Freta, « frotter » d’un latin frictare formé sur frictus du verbe fricare « frotter », mais il y a des évolutions phonétiques inexpliquées. En occitan c’est la forme freta- qui domine ; la forme frota ou fruta comme p.ex. à Pézenas ou à Nîmes (Mathon) est peut-être née sous l’influence du français où la forme avec –o- règne seule. Ancien occcitan fretar signifie aussi « battre, rosser ». De là en aoc. et en languedocien fretado « volée de coups », mot connu aussi à Lyon, en dauphinois, limousin et béarnais.
Fretado « volée de coups ». FEW III, 785
Dans le post du 19/03/2016 Christine Belcikowski raconte l’ histoire d’Antoine Fontanilhes, un homme dont le programme peut se résumer ainsi « le changement c’est maintenant! » . Antoine Fontanilhes s’installe définitivement aux Pujols , où, inspiré par la théorie des Physiocrates, il s’applique à mettre en oeuvre les principes d’une agriculture de type “éclairé »
“Ce 31 de janvier 1807 a comparu à notre municipalité le Sieur Antoine Fontanilhes, le père, propriétaire, habitant de cette commune, lequel est venu se plaindre des insultes graves et menaces dangereuses de la part de Philippe Cathala, habitant aussi de cette commune, lequel plaignant nous a dit et affirmé, sur l’offre de son serment, le fait suivant : que, jour de hier, environ les onze heures du matin, se trouvant à [Illisible], l’extrême dégradation du chemin vicinal d’Espujols à Arvigna au local appelé Perrot, le dit Cathala, passant avec ses boeufs et ayant une grosse aiguillade en ses mains, lui dit foutre de boleur (voleur) en plusieurs reprises et, le menaçant avec son aiguillade, il ajouta encore foutre boleur, si nous pouden trouva cap à cap et que nous sion pas embarrassats de nous, birious une belle fretade que ten soubendras. Sur quoi, le plaignant s’écarte sur son champ de Perrot et à défaut de porte de la maison commune ouverte.”
Frétadou « amoureux qui se serrent de près » (Mathon), frotadou « homme amoureux » (Andolfi), frettadou « coureur de jupons » (Montélimar).
Dans les dictionnaires XVIIIe-XXe s., on ne trouve en provençal et languedocien que les sens « torchon, essuie-main, frottoir ». D’après RollandFlore vol.XI, p.77 c’est le nom de la « prêle », qui s’appelle aussi cassòuda, consòuda escuret, escureta, escura-copa, erba de vaissela, etc. voir Thesoc. On se servait autrefois de la prêle pour frotter les casseroles. En raison de sa forte teneur en silice (10 %), elle était autrefois utilisée pour décaper, nettoyer ou même polir le laiton, le cuivre, les métaux précieux et le bois. (Wikipedia) .
Franciman , « terme de mépris pour ceux qui parlent français entre eux »(Seguier1), mot pr. et lang. L’abbé de Sauvages le mentionne mais sans le sens péjoratif. Dans l’Aveyron : « langage des gens qui parlent mal le français ».
Composé de France et –man. Le nom France ne désignait à l’origine que l’Ile de France, opposé à Champagne, Picardie, etc. Plus tard avec l’extension du pouvoir du roi, « tout le nord de la France » opposé à « Provence », c-.à-.d. le pays d’oc, parfois jusqu’au XIXe s.
Le suffixe –man fait penser à germanique -mann qui sert à nommer des peuples, mais dans franciman il ne peut pas être une continuation directe. Il s’agit plutôt d’une formation analogique à normand, flamand, allemand.
Frago « fraise ». La fraise est rarement solitaire; c’est la raison pourquoi nous la trouvons généralement au pluriel du latin fraga et non pas au singulier fragum. Par la suite ce pluriel a été pris pour un féminin singulier, qui a été conservé en gascon: frago, arago ( > basque arraga) et en franco-provençal freye. Mistral donne le dérivé flaiousso « fraise » pour le Var.
En languedocien c’est le type pré-roman majofa qui s’est maintenu.
