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Priapolithe ou Bijoux de Castres

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Priapolithe « pierres algaires laminĂ©es de type stromatolitique* dues Ă  l’activitĂ© d’une algue cyanophycĂ©e » de la rĂ©gion de Castres. Etymologie est lelatin Priapus « dieu des jardins et des vignes, qui symbolise la force gĂ©nĂ©ratrice ».  Une image du Recueil des monumens des catastrophes que le globe terrestre ..Par George Wolfgang Knorr,Jean Ernest Emanuel Walch Neuremberg, 1775 (Google livres) :

Priapolithe2C’Ă©tait la  premiĂšre pierre que j’ai coupĂ©e aprĂšs l’achat d’une grande scie diamantĂ©e pour lapidaires m’Ă©tait fournie par mon ami  le Petit gĂ©ologue de Lacrouzette dans le Sidobre, et c’est lui qui  m’a appris qu’il s’agissait d’une priapolithe. Le mot ne se trouve plus dans le CNRTL, mais il apparaĂźt dans plusieurs dictionnaires anciens1 et notamment dans le SupplĂ©ment au dictionnaire de l’AcadĂ©mie par Fracçois Raymond (1835).  avec une dĂ©finition diffĂ©rente:

PriapolitheAcadLa premiĂšre attestation vient de Goudouli, Pierre Borel 1620?-1671), qui dans Les antiquitez, raretez, plantes, minĂ©raux & autres choses considĂ©rables de la ville et comtĂ© de … Ă©crit:

PriapoliteBorelCe qui m’a intĂ©ressĂ© dans cet article de Pierre Borel est la mention de la thĂ©orie des signatures. J’ai l’impression qu’il s’en moque un peu, mais la citation de Crollius, Quercetan et Henri Carrichterius montrent qu’il Ă©tait au courant et que cette thĂ©orie Ă©tait trĂšs rĂ©pandue Ă  son Ă©poque. Je cherche Ă  me renseigner Ă  ce sujet parce que je crois qu’il est important de savoir que cette thĂ©orie et des thĂ©ories analogues comme astrologie, jouaient un grand rĂŽle dans la vie des gens.

Si vous ĂȘtes intĂ©ressĂ© par la gĂ©ologie  de la rĂ©gion de Castres, suivez ce lien: Priapolithes

  1.   du Trevoux de 1752 jusqu’au Larousse de 1875

Irange

Irange « orange ». Pourquoi dit-on irange de la rive droite du Rhone jusqu’en BĂ©arn et en basque iranja? MystĂšre! Et pourquoi arange en provençal? A l’est du RhĂŽne le mot arange, attestĂ© (provisoirement) depuis 1373, est venu avec le fruit du Sud de l’Italie : arancia. L’Ă©tymologie est l’arabe naranga « orange ». Une narange est rapidement passĂ© dans la prononciation Ă  une arange. Le fruit dĂ©signĂ© par arange / irange au Moyen Age est l’orange amĂšre, qui en français moderne s’appelle aussi bigarade, un autre mot empruntĂ© au provençal bigarrado « espĂšce d’orange aigre, chinois » (Mistral t. 1) dĂ©rivĂ© du prov. bigarra, de mĂȘme origine. que bigarrer*; le subst. m. fr. bigarrat est empruntĂ© au prov. bigarrat, part. passĂ© du verbe bigarra. (TLF)

Une carte gĂ©o-linguistique  de l’Europe des diffĂ©rents types lexicaux, publiĂ© dans Reddit par Bezbojnicul.

cliquez sur la carte pour l’agrandir

Ce sont les Perses qui ont fait connaĂźtre la naranga aux Arabes. Au 11e siĂšcle elle est cultivĂ©e en Sicile et de lĂ  elle s’est rĂ©pandue autour du bassin mĂ©diterranĂ©en. Dans le Nord de l’Italie, comme dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique et en grec on trouve les formesoĂč l’initiale n- a Ă©tĂ© conservĂ©e : espagnol naranja, catalan naronja. Elle se retrouve en hongrois, narancs, qui l’a empruntĂ© au persan en passant par le turc.
En Sicile una narancia est devenue una aranciu avec des hĂ©sitations entre le masculin et le fĂ©minin arancia, arancio. Les formes galloromanes viennent donc du Sud de l’Italie. Le fĂ©minin y domine parce que en franàçais les noms des fruits sont fĂ©minins en gĂ©nĂ©ral. Je pense que la diffĂ©rence entre le provençal arange et le languedocien  irange s’explique par une diffĂ©rence d’origine d’importation. Cela reste Ă  prouver par une recherche dans les dialectes siciliens. Il est trĂšs curieux que la forme provençale arange, aranje se retrouve en moyen nĂ©erlandais et dans les parlers de l’ouest des Flandres (L. De Bo, Westvlaamsch Idioticon, p.1308-9).

Vera Grau Idali m’a fourni les corrections suivantes en ce qui concerne le catalan:

article « orange » : aranja en catalan est le pomélo. orange = taronja, toronja, rouss. formes plus etymologiques : toronjo/toronge

NARONJA f. o naranja
Poncem; fruit de l’arbre Citrus medica, semblant a la taronja, perĂČ agre i de pell molt berrugosa; cast. toronja. Ab such de malgranes, ho de limons, ho de taronges, ho de naronges, Arn. Vil. ii, 180. Jo que per salvar-lo aniria a cercar les tres naronges d’or passant per la boca del drac, Ruyra Flames 98.
Fon.: nəɟɔ́ÉČʒə (or.); naɟɔ́ÉČÊ€a, naɟɔ́ÉČʧa (val.).
Var. form.: naranja (Llimones, naranges y taronges, Libre de la Pesta, 70, ap. AguilĂł Dicc.); naranxa (A curar puhagra prin escorxa de frexa e de pomer e de naranxa, Flos medic. 121).
Etim.: de l’Ă rab naranja ‘taronja’.

