Roumpre, roumpudo
Roumpre « défricher ». rompudo « terre défrichée ». En ancien français comme en occitan rompre, roumpre avait aussi le sens « labourer une terre pour la première fois après un long chômage ». L’origine est le latin rumpere « briser, casser avec force ».
L’abbé de Sauvages le traduit avec « défricher » et il fait la remarque qu’en français rompre en ce sens est tout-à-fait impropre. Raymond Jourdan (Montagnac) écrit:
Création d’un vignoble. Le défoncement : appelé aussi le charruage, en occitan roumpre. Avant 1914, avec une pioche, trinqua forta ou un trident harpa de rompuda (a=o). Travail pénible et très long fait en colas, groupe de plusieurs salariés agricoles : brassiers ou journaliers. L’agenciment ou roumpuda consiste à labourer profondément, 40 à 60 cm, pour planter une vigne nouvelle (mayol). Après 1914 la roumpudo se fait avec des chevaux , 2, 4 ou 6, et une grosse charrue à versoir à mancherons.
La raison de cet article m’a été donnée par un visiteur qui m’a demandé de lui donner des renseignements sur quelques toponymes de Barre-des-Cévennes, dans un hameau abandonné en 1950 et repeuplé dans les années ’80. Il avait trouvé des noms comme La Falguiere, et La Roumpude dans le cadastre.
La Roumpude est dans le dictionnaire de l’abbé Sauvages et signifie « novale, une terre nouvellement défrichée et mise en labour; défrichement de terre » synonyme de issar. Les attestations données par le FEW de roumpude se trouvent dans le Gard et l’Hérault. Pourtant le mot est très ancien. Dans le Du Cange est écrit:
RUMPUDA, idem quod Ruptura, Ager nuper vel jam olim proscissus et ad culturam redactus. Vide in Rumpere. Charta ann. 1171. ex Tabul. Casæ Dei (Du Cange) et dans l’article PESZATA. Ut Pezada. Charta n. 2, J. 330, A. N., an. 1151, Bernardus Ato V, comes Nemausensis, tradit omnes cartos et taschas quos… in termino de Cavairaco… in futurum sibi ex novis rumpudis vel Peszatis accrescere poterunt. Concedo monachis S. Vincentii de Juncheriis duas pecias terrarum laboratarum et unum camerarium horti in riperia de Cauroncello, suptus Rumpudam, quæ fuit magistri Vitalis ().