Au Nord de la Loire, les noms de la fraise et de la framboise se sont mutuellement influencés1 Framboise qui vient d’un étymon *brambasi a pris le f- initial de fraga et frey, forme conservée en wallon et en franco-provençal, a pris le –s final de framboise, ce qui a abouti à freise (depuis XIIe s.). Avec le succès de la culture de la fraise qui commence au XVIIe siècle, la forme de la langue littéraire a supplanté les formes et les mots locaux, de sorte que ceux-ci comme par ex. majofa ne désignent souvent que la « fraise des bois ». FEW III; 478
Emprunté au français : espagnol fresa.
C’est Antoine_Nicolas_Duchesne qui en 1766 donne la première description scientifique de la fraise telle que nous la connaissons. Il semble que c’est l’officier du Génie maritime Amédée-François Frézier revenant d’une mission d’espionnage des ports espagnols au Chili et au Pérou pour le Roi soleil, qui en 1714 a importé en France les fraises chiliennes qui sont à l’origine des fraises actuelles. Un prédestiné?? Le Musée de la Fraise pense que c’est le cas.
Fouiro, « diarrhée où les évacuations fécales sont presque liquides » comme fr. foire (vieilli) et l’adj. foireux viennent du latin foria.
Ce mot se trouve dans tout le domaine gallo-roman, en portugais et en Italie du Nord. Le verbe languedocien fouirá ‘foirer’ et l’adj. fouirous sont dérivés du substantif.
Fougna, fonhar a deux significations en occitan 1. « pousser, cogner, soulever, presser » etc. 2. « bouder, faire la tête ». Le composé fougne-merde prouve que le verbe languedocien fougna a (eu) deux sens
Le sens « fouiller » est attesté à Nice et dans le dictionnaire d’Alibert s.v. fonhar « pousser, cogner, soulever, fouiller ». On le retrouve dans le Nord-est de la France et en Wallonie.
Le sens « bouder » est issu du premier par la comparaison d’un animal qui fouille la terre aux joues gonflées d’une personne qui boude. Fougner en français .régrégional (Lhubac). Il se trouve en Normandie, Le Maine, Poitou, Franche-Comté, en provençal et en est-languedocien : par ex. Alès « faire grise mine », jusqu’en Velay et au Périgord, mais pas en gascon.
. Se fougner veut dire « s’éviter » : « Toutefois à certaines occasions… on se fougnait » (Domergue p.161). Fougna est à l’origine de nombreux dérivés comme fougnaire « boudeur » et de
Fougnarello « ancienne danse provençale mentionné par C.Brueys » (Mistral, mais il m’est impossible de retrouver le passage exact. Il n’est pas impossible qu’il s’agit d’un mot « fantôme », mais il me permet une petite excursion dans le moinde de la danse et de la musique1).
Ce dérivé. de fougna « bouder ». « La Fougnarello (“Boudeuse”) paraît se rattacher au mythe de la Mort de l’Hiver qui ressemble à l’Angrismène des Grecs et à la Fachée française ». (Christian Mandon ‘L’origine de l’arbre de mai’ A paraître). Cette danse est exécutée en honneur de Vénus.
Coré d’Eutydichos dite « Boudeuse »,
Il y a aussi un ballet dont Stravisky a composé la musique. Dans La Fâchée les acteurs dansent l’histoire d’une belle qui refuse les avances d’un amant. Quand, désespéré, il tente de se suicider, elle accourt et tout finit bien. L’histoire complète de cette danse se trouve dans le site : http://www.streetswing.com/histmain/z3angry.htm (en anglais).
Fougasso « gateau ».
Etymologie: le mot lat. focacium un dérivé de focus « feu », désigne une sorte de pain cuit dans les cendres et non pas dans le four. Le mot est resté en ancien occitan fogasa 1391, en français fouace, italien focaccia, catalan fogassa, espagnol hogaza, portugais fogaça et dans les patois pour désigner toutes sortes de gâteaux, tartes, pains avec ou sans grotillons.
L’expression provençale faire fougasso signifiait « être surpris par la pluie, lorsqu’on a ses gerbes étendues sur l’aire » et de là « ne pas réussir ». Cette évçolution sémantique peut s’expliquer par le fait qu’une fougasse est plate. En languedocien esfougassa signifie «aplati » et le substantif fougasse « fiasco » (Job) .
occitan fougasso, italien focaccia, espagnol hogaza sont toutes plates!
déniar, denizar « dénicher, abandonner son nid » voir fourniar