TARONJO m.
Taronja (Rosselló, Conflent, Cadaqués). «Aquests toronjos són bons». Lo suc del taronjo, Agustí Secr. 132.
Fon.: təɟɔ́ÉČʒu (CadaquĂ©s); tuɟɔ́ÉČʒu (PerpinyĂ , Conflent).

Quand les Portugais ont ramenĂ© l’orange douce de Chine au 16e siĂšcle, le nom de l’orange amĂšre est tout naturellement passĂ©e Ă  l’orange douce.
En nĂ©erlandais moderne l’orange douce s’appelle sinaasappel « pomme de Chine » , Apfelsine en allemand.

 

Willem Alexander, Prince d’Orange

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Orange. La forme avec o- initial a conquis le monde. En gĂ©nĂ©ral on dit que le nom orange n’a rien Ă  voir avec la ville d’Orange. Pourtant la seule explication et la plus probable est que le o- vient d’une confusion avec le nom de la ville d’Orange. Comment? Quand le fruit apparaĂźt dans le Nord de la France autour de 1200, il est appelĂ© pume orenge, pomme d’orenge par ex. dans le Cantique des cantiques ; orenge tout seul n’apparaĂźt que vers 1400. Pomme d’orange est un emprunt – traduction de l’italien melarancia « orange ». Le nom pomme d’orange a suivi le commerce du fruit vers le Nord de l’Europe : allemand Pomeranze, suisse-allemand bumeranz, nĂ©erlandais pomerans orange amĂšre ou aigre; suĂ©dois pomerans et traduit en breton avalloanjez. Le o- viendrait d’une interprĂ©tation de pomme d’orange, comme pomme (de la ville) d’Orange, puisque les oranges venaient du Midi.
Pour une histoire analogue, voir l’article sur le serp volant.

Au Pays Bas oĂč rĂšgne la Maison d’Orange, le mot oranje n’a Ă©tĂ© gardĂ© que pour la couleur, qui est devenue le symbole national.  Le nom de Prince d’Orange vient de la PrincipautĂ© d’Orange. Charlesmagne qui a nommĂ© Guilhem (le Guilhem qui a fondĂ© plus tard l’abbaye de Guilhem-le-DĂ©sert), Prince d’Orange en rĂ©compense des services rendus. Ses descendants ont gardĂ© ce titre parce que le Prince d’Orange Ă©tait un Prince Ă©lecteur, l’Ă©gal d’un roi.

Les Orangistes ont choisi leur nom en honneur du roi Guillaume d’Orange

Androune, andronne

Andronne, androune  s.f. « ruelle ».  Dans le Compoix de Valleraugue tome 1,p.68  : « petite androune et Ă©gouts entre deux maisons« . D’aprĂšs AimĂ© Serre pratiquement toutes les impasses Ă  NĂźmes s’appelaient Androna, par exemple l’Impasse de l’Aurore  Ă©tait Androna de l’Auba. l’ AbbĂ© de Sauvages distingue en effet deux mots, le second ayant le sens « cul de sac ».   Andron  existe en français comme « terme d’antiquité » d’aprĂšs LittrĂ©.


 Mistral cite  en plus les diminutifs androunasso « ruelle immonde » et androuneto « petite ruelle ». D’aprĂšs lui androun est aussi un toponyme (prĂšs d’Aimargues) et un nom de famille provençal.

Androune   à Valleraugue            à Manduel

A voir : un site sur les Bastides dans le Lot et Garonne: http://bastidess.free.fr/doc-andr.htm avec une photo d’une androne Ă  Monflanquin.
Etymologie : il s’agit du mot grec αΜΎρωΜα, un dĂ©rivĂ© de αΜηρ « homme ». La forme androna se trouve aussi dans des textes en latin du VIIIe au XIe siĂšcle. Si vous voulez tout savoir suivez ce lien vers la page de Du Cange! Du latin facile! En galloroman androna est limitĂ© Ă  l’occitan. Le français a empruntĂ© la forme latine andron au XVIe siĂšcle pour dĂ©crire l’habitation chez le Grecs anciens.
En grec andron, androna dĂ©signe d’abord « l’appartement des hommes » et puis les “couloirs oĂč les hommes discutent entre eux”: ut gynaeceum a mulieribus « comme les femmes dans les harems », Ă©crit Festus (premier siĂšcle).  Voir le Dizionario etimologico qui explique qu’il s’agit de traditions culturelles et le respect de la sĂ©paration des sexes dans l’habitation.   Les hommes allaient aussi dehors dans les passages entre les maisons pour « discuter ». Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© que dans quelques parlers l’ androune dĂ©signe les « latrines ». Le sens « ruelle, cul-de-sac » est Ă©galement attestĂ© dans les textes latins Ă  travers tout le moyen Ăąge et il est encore vivant dans le nord de l’Italie oĂč il est fĂ©minin (La plupart des auteurs citĂ©s par Du Cange viennent  de cette rĂ©gion), comme chez nous et en catalan androna. En italien moderne androne  « portique, entrĂ©e » est masculin comme en latin.

