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Robert Geuljans le 30 Oct 2011 dans
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Vallat, valat s.m. « ravin, fossé; tranchée pour défricher un champ (S); vallée ». Ce dernier sens est dû à l’influence du français. Grâce au moteur de recherches interne je peux savoir ce que les visiteurs ont cherché dans mon site : 9 fois le mot vallat cette semaine. Alors je m’y mets.
La latin avait deux mots vallis s.f. « vallée » et vallum s.n. « palissade, parapet, rempart ». Ce dernier existe toujours en italien et espagnol vallo ‘rempart’. En Gaule ces deux mots sont assez tôt devenus identiques dans la langue parlée. Vallis et vallum ont abouti à val en galloroman, et cette forme s’est maintenue surtout dans les noms de lieu. Il faudra pour chaque toponyme vérifier s’il s’agit d’un rempart ou d’une vallée.
Dans le sens « vallée » il est remplacé par vall- + ata > vallée en français , valada en occitan. Cf. anglais wall « rempart », cf. Wall street, (< vallum), et vale « vallée » de l’ancien français val « vallée » et valley, néerlandais wal « rempart », et vallei « vallée »; le quartier rouge d’Amsterdam s’appelle « de Walletjes » littéralement « les petits remparts », allemand der Wall « rempart ».
Des remparts à New York et à Amsterdam
Vallat est un autre dérivé, avec le suffixe –attu de vallum qui signifie « fossé » depuis les plus anciens textes en occitan comme dans les parlers modernes : ‘fossé, ruisseau, rigole, ravine’ . La forme gasconne barat ‘fossé’ a même servi de modèle au français baradine « fossé établi sur une colline pour donner de l’écoulement aux eaux », mais ce mot a disparu du français actuel d’après le TLF.
Pour l’abbé de Sauvages un valat est un ‘ruisseau’ ou un ‘ravin’ lorsque c’est une ravine qui l’a creusé. Un valà-ratié est « une pierrée , une longue tranchée qu’on remplit de blocaille de cailloutage & qu’on recouvre de terre … pour les conduire à une fontaine: dans ce dernier cas les pierrées doivent être sur un lit de glaise ou de tuf ou de rocher ». Vous voyez que l’abbé essaie d’instruire ses lecteurs, comme j’ai expliqué dans le paragraphe que je lui ai consacré!
Raymond Jourdan, le père d’un fidèle visiteur, a fait une description détaillée la culture de la vigne en Languedoc dans la période entre les deux guerres. Il utilise le vocabulaire occitan, tel qu’on le parlait à l’époque à Montagnac (Hérault). Son fils a eu la gentillesse de me faire parvenir ce texte illustré de dessins à main levée. J’en ai appris énormément de choses sur la viticulture. La description commence avec le défoncement lo rompre et se termine avec l’entonnaire qui s’occupait de la retiraison pour le négociant. Son lexique avec une orthographe « normalisé » est consultable ici MontagnacViitiiculture. Ci-dessous je copie la graphie de l’auteur Raymond Jourdan de Montagnac.
Dans le deuxième chapitre « La préparation à la plantation » il écrit:
Lors du défoncement les hommes suivent la charrue et retirent racines et cailloux qu’ils entassent. Après les racines sont brûlées et les cailloux utilisés pour faire des drainages : ballat ratier (fossé à rats) dont l’ouverture donne sur un fossé ou un ruisseau et qui comporte parfois plusieurs branches pour mieux drainer la parcelle.
En bout de branche est installé un biradou, endroit où le ballat-ratier débute et où l’animal qui s’y refuge, lapin, counil, rat, serpent (ser), martre, putois (peudis), belette, (moustelle) peut se retourner pour ressortir et dans le cas du lapin échapper au furet (foude ) et venir en sortant s’emmêler dans la bourse (panténo) que le chasseur a placée.
En plus il y a un dessin:
Valat est aussi devenu nom propre. Un visiteur m’écrit : « ma grand mère maternelle de mon père était née Valat, mariée à un M. Nicolas, on l’appelait Marie de Valado (féminin de Valat).
Il y a aussi le nom propre Val.