BĂ«aba « abĂ©cĂ© ou la Croix de Pardieu » Ă©crit l’abbĂ© de Sauvages en 1756 dans son Dictionnaire languedocien. La simple curiositĂ© m’a poussĂ© Ă chercher le sens de « croix de pardieu ». Comme tout le monde je demande Ă Google:
qui se moque de moi et donne Gérard Depardieu et Paul La Croix..
Pourtant MoliĂšre connaissait l’expression ;dans Monsieur de Pouceaugnac ScĂšne 4, l’apoticaire dit:
Je continue mes recherches et sans le Dictionnaire de Pierre Richelet (1680)jz trouve que la croix de par Dieu est : Alphabet marquĂ© d’une croix au commencement, qu’on donne aux enfants pour apprendre Ă connoĂźtre les lettres.
Registrre duConsistoire GeneĂšve au temps de Calvin TomeV
Description de cette croix de pardieu:
Extrait du site expossitions de la BNF: http://expositions.bnf.fr/livres-enfants/arret/03_3.htm
http://expositions.bnf.fr/livres-enfants/arret/03_3.htm
Pour conjurer lâhĂ©ritage paĂŻen, lâapprentissage des lettres doit se faire une Ă©cole de vĂ©ritĂ©, câest-Ă -dire une initiation Ă lâordre sacrĂ© du Verbe, lâAlpha et lâOmĂ©ga, dĂ©but et fin de toutes choses.
« Abécés » manuscrits
Durant le Moyen-Ăge, rares sont les enfants alphabĂ©tisĂ©s. Cette Ă©ducation, rĂ©servĂ©e Ă lâĂ©lite, est gĂ©nĂ©ralement assumĂ©e par la mĂšre pour les rudiments. Lâenfant sâinstruit dans son psautier ou son livre dâheures, qui consacre alors un feuillet Ă lâalphabet, sous forme de synopsis, de frise ou de jeu de lecture. Mais lâenfant peut aussi possĂ©der son « abĂ©cé » de petit format et richement enluminĂ©. En outre, lâĂglise dispense pour un petit nombre un enseignement gratuit qui forme de futurs clercs, avant de sâouvrir au monde laĂŻc au XIIIe siĂšcle. Les abĂ©cĂ©daires scolaires, plus modestes, sont calligraphiĂ©s en grosses lettres rehaussĂ©es de rouge.
Tous dĂ©butent par une croix qui rappelle aux enfants quâil faut se signer et dire « croix de par Dieu » avant de lire lâalphabet. Lâapprentissage des lettres se fait en six jours, comme les six jours de la CrĂ©ation. Suivent les priĂšres, parfois quelques fragments de la GenĂšse. Les textes en latin doivent ĂȘtre sus « par cĆur » pur sâancrer profondĂ©ment dans lâĂąme de lâenfant et lâinformer.
« Abécés » manuscrits
Durant le Moyen-Ăge, rares sont les enfants alphabĂ©tisĂ©s. Cette Ă©ducation, rĂ©servĂ©e Ă lâĂ©lite, est gĂ©nĂ©ralement assumĂ©e par la mĂšre pour les rudiments. Lâenfant sâinstruit dans son psautier ou son livre dâheures, qui consacre alors un feuillet Ă lâalphabet, sous forme de synopsis, de frise ou de jeu de lecture. Mais lâenfant peut aussi possĂ©der son « abĂ©cé » de petit format et richement enluminĂ©. En outre, lâĂglise dispense pour un petit nombre un enseignement gratuit qui forme de futurs clercs, avant de sâouvrir au monde laĂŻc au XIIIe siĂšcle. Les abĂ©cĂ©daires scolaires, plus modestes, sont calligraphiĂ©s en grosses lettres rehaussĂ©es de rouge.
Tous dĂ©butent par une croix qui rappelle aux enfants quâil faut se signer et dire « croix de par Dieu » avant de lire lâalphabet. Lâapprentissage des lettres se fait en six jours, comme les six jours de la CrĂ©ation. Suivent les priĂšres, parfois quelques fragments de la GenĂšse. Les textes en latin doivent ĂȘtre sus « par cĆur » pur sâancrer profondĂ©ment dans lâĂąme de lâenfant et lâinformer.
ABC imprimés
Ă partir du XVIe siĂšcle, la RĂ©forme puis la Contre-RĂ©forme sâappuient sur lâinvention de lâimprimerie pour lancer de vastes campagnes dâalphabĂ©tisation.
Des livrets de huit Ă seize pages, bon marchĂ© mais peu soignĂ©s, sont publiĂ©s en grand nombre par les Ă©diteurs provinciaux et diffusĂ©s par colportage auprĂšs des Ă©coles paroissiales. Ils prennent le nom de « Croix Depardieu » car leur conception sâinspire directement des abĂ©cĂ©daires mĂ©diĂ©vaux. Lâalphabet peut ĂȘtre moralisĂ© : Ă chaque lettre est alors associĂ©e une vertu chrĂ©tienne. AprĂšs une Ă©ventuelle table syllabique suivent les priĂšres majeures, les psaumes de pĂ©nitence, les commandements et parfois un petit catĂ©chisme. La multiplication des ordres enseignants au cours des XVIIe et XVIIIe siĂšcles et leur solide implantation expliquent que, jusquâĂ la fin du XIXe siĂšcle, lâĂtat ait fait appel Ă eux pour assurer en partie lâinstruction publique.
La « Croix Depardieu » sâest ainsi perpĂ©tuĂ©e, nâinnovant que par le dĂ©veloppement du syllabaire (table, mots et textes syllabĂ©s), le recours Ă des caractĂšres de taille dĂ©croissante, lâusage dominant du français sur le latin. La gravure se cantonne au frontispice. La rĂ©citation reste de mise.
Je me rappelle que j’ai appris l’alphabet Ă l’aide d’un petit livret avec les lettres, des images et un petit texte. En nĂ©erlandais bien sĂ»r, comme celui-ci:
L’histoire de ces livrets abĂ©cĂ©daires dans les pays europĂ©ens reflĂšte spĂ©cificitĂ©s de chaque pays. En France , pays laĂŻque, les croix depardieu ont Ă©tĂ©Â o,terdits aprĂšs 1789. Avec Wikipedia vous pouvez faire le tous de l’Europe !