  
Deux images d’un gynaeceum. Vous comprenez pourquoi les hommes partaient en mer ?

Le sens « tour de l’Ă©chelle« (= Servitude qui donne au propriĂ©taire du bĂątiment auquel est dĂ» le droit de placer une Ă©chelle sur l’hĂ©ritage du voisin pour rĂ©parer son mur. On nomme aussi androun  « un espace d’un mĂštre au-delĂ  d’un mur de clĂŽture  »

Le »tour d’Ă©chelle » est toujours d’actualitĂ©:(cliquez sur l’image)

Tafanari, Fanny

Tafanari « fesse(s), cul  spĂ©cialement de Fanny (voir les rĂšgles de la pĂ©tanque)». Probablement empruntĂ© Ă  l’italien ou Ă  l’espagnol. A MĂącon le tafanari  s’appelle tout court le fanny. A Lyon la forme prend un s- : stafanari. ce qui indique un emprunt rĂ©cent.

     pour les collectionneurs : tafanari ou Fanny

J’ai surfĂ© un peu en cherchant l’origine des mots Tafanari et Fanny et j’ai Ă©tĂ© surpris que tafanari se retrouve non seulement dans le sud de l’Italie Ă  Cilento (note1) , mais aussi dans le Nord, Ă  Milan et Ă  Venise ainsi qu’en espagnol. L’auteur d’une liste des arabismes Ă  Cilento Ă©crit: « tafanario – s.m. deretano (= la parte posteriore del corpo; il sedere ) N460 ; sp. tafanario. » Comme Ă©tymologie il propose : arabe tafar + tafran  » qui n’a pas le sou » ; B.56 (note2) : tafran « homme malpropre. » Vedi S.(= voir S. =??) : tafnar ». Une autre source dit que tafanariu signifie « anus ».
Nous avons plusieurs propositions Ă©tymologiques pour tafanari :

  • 1) arabe tafar « croupiĂšre ».  Un visiteur m’Ă©crit : « le mot arabe est thafar (th = th anglais dans thin) ». Leo Spitzer dans la Z 51(1931) p.296 Ă©met des doutes pour deux raisons. D’abord pour une raison de principe. de recherche gĂ©nĂ©ralement admis. Il faut dans la mesure du possible expliquer l’histoire d’un mot en « interne », c’est-Ă -dire dans la langue de la rĂ©gion.  Secondo, dans le cas de tafario , cela suppose une dissimilation -r- / -r- > n- / -r- et en plus une dĂ©rivation avec un suffixe –ariu qui est plutĂŽt savante.
  • 2) arabe tafar + tafran « qui n’a pas le sou ». Embrasser Fanny ou baiser Fanny n’est pas une rĂ©compense. Cela veut dire perdre une partie sans avoir marquĂ© un seul point! un grand 0.
  • 3) D’aprĂšs un dictionnaire italien, le Garzanti, tafanario est un dĂ©rivĂ© de tafano « taon » Ă  cause de l’habitude de ces insectes de piquer les postĂ©rieurs des quadrupĂšdes ». Alors tafano serait comme notre tavan et français taon. du latin tabanus. Spitzer penche pour cette Ă©tymologie donnĂ©e par Giuseppe Boerio dans son“ Dizionario del Dialetto Veneziano ” (Venise, 1856), s.v. tafanario. Celui-ci avait trouvĂ© dans un vocabulaire sicilien le texte suivant : « Eo quod ibi confluant muscae tabani translate de hominis sede » . Le mot serait alors d’origine italienne pour des raisons d’ordre phonĂ©tique, parce que la forme tafano < latin tabanus ne s’est dĂ©veloppĂ© qu’en Italie.
  • 4)Dans le Diccionario de la Real academia española le mot tafanario est dĂ©fini comme « nalgas« . Comme mon espagnol ne va pas jusque lĂ , j’ai cherchĂ© la dĂ©finition : « Chacune des parties charnues et rondes qui se trouvent entre le bout de la colonne vertĂ©brale et le dĂ©but des cuisses. » D’aprĂšs le mĂȘme vĂ©nĂ©rable dictionnaire l’Ă©tymologie de tafanario est antifonario (un dĂ©rivĂ© de antĂ­fona) qui signifie : 1.livre des antiphones.      2. cul ou fesses, c’est-Ă -dire que antifonario c’est un synonyme de tafanario.
  • 5) Dans un autre site quelqu’un affirme que le mot arabe tafar signifie « fabricante y vendedor de lozas » (fabricant et vendeur de faĂŻence) et non pas « croupiĂšre ». Difficile Ă  vĂ©rifier pour moi.
  • 6) En catalan existe le verbe tafanejar  « fouiner, fureter dans des affaires de quelqu’un » et l’adjectif tafaner : d’origen incert, probablement alteraciĂł de tofoner, der. de tĂČfona, aplicat inicialment a persones o gossos cercadors de tĂČfones que furguen i ho remenen tot]. Et le tofona qui vient d’un « cat. ant. tĂČfera,1507; ll. dial. *tufara, ll.latin cl. tubera, pl. de tuber c’est notre truffe.

