Alandà
Alandá v.tr et r. « ouvrir en grand » est attesté des Cévennes gardoises jusqu’aux Pyrénées Orientales. (Thesoc). Avec le sens « brûler’ seulement dans les Cévennes gardoises. Le témoin de St-Hypolite du Fort a ajouté la remarque « brûler rapidement ». L’abbé de Sauvages (S1) donne alandà « étendu ». Dans la deuxième édition, il ajoute l’infinitif alanda « ouvrir tout à fait une porte, une fenêtre, ouvrir les deux battants. Etaler une marchandise. Lâcher le troupeau. » Alanda lou fio est « faire brûler le feu ». Ces dernières significations ont échappé au FEW.
D’après le FEW il faut rattacher ce groupe de mots à un gotique *landa « gros bâton, barre ». A Ossau (Pyr.Atl.) est attesté lande « barre de fer servant à fixer un battant de porte » et dans le Val d’Azun (Htes-Pyr.) landèra « bâton recourbé pour tourner le lait du fromage ». Le sens « ouvrir en grand » s’explique facilement comme « enlever la barre des deux battants ». Pour « lâcher le troupeau » (S2) on le fait également.
« Etaler la marchandise »(S2) est imaginable, mais je ne comprenais pas par quelle évolution sémantique le verbe alanda a pu prendre le sens « brûler » dans les Cévennes. C’est chez l’abbé de Sauvages que je trouve qu’ alanda lou fio signifie « faire brûler le feu » C’est une action que l’on fait avec un bâton ou une barre de fer.
C’est la même barre qu’on enlève pour ouvrir en grand une porte ou faire brûler le feu.
Alanda lou fio. La lande tient une porte de garage.