Agantar
Agantar v.tr. « saisir, empoigner » , en fr.rég. aganter (Lhubac). Cette forme est limitée en occitan à la région à l’est du Rhône et au languedocien, mais il existe aussi en italien agguantare, en espagnol, en portugais aguantar « prendre » et en catalan agontar « supporter ; durer ».
L’origine d’ agantar est le préfixe latin ad + le francique want « gant ». Les Romains ont emprunté le mot avec la chose aux Francs. Ils ne connaissaient pas cette forme de gant qui couvre la main et chacun des doigts séparément, Il faut pourtant remarquer que les plus anciennes attestations du germanique want désigne des gants sans doigts, comme encore de nos jours en allemand Want et le néerlandais wanten.
Plus tard, au moyen âge, le gant jouait un rôle symbolique important dans la transmission du droit de propriété et les pleins pouvoirs.
A Pézenas le sens de aganta s’est spécialisé : » recevoir une gifle » . Dans le jeu de la pétanque anganter = « attraper »; pour le sens précis voir René Domergue.
La forme agansa attestée à Colognac, est née sous l’influence du verbe gansar « faire un nud de ruban ; saisir, empoigner » qui vient du grec gampsos.
Le mot occitan gan comme l’italien guanto, le cat. guant, esp. et pg. guante ont été empruntés au français. L’impératif occitan agante ! « prends, attrape ! » en parlant du cordage d’un bateau, a été introduit en français au 18e siècle comme terme de matelot .
Pas mal de noms de plantes font référence à la forme du gant ou les 5 doigts :
agant-minous silene armeria
gantelet campanule .
Sur l’histoire et l’évolution du gant au sens propre comme au fig., voir Larousse 1866s.v. gant et aganter.