    

tafanario ………………………. et ………………………….. antifonarios (espagnol)

Etymologie. Je suis le plus sĂ©duit par la proposition du Diccionario de la Real academia española. Je vois bien un Espagnol dire Ă  un copain: « siĂ©ntate en tu antifonario »,  pas seulement parce qu’un antifonario est un gros recueil des chants liturgiques ennuyeux et rĂ©pĂ©titifs mais parce que les antiphones sont chantĂ©s par deux choeurs, alternativement. Dans le TLF antiphone est dĂ©fini comme : Psaume ou chant d’Ă©glise exĂ©cutĂ© en alternance par deux chƓurs, l’un disant les versets, l’autre rĂ©pondant par une antienne.

Amando de Miguel dans une rubrique Frases y palabras du 26 mai 2006 soutient cette  explication: « África Marteache quiere saber el significado de tafanario. Como ella misma indica, es una variante jocosa de lo que por otros nombres es el culo, las asentaderas, las nalgas, el trasero, el pompis, el culete. Tafanario es una corrupciĂłn de « antifonario« , un libro de regulares dimensiones que figura en el coro de las catedrales, donde se recogen los textos de las antĂ­fonas o cantos rituales. QuizĂĄ sea la magnitud del objeto y sobre todo su Ă­ndole ( caractĂšre solennel) solemne y sagrada lo que determina que, por antĂ­frasis, se pueda aplicar al culo. RecuĂ©rdese una expresiĂłn que recoge ese mismo juego de la antĂ­frasis: « confundir el culo con las tĂ©mporas ».(confondre le cul et les quatre-temps = chacune des quatre pĂ©riodes (au dĂ©but de chaque saison) qui dans l’annĂ©e liturgique comporte trois jours de jeune et de priĂšre).

Quelle histoire est la plus probable?  la proposition de Giuseppe Boerio, suivi du dictionnaire Garzanti, qui le rattache Ă  tabanus ?. Mais il faudra mieux connaĂźtre l’histoire du mot et surtout les dates des attestations dans les parlers italiens. Une origine sicilienne n’exclut pas l’Ă©tymon arabe thafar « croupiĂšre ». En ce qui concerne le mot espagnol antifonario il faudrait Ă©galement savoir depuis quand il est utilisĂ© pour dĂ©signer las nalgas.

Michel Wienin ajoute une attestation de l’AlgĂ©rie:

TAFANARI           :              OuĂŻ du Gard, c’est du provençal/marseillais mĂȘme si le mot est connu un peu partout. C’est aussi du « pied noir », au moins de l’est de l’AlgĂ©rie d’oĂč la famille de ma femme est originaire (donc probablement d’origine italienne). Pourquoi ne pas relier ce mot au corse tafonu (trou)
 ? etc. Le popotin, c’est bien l’emballage du trou du cul.

1) NIGRO, M., Dizionario Etimologico del Dialetto Cilentano. Centro Grafico Meridionale, Agropoli, 1990.

2) BELOT, J.B., Dictionnaire Al-Fared Arabe-Francais. Librarie Orientale, Beyreuth, 1964. tafar est suivi de la réf. B. 452; tafran de B56.

Pudis 'térébinthe'

Pudis « tĂ©rĂ©binthe » est un dĂ©rivĂ© du verbe pudre « puer » du latin pĆ«tēscĕre « se gĂąter, se pourrir, puer ».  Plusieurs animaux   ont un nom qui exprime la mauvaise odeur comme  pudis, ou gatpudre « putois ».

En ce qui concerne les plantes, des dĂ©rivĂ©s de pudre  dĂ©signent  l’alisier  pudis  (Sauvages et RollandFlore 5,123),  l’anagyris   puditz, pudis, le troĂšne pudis  dans le PĂ©rigord,  le cornouiller sanguin pudis avec de nombreuses attestation en occitan, la bourdaine pudis Ă  Brive,  le nerprun pudis  dans l’Aveyron (RollandFlore 4,17),  prunus padus pudis  Ă  Montpellier (RollandFlore 5,310) et d’aprĂšs l’abbĂ© de Sauvages (S1) la tĂ©rĂ©binthe   pudis en languedocien.

Il me faudra l’aide des botanistes pour savoir ce que toutes ces plantes ont en commun pour comprendre cette confusion. En Normandie un autre dĂ©rivé  puisne  est le nom vulgaire  de diffĂ©rents arbrisseaux  considĂ©rĂ©s comme bois-mort. Dans TĂ©lĂ©botanica je vois que le nom secondaire de plusieurs arbrisseaux est « bois puant ».

Dans la page térébinthe de Télébotanica il y a la remarque : Pudis Peu usité et à éviter « Pudis » désigne habituellement Anagyris foetida L..

La description du pudis  par l’abbĂ© de Sauvages (S1) m’a rendu curieux; il Ă©crit:

Nos tĂ©rĂ©binthes portent de longs cornets rouges et pointus; ce sont des galles creuses ou des excressences occasionnĂ©es par la piqure des insectes; elle sont remplies de pucerons &  d’une liqueur gluante qu’on dit ĂȘtre vulnĂ©raire.

(Télébotanica)

Si vous en voyez une pendant vos ballades, prenez-en une photo et envoyez-la au site de Telebotanica.

