Cros
Cros « fosse, trou, cavité » et s’agotar « s’égoutter ».
La dormeuse fait le lien entre la rue Ste Hélène à Pamiers et la dernière épisode de la légende du Bois de la Croix. Son histoire est une illustration parfaite de ma devise Parcourir le temps c’est comprendre le présent. Suivez ce lien avant de continuer votre lecture!
Le point de départ est le Roman d’Arles, un texte en provençal du XIVe siècle, qui raconte l’histoire de la ville d’Arles depuis la Genèse et la Légende du Bois de la Croix en fait partie. Elle cite les deux derniers vers du texte reproduit ci-dessous. Comme je ne comprenais pas les mots cros et agotavan, j’ai cherché et trouvé avec Gallica l’édition faite par Camille Chabaneau en 1888 dans la Revue des Langues Romanes.RLR32(1888), p473ss
La Crucifixion de Taddeo Gaddi rue Saint Hélène (Pamiers)
Extrait du Roman d’Arles.
Cros « fosse, trou, cavité » a la même étymologie que français creux : « L’aire du mot, en gallo-roman, dans les parlers de l’Italie septentrionale et en rhétorom, rend l’origine celtique krosu-, par l’intermédiaire d’un latin *crosus. « vraisemblable (TLF).
S’agotar signifie « s’épuiser, devenir sec » en occitan moderne d’après Alibert. C’est un dérivé de gutta « goutte ». Le FEW traduit l’ancien occitan s’agotar par « s’égoutter » dans cet article mais c’est plutôt dans le paragraphe goutte « rigole, égout, ruisseau de la rue », qu’il devrait se trouver et la traduction donnée par la dormeuse « se déversent toutes les eaux .. » est la bonne.