Aclapar
Aclapa(r), « couvrir de pierraille » cf. clap, clapas.
Aclapa(r), « couvrir de pierraille » cf. clap, clapas.
Clap « pierre » s.m. clapa « éclat de pierre » s.f., clapàs « tas de pierres ». Ces mots font partie d’une famille dont la racine pré-romane klappa est répandue dans le Sud de la France, le Nord de l’Italie et en Catalogne. Clapa désigne en général « une pierre plate». Clap a pris un sens spécifique dans les Alpes-Maritimes (Thesoc). »auge des porcs ».
L‘abbé de Sauvages donne aussi le mot clap « pierre » et les proverbes: Las peiros van as clapas « le bien cherche le bien, la balle va au joueur » et Aco’s pourta las peiros as clapas « c’est porter de l’eau à la mer » .
Les dérivés. Clapás (+ –aciu) est provençal et languedocien. Un lecteur me signale que le nom traditionnel de Montpellier est masculin : lo Clapás (= le tas de pierres) et non las Clàpas (= les pierres) ».
Clapier est plutôt provençal. En ancien provençal un clapier est « l’ensemble des trous où les lapins se retirent; garenne à lapins », prêté au français au XIVe –XVe siècle.
Autres dérivés : languedocien aclapár « couvrir de pierraille; ensevelir »; occitan aclapo-mort « fossoyeur ». a Mende clapisino « terre rocailleuse »,
En ancien occitan a existé aclapar v. tr. « couvrir de pierres, ensevelir » Et an ben conegut vivatz / Que laintz ac home cassat, / Que las peyras an aclapat. Source: Dictionnaire de l’ancien Occitan. (lien direct). Ce sens est conservé dans aclapo-mort « fossoyeur ».
En français régional aclaper « ensevelir » est utilisé dans la pétanque. Voir René Domergue.
Il n’est pas toujours facile de distinguer la famille clap « pierre » de le famille klapp « coup », ine onomatopée, comme par exemple claparda « sonnaille »
trescantou « carrefour de 3 rues » voir acantonar
contounat « ce qui est entassé dans un coin » voir acantonar
de cantels « posé de chant » voir acantonar
recatar « ramasser quelque chose qui traîne » et se recatà « s’endimancher; se marier » voir acatar
Acaptar, acatá 1.v.tr. « ranger, couvrir ». 2. v.r. « se baisser, s’accroupir, se tenir coi ». Pour des raisons phonétiques le FEW suppose une forme latine *coactitare « presser, serrer » à l’origine des formes occitanes et franco-provençales avec un -t-, comme p.ex. en Lozère cata « couvrir » ou acata « couvrir » attesté à Avignon. Au XVIe siècle acaptage, acatage signifie « couverture , vêtements d’hiver » en languedocien. A St.-André-de-Valborgne (Gard) le catage s.m. est « l’édredon ».(Thesoc). Il n’y a pas si longtemps on invitait un visiteur à Manduel ainsi: « Achevez d’entrer, enlevez les acatages et remettez-vous « .
A la même famille appartient le mot recaptar, recatar « ramasser quelque chose qui traîne » .
Le sens du verbe réfléchi se recatà « s’endimancher; se marier » (Manduel) n’a rien à voir avec le sens du verbe transitif! ! mais est lié au sens ‘vêtements’ du mot acatage
En français régional nous trouvons récate « provision de bouche; plat de résistance » que Lhubac explique ainsi : »ce qui a été mis de côté par précaution ». Nous le retrouvons en ancien occitan recatar « cacher » (Avignon, 1465). Recata (Manduel), lang. recate « économie, soin » , et à Millau cato-musso ‘ colin-maillard ‘ proviennent tous d’un sens « mettre de côté ».
Est-ce que récaté « être mort » (Lhubac) s’est développé à partir du sens « couvrir »?
Le sens « se tapir comme un chat » (Andolfi) me semble de l’étymologie populaire en le rapprochant du mot cat chat ).Cf. cach.
A la même famille de mots appartient acapta, acato « pierre de couronnement » (terme de maçon) , celles qui forment le cordon d’un mur de clôture ou de terrasse; on le fait avec de grandes et larges pierres surtout pour affermir des murs en pierre sèche » (abbé de Sauvages). C’est la pierre qui couvre. Dérivé du verbe acatá.
Je ne connais pas l’origine du -p- dans la graphie dite classique dans acaptar, recapta.
Christian Laval, informant fidèle, m’écrit:
Bonjour,L’autre jour ma mère m’a dit: « Je l’ai récaté« …A Montpellier « récater » s’entend comme « mettre de côté« , « cacher« , « garder pour plus tard »; ce qui confirmerait l’origine supposée: « L’étymologie est d’après le FEW un verbe non-attesté *coacticare « cacher »«Bonne continuation.