Escoussieres Ă  Mirepoix

Christine Belcikowski , autrefois La dormeuse  est revenu à son cher Compoix de Mirepoix:

J’ai cherchĂ© Ă  localiser dans Mirepoix cette « maison avec chartreuse et jardin contigu, le long de la promenade du nord anciennement appelĂ©e les EscoussiĂšres, confrontant en corps de levant les hĂ©ritiers Estupui, de midi la dite promenade, du couchant Victor Commelera, d’aquilon rue dite de la Tinité ». La promenade du nord, aussi appelĂ©e promenade Saint-Antoine, c’est l’actuel cours du Colonel Petitpied. La rue de la TrinitĂ©, c’est aujourd’hui la rue Vidal-Lablache.

En 2017 je reçois d’Alain Marmion nous fournit les complĂ©ments d’information1 et un lien vers son blog dans lequel il nous fournit un plan de la ville de Mirepoix Ă©tabli d’aprĂšs les donnĂ©es du compoix de 1661. http://aline.marmion.free.fr/mirepoix_terrier.htm Allez-y !

Il y a des annĂ©es qu’elle m’a demandĂ© de chercher l’Ă©tymologie du nom EscoussiĂšres, mais n’ayant rien trouvĂ©, j’ai abandonnĂ©, mais j’ai gardĂ© quelques images: EscossierePhoto  escossieresMirepoix escossieresMirepoixP

J’avais trouvĂ© 2 autres attestations, une dans le site Le Patrimoine bĂąti du  vendredi 6 janvier 2006, par GeneviĂšve Durand sur Clermon-le-Fort, qui Ă©crit:

La cour du Fort et son puits

Un trĂšs petit nombre de maisons ont aujourd’hui une porte s’ouvrant dans cette cour. Mais cela devait ĂȘtre trĂšs diffĂ©rent lorsqu’une muraille les enserrait : il y avait toujours un espace, l’escoussiĂšre, entre la muraille et les maisons qui devaient alors s’ouvrir vers la cour intĂ©rieure. Le puits, avec la corde enroulĂ©e sur le tour, a servi jusque dans les annĂ©es soixante. Il a plus de 20 m de profondeur.

et la deuxiĂšme intitulĂ© « Un siĂšcle d’administration communale  Ă  Aucamville (Tarn et Garonne ») d’aprĂšs les comptes consulaires (1346-1446), par F. Galabert et publiĂ© dans les Annales du Midi de 1908, pp.313-350 . A la p. 320 il Ă©crit:

Les auvents construits, il fallut, un peu plus tard, s’occuper des escossiĂšres ou chemins de ronde que l’on rĂ©para durant plusieurs annĂ©es. Cela coĂ»ta 5 moutons d’or en 1435,4 moutons d’or et 4 pegas de vin en 1441. On verra par les citations ci-dessous que ces chemins de ronde Ă©taient couverts :

Item fesem repara xiiii brassas he xvii de las cossieras que hĂ©ron casudas… he costeron de la ma des maistres v escutz d’aur, 1435 (f» 8).

Cette graphie, cossiera  un endroit couvert, permet de supposer par exemple qu’il servait Ă  Ă©cosser les lĂ©gumes (cossier « tiges et cosses sĂšches de pois » de cochlea « escargot; cosse ») FEW II,826b;

Le FEW range ce groupe de mots dans l’article cursus  FEW II, 1576

Pourtant le plus probable me semble ĂȘtre le latin excussorius « qui sert Ă  battre et enlever », bref le « flĂ©au », qui dans l’Aveyron a abouti Ă  escoussouyro « aire », attestĂ© depuis 1514 et Ă  Barcelonnette Ă  escoussouiro « chacune des planchettes mobiles qui forment le devant du coffre Ă  grains ».

Excussorius  a pratiquement disparu des parlers galloromans et a Ă©tĂ© remplacĂ© par fleau, mais le verbe excuter avec le sens « battre le blé » s’est maintenu dans beaucoup d’endroits. En ancien occitan escodre, eyscoyre , en occitan moderne escoudre, escoure toujours « battre le blé ».  FEW III, 286 ss.

Tout Ă  fait au nord du domaine galloroman, en wallon, le mot escoussiĂšre existe Ă©galement et lĂ  il dĂ©signe une meule spĂ©ciale dans les moulins pour l’Ă©peautre, dĂ©crite ainsi:

Le grain Ă©tait conservĂ© dans ses enveloppes. La prĂ©sence d’enveloppes tenaces autour du grain constituerait une protection contre les dĂ©prĂ©dations (oiseaux et charançons) et protĂ©gerait le grain contre les micro-champignons lors des conditions dĂ©favorables Ă  la germination. Dans la zone de culture de l’épeautre en Belgique, les moulins Ă  moudre les cĂ©rĂ©ales possĂ©daient un Ă©quipement particulier destinĂ© Ă  dĂ©cortiquer l’épeautre, c’est-Ă -dire Ă  dĂ©barrasser le grain de ses enveloppes, avant de le broyer1. Les moulins possĂ©daient en gĂ©nĂ©ral trois meules dont une servait uniquement Ă  monder la cĂ©rĂ©ale. Les parties travaillantes Ă©taient des meules grossiĂšres, fortement trouĂ©es et plus Ă©cartĂ©es que celles destinĂ©es Ă  moudre la farine. Les moulins que nous avons pu encore visiter possĂ©daient des meules provenant du cĂ©lĂšbre centre de production de pierres meuliĂšres de La Ferte -sous -Jouarre en France. Cette meule spĂ©ciale portait un nom particulier : l’esqueure  (charte de Nismes 1451), ou plus rĂ©cemment l’escoussiĂšre  (enquĂȘtes). (http://civilisations.revues.org/1425#tocto2n2)

Ces meules faisaient donc le travail pour lequel on utilisait  le flĂ©au pour les autres cĂ©rĂ©ales.  L’Ă©tymologie est donc probablement  la mĂȘme.

