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Sedas "tamis"

Sedas « tamis de crin ou de soie. entouré d’un cercle en bois, pour passer de la farine, etc. » vient du latin sætacium « tamis de crin ». Pour les Romains  la  saeta « soie »  étaient les poils des chevaux ou des porcs. Voir mon article sarga et seta, qui décrit l’histoire de la soie.

La graphie  sedaç est réservée aux « occitanistes spécialistes ». On écrit  sedas  en provençal et en gascon. En français il n’en reste que trois lettres : sas

Thesoc : sedaç ALLIER, ARIEGE
GERS, GIRONDE, HAUTE-GARONNE
HAUTES-PYRENEES, LANDES, LOT-ET-GARONNE
PROV. DE LERIDA (ESPAGNE), PYRENEES-ATLANTIQUES, TARN-ET-GARONNE.

Le  seden est le lasso camargais.

(copié du Dictionnaire provençal-français: ou, Dictionnaire de la langue d’oc … Par Simon Jude Honnorat)

Pégosité

Français pégosité « Faculté d’un adhésif de maintenir ensemble instantanément deux supports. » n’est pas dans le TLF. J’ai  trouvé sur le web  l’histoire suivante:

Et bien, les scientifiques qui aiment à tout expliquer par des échelles de valeurs, ont inventé le terme de « Pégosité » (voir  wikipédia.

On m’a dit, je ne sais si c’est vrai, que lorsque qu’une navette spatiale rentre dans l’atmosphère, son enveloppe extérieure tend à fondre sous l’effet de la chaleur… et lorsque la navette est au garage, les scientifiques « mesurent » le coefficient de « fonte » de la carlingue…

Puisqu’il fallait créer un néologisme pour définir ce « plus-ou-moins-collant-de-la-carlingue-après-pénétration-dans-l’air », un ingénieur provençal, travaillant sur le site de Kourou, à dit :

« chez nous on a un mot simple qui pourrait dire cette chose compliqué, on dit que ça pègue, on appellera ça le coefficient de pégosité »

Une histoire vraisemblable.  Pour l’origine de peg-  voir l’article  pagar, pegasse, pego, pegous

Courbe contrainte déformation mesurée au cours d'une épreuve d'adhérence.

Courbe contrainte déformation mesurée au cours d’une épreuve d’adhérence. (Wikipedia)

Amoussà ‘éteindre’

Amoussà « éteindre  » en parlant des bougies, d’une lampe , synonyme de  tuia « tuer » d’après l’abbé de Sauvages (S1).  L’étymologie est un *admortiare  « éteindre »   dérivé de mortuus  le participe passé de morior « mourir ». Attesté en ancien occitan amorsar « éteindre, amortir, calmer » et en occitan moderne amoussá, amoussar « éteindre »,  seulement en provençal et en languedocien.  D’après les données du Thesoc  amoussà  est  limité au Gard, l’Hérault, l’Aveyron et la Lozère.  Dans l’Hérault et au Grau du Roi on dit aussi damoussà,  A Nice il y a eu un changement de conjugaison : amursi , attesté aussi dans l’Aveyron  omoursi

Un  amoussadou  est un « éteignoir », francisé en amoussoir  à Marseille.

Le mot a aussi vécu dans le Nord de l’Italie, par exemple en ancien dialecte de Verona   amorçar, graphie qui doit être à l’origine de celle qu’on appelle « classique » (Alibert)

Artiga "terre défrichée"

Artiga « terre défrichée »est un mot fossile,  plutôt gascon, probablement d’origine préromane1 et qui n’a survécu que dans des noms de lieux. Il est rare dans le Var, mais devient  de plus en plus fréquent en allant vers l’Ouest.

Le Pégorier mentionne Arteaga  « lieu défriché » pour le basque, artiga, artigou « parcelle de terrain défrichée sur les hauteurs »  pour la Gascogne et le Languedoc, artigue  dans le Var.

Le village d’Artigue correspond à 100% à la définition  donne:

Artigue (Hte-Garonne)

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  1. FEW XXV, 387b *artīka

Sira "neige"

Sira, cira « neige poussée par le vent, qui tombe en tourbillon », cirá « neiger en poudre ». Etymologie: sīdus, sīderis; sīdera (pl) « tempête ».

Un visiteur me demande si je peux lui renseigner sur l’étymologie du mot auvergnat cira « neige »  et écirada « tourbillon de neige ». La graphie avec un c- m’a mal orienté bien sûr.  C’est sous  sira  qu’il fallait chercher. En effet  sous sidus, sideris  « tempête1 » je trouve : ancien occitan  sira  s.f. « neige poussée par le vent » (Millau, 1471) , Aix-en-Provence  ciro  « vent du sud-est », ciro « poussière de neige soulevée par le vent (Alès)  » et d’autres dans l’Aveyron, la Lozère, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. Il est absent du gascon.

