Foguier de l’adjectif latin focarius « ce qui fait partie du foyer ».
En occitan foguier comme adjectif ne se trouve qu’en combinaison avec le mot cap : cap foguier « chenet »(Albi 1200), cafouyé (Aveyron), appelé aussi cafio (S) de latin focus « feu; foyer ».
Comme substantif foguier; fouguier signifie « âtre; foyer » et en occitan moderne « fusil du boucher ». Le mot français fusil a la même étymologie « pierre à feu » (TLF)
L’utilisation comme adjectif dans le Compoix de Valleraugue : « et l’étage plus haut d‘autre maison foguiere » (tome 1 179) doit être attribuée à un style cadastral, mais il n’y a pas d’autres attestations à ce que je sache.
cap foguier ou capfio
Foganha « foyer, pierre de l’âtre; cuisine » (Alibert). Dans le Compoix de Valleraugue ( t. 2 p.123) : FOGAIGNE : Habitation. « La maison fogaigne du dit thomas Teulon ». Il est encore vivant en français régional : faire fougagne « faire une grand feu » (Lhubac).
Etymologie : le mot foganha, qui est limité au provençal et au languedocien,est un dérivé de focus « foyer, feu », + aneus attesté depuis le moyen âge, de Briançon jusqu’au département du Tarn, presque toujours avec le sens « cuisine », avec quelques exception comme dans l’Aveyron où c’est la « plaque de cheminée ».
En dauphinois existe le verbe fouganhar « faire la cuisine ». Voir aussi le site La maison au moyen âge. Le mot se retrouve en catalan: fogayna « foyer ».
Dans l’Inventaire du chateau d’Hyeres de 1431 nous trouvons le texte suivant qui montre que la foganha est bien la cuisine:
Dans la note l’éditeur du texte ecrit qu’il n’a aucune idée du sens du mot mal-net. Si vous avez une idée faites me le savoir. Vous pouvez consulter cet inventaire, grâce à Gallica. C’est dans le Tome 37, page 311 de la Revue des Langues Romanes. (lien direct vers la page!)
Un inventaire curieux: il y aussi une liste des objets qui manquent !
Flourdalisto, « royaliste » (Gard, d’après Mistral.); « qui, autrefois, exerçait la profession de déchiffrer, de traduire les anciens actes » (Lang.), appelé aussi frâoudulisto Le métier n’existe plus depuis la 2e moitié du 19e s.
Substantif formé sur français fleur de lis « l’emblème des rois de France » depuis le XIIe s. La forme frâoudulisto est contaminée (ou un jeu de mots) par . fraoudo « fraude » emprunt au lat. fraus « tromperie » ; la forme indigène serait *fraou comme cat. frau «tromperie».
J’ai l’impression que le syndrome du « tous pourris » est très ancien.
Flou « fleur » (en parlant des plantes) du latin flos, floris, mot vivant dans toutes les langues romanes. Le sens « ce qu’il y a de mieux » a existé en ancien languedocien flor « farine », (XIIIe s.) mais ne se retrouve pas dans les patois modernes, pourtant le sens « ce qu’il y a de meilleur » est international. D’ailleur flourat « bien portant » en est très proche.
Le sens « cendres » semble être limité à la région de St. Etienne. Voir flourié
Dans un Sirventès, intitulé De paraulas es grans mercatz , toujours d’actualité, Peire Cardinal, écrit à propos du bon et mauvais utilisateur de la parole:
E-l mals s’en va ab so mot mal,
E si res a bon, non li’n qual;
Que semblanz es a barutèl (tamis)
Que reten lo lach (le laid) e da-l bèl
E laissa en passar la flór.
E qui retenra lo peiór
De so qu’au dire, ieu entén
Qu’el laissara la flor per bren (le son. )
Vous trouverez le texte complet avec la traduction en francais en suivant ce lien: Peire Cardinal
Par contre existe le mot flourado, « élite: ce qu’il y a de meilleur ». Dérivé de flos qui avait ce sens déjà en latin. Anglais flour « farine », néerlandais bloem « fleur; farine’. Cf. aussi sanfloura, flourat et flourié ci-dessous.
Flourién, florièr « grosse toile dans laquelle on met la cendre pour la lessive au-dessus du linge à couler » (S), ancien occitan flourie (1473); D’après les attestations le mot est limité à l’est de la France, de la Lorraine au franco-provençal, provençal et en languedocien jusqu’à Pézenas. On le trouve aussi dans le Piémont.
Etymologie : dérivé du latin flos « fleur » dont le sens « cendres » semble être limité à la région de St. Etienne. Le transfert de sens de « fleur » vers « cendres » a dû se faire par le sens intermédiaire «farine » comme dans fleur de farine, quoique ce sens est absent en languedocien moderne. Cf. pourtant sanfloura et flour .
Floron « furoncle », flouroun, fleuron (Andolfi). vient du latin furunculus « furoncle », avec métathèse du -l-, probablement sous l’influence du mot flour « fleur ». Floron est commun à l’occitan, le catalan floronc et le piémontais fioron.
flor et
floron
D’après le TLFs.v. furoncle il y a eu en ancien français une forme floroncle sous l’influence de l’ancien occitan floronc. L’effet de l‘étymologie populaire qui veut toujours « motiver » les mots, c’est à dire donner un sens à la forme, furoncle a changé de famille. Latin ferunculus signifiait « abcès « , sens issu par analogie de celui de « bouton, bosse de la vigne; sarment sauvage (qui dérobe la sève aux tiges principales) », diminutif . du bas latin furo,-onis pris au sens de « voleur ». Voir furo « furet ». La forme n’etant plus comprise, et par ressemblance à certaines « fleurs » on a transformé un voleur en une petite fleur : florem.