  1. Dans le glossaire de langue romane (google book) p508, on peut lire :
    ESCOUSSIEIROS Remparts d’une ville sur lequel on se promĂšne,
    ESCOUSSOUR Fléau à battre le blé
    2) concernant les propriĂ©tĂ©s du compoix de Mirepoix de 1766, tout est en ligne sur le site des AD09. Le livre 1, dĂ©bute par un index alphabĂ©tique des propriĂ©taires, avec un fol de renvoi. Sur le fol on trouve les biens tenus, avec pour chaque un numĂ©ro de parcelle qui renvoie au plan terrier Ă©galement en ligne… Il n’y a donc aucune difficultĂ© Ă  localiser le bien d’une personne.
    3) Les escossiĂšres n’existaient plus en 1766, elles sont utilisĂ©es comme confronts dans le compoix de 1675, qui est en ligne mais sans plan. Pour la ville, j’ai donc rĂ©alisĂ© un plan terrier de 1675, Ă  voir en ligne sur mon site.

Sauvages

Sauvages = Boissier de Sauvages (Pierre Augustin), Dictionnaire languedocien-français ou Choix des mots languedociens les plus difficiles Ă  rendre en français. Contenant un Recueil des principales fautes que commettent, dans la diction et la prononciation francoises, les Habitants des Pronvinces MĂ©ridionales du royaume connus Ă  Paris sous le nom de Gascons […]. Nismes, 1756.

Cette Ă©dition a Ă©tĂ© numĂ©risĂ©e par Google et peut ĂȘtre consultĂ©e sur le web! Plus pratique encore pour vos recherches : la tĂ©lĂ©charger! Son dictionnaire nous donne de prĂ©cieux renseignements sur le languedocien de la premiĂšre moitiĂ© du 18e siĂšcle. AbrĂ©viation: S1

Une deuxiĂšme Ă©dition, augmentĂ©e a paru en 1785. AbrĂ©viation: S2. C’est cette deuxiĂšme Ă©dition que l’on peut consulter sur internet grĂące au projet Gallica de la BibliothĂšque Nationale et mĂȘme tĂ©lĂ©charger.
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Ce n’est qu’une petite rue minable qui lui est dĂ©diĂ©e Ă  NĂźmes, tandisque un politicien comme Gambetta « Partisan de la guerre Ă  outrance », mĂ©rite un grand boulevard. Heureusement, Ă  AlĂšs il y a Le Quai Boissier de Sauvages (cherche belle photo!) Bon, continuons.


Pierre Augustin Boissier de la Croix de Sauvagesest le frĂšre de François, le fameux botaniste physicien et medecin (surnommĂ© « le medecin de l’amour »).
Il est nĂ© Ă  AlĂšs en 1710. DestinĂ© Ă  l’état ecclĂ©siastique, il fut envoyĂ© Ă  Paris pour y faire ses Ă©tudes en Sorbonne, mais un penchant irrĂ©sistible, sans lui faire nĂ©gliger la thĂ©ologie, l’entrainait vers les sciences physiques. En 1746, nommĂ© par son Ă©vĂšque professeur de philosophie au collĂšge d’AlĂšs, il sut rendre son cours intĂ©ressant et neuf par les expĂ©riences physiques que le pays voyait pour la premiĂšre fois. S’adonnant tout entier alors Ă  l’histoire naturelle, il publia divers mĂ©moires, insĂ©rĂ©es de 1745 Ă  1747 dans les Actes de l’AcadĂ©mie Royale des Sciences. L’acadĂ©mie Ă©tait empressĂ©e de s’associer l’auteur, qui a Ă©tĂ© mis par lĂ  en relation avec tous les savants de la capitale. Il Ă©tudia surtout son pays, les CĂ©vennes; et se proposa toujours un but utile dans ses recherches. De lĂ  ses patientes et nombreuses recherches sur les mĂ»riers et sur l’éducation des vers-Ă -soie, comme richesses principales de ses compatriotes. La mĂȘme pensĂ©e lui inspira son Dictionnaire languedocien, suivi d’un recueil de proverbes qu’il enrichit de notes critiques, grammaticales et de toutes les observations d’histoire naturelle adaptĂ©e au climat du Midi.

Ce ne fut qu’à l’ñge de 61 ans qu’il se dĂ©cida Ă  se laisser ordonner prĂȘtre et il mourut Ă  AlĂšs en 1795, regrettĂ© de tous ceux qui l’avaient connu, autant pour sa science que pour sa modestie et son obligeance Ă  mettre ses lumiĂšres et ses collections au service de tous. Wikipedia

Cers

Cers « vent du NO ». Gellius, un historien romain du 1er siĂšcle avant JC a Ă©crit que le mot circius « vent de l’ouest » est typique pour la Gallia Narbonensis.

