cat-right
Recent Comments
Random Articles
Aubarda Aubarda s.f. »sorte de bât allongé » voir bardotades.
Passièra, pansièire Passièra « barrage de rivière, digue; chaussée d’un moulin; écluse,...
Escoubilles Escoubilles « balayures », vient du latin scopiliae « balayures » mais en fr....
dalio, dalià ‘faux,... Dalio, dalia (S), dalh, dalha (Alibert) « faux; faucher ». Étymologie : vient...
Degun Degun, negun « aucun, personne ». Pour dire « non » ou « ne…pas » les...
Brassejá Brassejá « gesticuler », brassetcher en fr.rég.(Lhubac), est un dérivé du...

magalh ‘houe, pioche,’

Magalh ‘houe large, pioche, bèche’ est un mot provençal1 d’origine grècque μακελη (makélè avec l’accent sur le –é-) « houe du vigneron »  ou  μακελλα (mákella  avec l’accent sur le – ).  Wikipedia écrit :

La culture de la vigne a été introduite en Gaule par les Grecs de Phocée …. Max Rives, chargé de mission à l’INRA, l’a vérifié sur place à Massalia, le premier comptoir phocéen édifié six siècle avant notre ère :

« J’ai vu, au cours des fouilles du quartier de la Bourse, à Marseille, les pépins de marc de raisin provenant de leur vinification et jetés dans des amphores, flotter dans l’arrière du Vieux-Port où ces amphores-poubelles servaient de fondations à une rue.
Les Grecs avaient évidemment importés des variétés de leur pays, ignorant que la vigne spontanée les avait précédé de quelques dizaines de siècles47. »

Il n’y a pas seulement les pépins de marc de raisin mais aussi le vocabulaire comme entar, empeutar et magalh.

La première attestation maguayll vient de La vida de Sant Honorat, écrit autour de 1300 par Raimond Feraud.  A Marseille  c’est devenu magáou.  On a créé des  dérivés comme magaioun « sarcloir, petite pioche », magayar, magalhar « piocher » tous  en provençal.

A propos de l’attestation ariégeoise j’ai trouvé une précision dans le livre de  A. Casanova, Paysans et machines à la fin du XVIIIe siècle: essai d’ethnologie historique, Volume 415.Presses Univ. Franche-Comté, 1990 –

Extrait sur le magalh du livre de A.Casanova

Dans l’édition de 1820 du Dictionnaire languedocien  de l’abbé de Sauvages, il y a dans l’article aissado  une description précise  de cet instrument. Il écrit que l’aissado, le mot languedocien pour la houe,  comme la maigle  bourguignonne et la chèvre lorraine n’est pas une bèche.

Noms de famille. D’après plusieurs généalogistes  le nom de famille Magallon, Magal en Dordogne serait dérivé de notre magalh.

Catalan magall : « instrument de cavar la terra que per un canto … »

magall catalan

Les représentants de la  forme μακελλα  se trouvent  en ancien français  maigle « pioche de vigneron » , méye  à Nuits-St.Georges, etc. Le mot a dû voyager avec le progrès de la viticulture du Midi vers le nord de la Gaule, tout en subissant une transformation phonétique.

_________________________________________

  1. Il y a une seule attestation de l’Ariège magalh « hoyau pour creuser les rigoles ». Alibert mentionne aussi magalh « houe » et au figuré « imbécile » mais sans localisation en languedocien.

Malhol 'plant, bouture'

Malhol ’bouture, jeune plant de vigne’.  Etymologie latin malleolus « petit marteau; crossette de la vigne ». Aoc. XIIe siècle.   Malholl  a pris dans la même période le sens de « vigne nouvellement plantée »,  sens que malleolus avait pris déjà au IXe siècle en latin médiéval et que nous retrouvons en catalan mollol  et en espagnol  majuelo.

L’image ( jeune plant = petit marteau  ou maillet) qui est derrière cette évolution sémantique est d’origine latine!

L’abbé de Sauvages (S1) écrit:

Maliôou , ou avantin « jeune plan  de vigne », il y en a de deux sortes les crossettes1e et les barbues2, appellées  sautelles dans quelques provinces; il n’y a que la barbue qui est du chevelu et qui, à cause de cela, reprend plus aisément. L’  avantin  est toujours un sarment de vigne qu’on plante dans des tranchées pour avoir des seps.

des barbues

 Mistral connait un dérivé  malholo s.f. « jeune plante de vigne » pour le languedocien, qui a vécu , mais pas longtemps, en français de 1800 à ?

L‘ALF atteste le dérivé mayola  « pampre » dans les Alpes-Maritimes avec le verbe  esmayolà « épamprer ».

FEW 6,115’b

______________________________________

 

 

  1. Branche, taillée en forme de crosse, composée d’un jeune rameau et d’une pousse de l’année précédente, et qui sert à faire des boutures
  2. marcotte racinée

sidre, ceyre 'hellébore'

Sidre, ceyre ‘hellébore’ un mot  du sud-ouest, vient du latin siterus  » elleborus niger »  dans les formes sitro  et  cosiderus attesté dans des gloses du Xe siècle.

D’après le FEW  le même étymon est à l’origine de l’ancien haut allemand sitterwurz  « helleborus niger », emprunté par l’anglais : setterwort1.

Comme les représentants de cet étymon se trouvent principalement dans les Alpes et les Pyrénées et qu’il n’y a pas de représentants dans d’autres langues romanes, il faut conclure qu’il est d’origine préromane et peut-être même pré-indo-européenne si on ne trouve pas de représentants dans des langues celtiques.