Parmi les dérivés, qu’on trouve de Nice  serian  « tourbillon de vent » jusqu’à Ytrac dans le Cantal esirá « tourbillonner en parlant de la neige », le FEW cite l’abbé de Sauvages cirá  « neiger en poudre », que j’ai vérifié. L’abbé donne une description très précise dont  je ne veux pas vous priver:

suivi par Mistral:

La famille de mots sidus  a aussi vécu en portugais, galicien, italien et corse.  Il y a plusieurs  attestations en franco-provençal.

Le français a emprunté Sīdere   au latin  au XVe siècle avec le sens « astre ».

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  1. cf.Gafiot

Engrèner 'appâter;lancer un conflit'

Engranar  engrèner ou engrainer en français régional : « faire des histoires, lancer un conflit, appâter un joueur pour un jeu d’argent. » (spécialement dans  le milieu de  la pétanque, voir  René Domergue,  Avise, la pétanque).

L’étymologie est le latin granum  « grain, graine ».

Alibert donne e.a. les sens suivants:  « balayer;  appâter avec des grains »;  v.r. … « s’enrichir ». Ces  sens  n’existent pas en français, ni en argot. Je pense qu’il s’agit d’une évolution sémantique régionale.

Il est possible que le sens « s’enrichir »s’est développé à partir du   L’abbé de Sauvages  cite le proverbe  Lou përmié k ës âou mouli engrâno  « le premier venu met son  blé dans la trémie » (S1).  Des expressions analogues existent en anglais first come first served,  et plus proche de l’occitan le néerlandais wie het eerst komt, het eerst maalt (le premier venu moud le premier ) . Être le premier servi  a des avantages.

Il est aussi possible que le sens  « s’enrichir » s’est développé à partir du sens « nourrir avec les grains », plus spécialement « appâter des oiseaux en jetant des grains »., qui est devenu « appâter » en général.  Mistral donne l’exemple suivant  :

         engranar appâter

Le sens  « appâter des oiseaux en jetant des grains »,  est probablement à l’origine de deux évolutions sémantiques.

  1. Le but  de engranar « nourrir »  est d’ enrichir celui qui engrane . Celui qui s’engrane s’enrichit. Une évolution très actuelle dans cette période de « crise ». Les banques nous ont engranés  pour s’engraner.
  2. Celui qui s’enrichit crée des jalousies et des imitateurs qui  allèchent au « jeu » , même dans le domaine de la pétanque. L’argent est à l’origine de presque tous les conflits.

J’ai l’impression que l’argot parisien qui connaît le mot engrainer  « allécher au jeu d’argent » depuis le fin du XIXe siècle, l’a emprunté aux parlers occitans.  En tout cas les attestations occitanes (Vayssier, Mistral) datent de la même époque et sont légèrement antérieures. Si vous rencontrer  une attestation plus ancienne, contactez-moi!

Le lien sémantique  avec « grain » du  sens « balayer »   n’est pas évident. Ce sens est d’après Mistral  limité au Languedoc et au Quercy.

Chourler "boire en aspirant"

Chourla(r) « boire à long traits, buvoter,  beaucoup, longtemps …. » etc.  toujours « en faisant du  bruit »  …chourlant lou vin dous.(Homère1) ,  devenu chourler   en français régional 2; mon tit brapto en train de chourler !!!  une copine(?) à propos de cette photo:

           

L’étymologie est l’onomatopée tšurl- que nous retrouvons en corse chjurlá « boire », en allemand schlürfen, néerlandais slurpen, anglais to slurp « boire en aspirant ». Le verbe existe aussi dans les parlers franco-provençaux et normands. Les attestations occitanes ne sont pas très fréquentes, mais on les trouve de Barcelonnette chourlar « buvoter » jusqu’en Béarn  churla « boire ; terme de cabaret ». A Agen un  tchurlet  est un « enfant qui veut constamment téter ».

Stéphane (voir le commentaire ci-dessous) me rappelle que j’avais déjà écrit l’article  fourrupa  qui a le même sens, mais est placé parmi les mots d’origine inconnue.

  1. Odyssee, Chant X, traduit en provençal par C. Rièu
  2. René Domergue, Les hommes (sc. les gavach, gavot) avaient la réputation de chourler (picoler), mais c’était vrai surtout pour les vendangeur..

Fanny 13-0

Fanny, une abréviation pour tafanari.