On le retrouve en ancien occitan  cers « vent du nord-ouest » dans des textes provenant de NĂźmes, de l’AriĂšge et de Toulouse,  chez Rabelais (cyerce)  et dans les parlers modernes  du Languedoc. Il semble probable que le mot a Ă©tĂ© apportĂ© directement par la colons grecs,  le mot latin circius, cercius Ă©tant un emprunt au grec kirkios. D’aprĂšs les sites internet consultĂ©s le cers est surtout connu dans le Bas-Languedoc (HĂ©rault, Aude) . Il n’y a aucune raison de supposer une origine celtique.

Un lecteur me signale que le mot cers existe aussi en catalan:

 » Le cers devient la tramuntane Ă  partir de Salces et jusqu’au sud de Barcelone, puis vers Tarragone, il redevient le cers.  » Il semble que mestral est aussi le « vent du nord-ouest.

Du point de vue  phonĂ©tique  les formes catalanes  cers, ces,  comme celles du Languedoc reposent plutĂŽt directement sur la forme grecque kirkios, tandis que la forme espagnole cierzo vient d’un latin cercius (avec un -e- bref) attestĂ© chez Caton.

Un visiteur originaire de la rĂ©gion  m’a fait parvenir la rĂ©flexion suivante:

Concernant les vents, pourquoi les Languedociens n’utilisent pas le nom « Cers » quand ils parlent français ? Ils disent « vent du nord », ce qui est faux car le « Cers » vient du nord-ouest. En Ă©coutant la mĂ©tĂ©o sur la TĂ©lĂ© barcelonaise, j’ai remarquĂ© qu’ils parlent de la Tramontane de Perpignan Ă  Barcelone mais ensuite, au sud, vers Tarragone, ils reparlent du Cers.
Cers vient d’un dieu des vents romains appelĂ© Cersus auquel l’empereur Auguste Ă©leva un autel Ă  Narbonne aprĂšs un sĂ©jour dans cette ville.On se doute qu’il a dĂ» y subir une mĂ©tĂ©o mouvementĂ©e…

Si vous voulez en savoir plus, il vous faudra aller Ă  Barcelone et consulter dans une bibliothĂšque les articles suivants:

  • Sobre els noms locals del vent, es pot consultar el Vocabulari de pesca d’E. Roig i J. Amades (ButlletĂ­ de Dialectologia Catalana, gener-desembre 1926)
  • Els noms dels vents en catalĂ  de Mn. A. Griera (en el mateix ButlletĂ­, juliol-desembre 1914).

Si le nom est encore connu chez vous dans un autre dĂ©partement s’il vous plaĂźt Ă©crivez-moi !

Lucien Aries  écrit dans son site:

« Les vents sont si fortement prĂ©sents dans la vie quotidienne des habitants qu’ils sont utilisĂ©s pour indiquer les directions dans les compoix du Lauragais; on y trouve « Dauta » Ă  l’Est, « Cers » Ă  l’ouest et Daquilon au Nord (Midy indiquant le sud). »

Une rosace du Lauraguais

Un visiteur de Fleury dans l’Aude m’Ă©crit :

NON, NON, NON, NON, IL N’EST PAS MORT CAR IL SOUFFLE ENCORE (bis)

PlutĂŽt que d’alimenter en commentaires les articles concernĂ©s (accessibles d’un clic sur les liens ci-joints), un extrait de la REVUE FOLKLORE 1972.
https://www.facebook.com/fleuryaudelanguedoc/posts/692089987470599:0
https://www.facebook.com/fleuryaudelanguedoc/posts/696016180411313:0
Sous la plume de P. Andrieu-Barthe, à propos des vents de l’Aude en aval de Carcassonne, nous pouvons lire :
* «…un vaste couloir oĂč les vents acquiĂšrent la vitesse de courants d’air…» dĂ©finissant, vers le Lauragais, la plaine minervoise qui se resserre entre la Montagne Noire et les CorbiĂšres.
** «…/… Le rival du Marin est le Cers…/… que les Romains, par crainte, dĂ©ifiĂšrent…/… Dans la plaine Minervoise toute habitation comporte une orientation, une muraille ou une haie de cyprĂšs pour se dĂ©fendre du cĂŽtĂ© du Cers et non du Marin… ».
*** «…/… AprĂšs la Toussaint s’installe habituellement une pĂ©riode de marin froid. Le Cers glacĂ© rĂšgne ensuite en hiver et surtout au printemps oĂč il effeuille impitoyablement les pĂ©tales des prĂ©coces amandiers, mais durant l’étĂ©, il tempĂšre agrĂ©ablement la chaleur, caressant et lĂ©ger…».
**** «…/… La Tramontane reste localisĂ©e en Roussillon. Il faut arriver Ă  Montpellier pour entendre parler du Mistral… »
***** «…/… DĂ©testĂ©s des Ă©trangers venant de pays plus calmes et qu’ils tourmentent, ils sont familiers aux autochtones qui, en fulminant sans cesse contre eux, ne peuvent s’en passer. S’ils viennent Ă  se calmer, on entend dire : On ne respire pas, il n’y a pas d’air ou, dans le cas contraire : l fait bon, il fait de l’air.

Micocoulié

MicacouliĂ©, micocouliĂ© « micocoulier » un arbre mĂ©diterranĂ©en.  Charles Estienne Ă©crit en 1547 : « Lotos est un arbre nommĂ© en Provence micacoulier« . D’aprĂšs Wikipedia il s’appelle officiellement en français le micocoulier de Provence. Le micocoulier est rĂ©pandu dans le Sud de l’Europe et le Nord de l’Afrique.

