymique du Gard.

La carte 349  ola  « marmite » dans  Lectures de l’ALF  donne une image tronquée de l’aire aula. Il faudra la compléter avec les données du FEW.

Dérivés :  olada ‘potée’ , olaire, oleta ‘petit pot’ olièr. Olla en catalan.

Oc

Oc  « oui » écrit ò ou òc, par exemple disi que ò  « je dis oui ». Beaucoup d’informateurs ajoutent  ò quand on tutoie, autrement on dit  « ò-ben » . Notez que le -c final peut se prononcer comme à Isola (Thesoc), ou pas comme les occitanistes. Dans cette dernière version le -c  est purement graphique pour simplifier la vie des « apprenants » comme moi.

Pour dire « oui » les Romains utilisaient ita est ou sic est ou vero. Ita a disparu. Sic et vero existent toujours. Les galloromains ont créé une autre manière de dire « oui » à une question en utilisant un verbe à tout faire,   faire: hoc feci « j’ai fait cela ». Ils pouvaient aussi ajouter un pronom hoc ego feci, hoc ille fecit, « ceci, moi j’ai  fait, ceci, lui  il a fait » etc. pour insister sur la personne, ou l’ abréger en hoc ego, hoc ille.. Dans le Nord du domaine galloroman on a hésité entre hoc tout court et hoc ego, hoc tu, hoc ille. mais la combinaison hoc ille > oïl « c’est cela » s’impose rapidement au simple o. En occitan et en catalan domine hoc dès les premiers textes littéraires : écrit o, ou.

En gascon on trouve des formes ag, ac, ec, heg pour lesquelless Corominas suppose un étymon *hoque.

Note: la réponse à une question positive : ò : Q. : En vos ? R. : o c (ou « o » ) Prononcez un ò ouvert.
Réponse à une question négative on répond par « si » (comme en français). Q. : En vos pas ? R. : Si.
Notons que français si qui introduit une hypothèse se dit «  » en occitan.

Nim

Nim « sorte de drap ». De nos jours le denim.

Dans un texte intitulé Etat du commerce en Languedoc, de 1744, je trouve: Les Nims qui sont fabriqués, partie avec des laines d’Espagne et partie avec des laines du pays, et les Londres larges qui sont tous de ces dernières, ne donnent pas à beaucoup prez autant de profit à cause de la rareté et de la cherté des laines.
En bas de la page : Nim largeur : une aune 1/5 Prix 8 livres 10 sols (en couleurs assorties).

Et une remarque intéressante, dont je vous laisse l’interprétation :

Ce profit seroit bien plus considérable si le fabriquant avoit la liberté d’expédier des draps par le port de Cette au lieu de les faire passer par les mains des négociants de Marseille, qui y mettent eux mêmes le prix et qui s’assurent toujours un gain certain, sans partager les hasards de ce commerce. On scait le préjudice que la Province recoit de cette gène, et les démarches que les Etats ont fait jusques à présent pour lui procurer une liberté qu’il est naturel qu’elle désire et qu’il paroit juste de lui accorder. »

En tout cas les Marseillais n’ont pas changé.

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Barbèze

Barbèze « dartre ». Ci-dessous un extrait du livre   Mots de Gap,  p.45.  Un excellent travail.

Pour d’autres mots , vous  devez acheter le livre de Mme Claudette Germi, et Vincent Lucci

Mots de Gap:les régionalismes du français parlé dans le Gapençais
Couverture

Mme Germi  a  aussi publié  les Mots de Champsaur Hautes-Alpes Grenoble,  en 1996. qui a les mêmes qualités.