Voir les noms de  l’hellébore dans Rolland Flore populaire 1, pp.77 ss et les usages à la p.84

 

je weiter ich in diesem Studium fortgehe, desto klärer wird mir der Grundsatz: daß kein einziges Wort oder Wörtchen bloß eine Ableitung haben, im Gegenteil jedes hat eine unendliche und unerschöpfliche. Alle Wörter scheinen mir gespaltene und sich spaltende Strahlen eines wunderbaren Ursprungs, daher die Etymologie nichts tun kann, als einzelne Leitungen, Richtungen und Ketten aufzufinden und nachzuweisen, soviel sie vermag. Fertig wird das Wort nicht damit.

Jacob Grimm an Savigny. 20. Apr. 1815

  1. Voir Middle English Dictionary publié par Robert E. Lewis p.587

co, faire la co

Faire la co « se jouer de quelqu’un, le tromper » d’après Mistral.  Co  vient du latin coda  « queue ».  Mistral donne toute une série de formes sauf celle promue par la graphie occitane dite classique coa, qui ne correspond qu’à la prononciation de quelques villages, voir Thesoc s.v. queue.

Je n’ai trouvé nulle part la traduction en occitan de l’expression « faire la queue », cela ne peut être faire la co….  Je suppose que les habitants du Midi ne font pas la queue. Ils ont trouvé une autre solution, comme les Antillais:

faire la queue

 

veso 'vesce'

Veso, beso « vesce, vicia sativa » a la même étymologie que le mot français, à savoir le latin vĭcia « vesce » qui d’après Walde fait partie de la famille vincere « lier, plier ».  En occitan nous trouvons plusieurs dérivés inconnus du français comme dans le Gard  vessaro « gesse tubéreuse », occitan vessarado « vicia cracca » et dans le sud-ouest à partir de Carcassonne bessil, besil « vesce jaune », bessilhoun  dans le Gers.

Voir le Thesoc s.v. vesce

Nous retrouvons le même mot en italien veccia, catalan vessa, espagnol veza,  breton gweg, allemand Wicke, néerlandais wikke et anglais vetch.

Plus intéressant est le nom garaoubo  qu’elle porte dans plusieurs parlers galloromans.

veso beso    

Petelin 'térébinthe'

Petelin « térébinthe, Pistachier résineux » en provençal ou  petourlinpetoulin dans le Périgord est un de nombreux noms de plantes ou de fruits formés à partir de pēdĭtum « pet » à cause de la forme et petitesse de ses fruits. (FEW VIII, 141b). Voir l’article petoule.

Dans le Gard excepté à Cabrières  pelén, l’Hérault et l’Ardèche son nom est pudis   d’après le Thesoc sous pistachier.

Usages Le fruit du Térébinthe, d’une saveur aigrelette, est comestible ; l’amande renferme de l’huile ; le bois est excellent pour le chauffage ; son écorce est astringente et donne la résine connue sous le nom do térébenthine de Chio. (Télébotanica)

Pudis est un dérivé du verbe pudre « puer » du latin pūtēscĕre « puer ».  Voir l’article pudis

Pudis 'térébinthe'

Pudis « térébinthe » est un dérivé du verbe pudre « puer » du latin pūtēscĕre « se gâter, se pourrir, puer ».  Plusieurs animaux   ont un nom qui exprime la mauvaise odeur comme  pudis, ou gatpudre « putois ».

En ce qui concerne les plantes, des dérivés de pudre  désignent  l’alisier  pudis  (Sauvages et RollandFlore 5,123),  l’anagyris   puditz, pudis, le troène pudis  dans le Périgord,  le cornouiller sanguin pudis avec de nombreuses attestation en occitan, la bourdaine pudis à Brive,  le nerprun pudis  dans l’Aveyron (RollandFlore 4,17),  prunus padus pudis  à Montpellier (RollandFlore 5,310) et d’après l’abbé de Sauvages (S1) la térébinthe   pudis en languedocien.

Il me faudra l’aide des botanistes pour savoir ce que toutes ces plantes ont en commun pour comprendre cette confusion. En Normandie un autre dérivé  puisne  est le nom vulgaire  de différents arbrisseaux  considérés comme bois-mort. Dans Télébotanica je vois que le nom secondaire de plusieurs arbrisseaux est « bois puant ».

Dans la page térébinthe de Télébotanica il y a la remarque : Pudis Peu usité et à éviter « Pudis » désigne habituellement Anagyris foetida L..

La description du pudis  par l’abbé de Sauvages (S1) m’a rendu curieux; il écrit:

Nos térébinthes portent de longs cornets rouges et pointus; ce sont des galles creuses ou des excressences occasionnées par la piqure des insectes; elle sont remplies de pucerons &  d’une liqueur gluante qu’on dit être vulnéraire.

(Télébotanica)

Si vous en voyez une pendant vos ballades, prenez-en une photo et envoyez-la au site de Telebotanica.

Restincle 'arbre à mastic'

Restincle « Arbre au mastic, ou Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus L.) est un arbuste poussant dans les garrigues et les maquis des climats méditerranéens. » vient d’un dérivé *lentisculus du latin lĕntīscus « lentisque ». Restincle, attesté en 1570,  restrenge  à Montpellier d’après Conrad Gesner en 1542, restencle par Junius Adrianus en 1606 et repris par Littré sans survivre.

Le nom est vivant d’après le Thesoc à Lezan (GARD,) restingle « pistacia lentiscus », rastingle dans l’HERAULT..

Restincle est  la forme languedocienne, en provençal c’est lentiscle  qui domine.