En grec moderne il s’appelle mikrokukki, mikrokoukouli, melikoukkia.( FEW XX,20  mikokahki)  Ce nom a Ă©tĂ© empruntĂ© par l’occitan au grec mĂ©diĂ©val et il a subi quelques transformations phonĂ©tiques. MicacouliĂ© est attestĂ© dans le dĂ©pa rtement de l’HĂ©rault, milicouquiĂ© dans le Gard. Le fruit s’appelle la micacoula, devenu picopoulo d’aprĂšs l’abbĂ© de Sauvages (S2) et falabrego, farabego  qui vient de  Bfaba + graeca = « fĂšve grĂšcque ».

Le secrĂ©taire de la mairie d’Agde Ă  la fin du 19e siĂšcle, a dit Ă  Edmont (ALF) que le mikokoulo Ă©tait le fruit de l’aubĂ©pine. Il faudrait vĂ©rifier cela.
Dans le Gard on trouve aussi des formes avec beli- : bĂ©licouquiĂ©, belicoco s.f. « fruit du micocoulier » (S2), qui viennent du grec melikoukkia. Il semble que le fruit est sucrĂ© et qu’on l’ajoutait Ă  de l’alcool.
Dans la mĂȘme rĂ©gion on a donnĂ© le nom micacouliĂ© Ă  « l’alisier » (HĂ©rault), belicoquo « alise » Ă  NĂźmes.
Tous les trois fruits Ă©taient utilisĂ©s comme balles pour les sarbacanes. Voir aussi l’article falabrega < faba graeca

aubépine    

     

  micocoulier                                                                      alisier

Un fidĂšle visiteur me propose la mise Ă  jour suivante, que j’insĂšre avec plaisir :

Sauve s’enorgueillit Ă  juste titre d’ĂȘtre la capitale de la fourche. Le micocoulier de Provence, celtis australis est un arbre appartenant Ă  la famille des UlmacĂ©es reprĂ©sentĂ©e par les ormes. A Sauve, on l’appelle aussi « Fourchier » en raison de son usage. C’est avec son bois que l’on fabrique la cĂ©lĂšbre fourche de Sauve depuis « mille ans ».

Fréderic Mistral écrit à propos de la fameuse fourche:
« La trinita, mi fraĂŻre, es tamben coumparadisso a-n-uno fourco, a-un- poulido fourco D’aquĂ©li fourco de falabrĂ©guiĂ© que fan Ă  Saouvo. »
FrĂ©dĂ©ric Mistral. Proso d’Armana. La Trinita
Suivez ce lien; SAUVE
S auve s’enorgueillit Ă  juste titre d’ĂȘtre la capitale de la fourche. Le micocoulier de Provence, celtis australis est un arbre appartenant Ă  la famille des UlmacĂ©es reprĂ©sentĂ©e par les ormes. A Sauve, on l’appelle aussi « Fourchier » en raison de son usage.
www.ville-de-sauve.fr
 
Voir aussi l’article Esclafidou
oĂč vous trouver des utilisaions du fruit du micacouliĂ© avec la sarbacane. Des jeux que les jeunes ne font plus, mais qui va peut-ĂȘtre revenir pendqant le confinement et qui sera immĂ©diatement interdit.

Beluga, belugue

Beluga, belugue « étincelle » . Un dĂ©rivĂ© de languedocien belĂ© « éclair, Ă©clat de lumiĂšre » et le verbe belejĂĄ « éclairer, briller comme l’éclair ».   Von Wartburg pense Ă  un celtique *belos « clair, brillant ».  Le 1er mai, les paĂŻens irlandais faisaient un grand feu dans lequel ils  brĂ»laient du bĂ©tail, c’était le bel-tene. Le mot anglo-saxon bael signifie « feu ».

Une beluga  sur la page de titre de mon guide pratique pour ceux qui veulent apprendre à  tailler des pierres précieuses et fines (sauf le diamant !)

La taille des pierres précieuses et fines

Dans le Lessico Etimologico Italiano   s.v. belluc-vous trouverez  l’etat actuel des recherches Ă©tymologiques.  Beluga  appartient Ă  une famille prĂ©romane ballĆ«c-/bellĆ«c-;pallĆ«c-; barlĆ«c- qui signifie « brillant »

Si vous cherchez « bael + fire » sous Google vous trouverez plusieurs sites anglais. Bael est aussi le nom d’un dĂ©mon, du diable.
Sur beltane j’ai trouvĂ© sur internet :

Beltane was a day representing many things to the Celtic people. It was the second of the four fire festivals. To most it celebrated the sun God, Baal(British)/ Bel(Irish)/ Beli(Welsh)/ Belanos(Pan-Celtic), although the sun appears to have been originally revered as a goddess. Bel means bright or shining and there is no sexual distinction attached to it. The Gaelic nouns for the sun are still female. In Wales, Rhiannon, who is also a solar deity, would come back from the land of the dead/winter on this day. In Scotland, the Seelie Court arrives and takes control back from the Unseelie Court.

Dans le Tarn-et-Garonne vous trouverez La belugueta de TG’OC : un nouvel outil de promotion de la culture occitane . “Tarn e Garona occitan / Association FrĂ©dĂ©ric Cayrou” vient de crĂ©er, avec le soutien d’Autriche et Pays d’Oc cet outil simple et remarquable Ă  la fois : la belugueta de TG’OC, la petite Ă©tincelle de Tarn et Garonne occitan.