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Bachalan

Bachalan d’après une amie, c’est la surnom des paysans au nord d’Uzès . Les habitants de Marsillargues sont appelés des bajan (Camargue). Le mot se trouve dans Alibert avec le sens « bavard, vantard » et ce serait un dérivé avec une variante phonétique du verbe bajanar « blanchir des légumes à l’eau bouillante, échauder, tremper dans l’eau froide » et bajanada « plat préparé par cuisson à l’eau bouillante; niaiserie ».

L’évolution sémantique a dû passer par un sens comme « pois et fèves trempés dans l’eau »; les mots qui désignent ces légumes secs sont souvent associés à l’idée « niais, nigaud », par exemple en néerlandais in de bonen zijn  » être dans la lune » (littéralement : « être dans les fèves »). Cela s’explique peut-être parce que les mangeurs de fèves étaient généralement des paysans pauvres. Un dérivé du latin bajanus « trempé » dérivé du nom de la ville Bajae une station termale près de Rome. Voir ci-dessous

Bacél

Bacél « battoir pour le linge » du latin baccillum « bâtonnet », devenu bacilum. Fr. bacille, un microbe qui a la forme d’un bâtonnet, est un emprunt récent au latin.

Avec le bacel au lavoir à Rustrel (Lubéron)        aïe!

Baceou  « gifle, coup » est la forme provençale de bacel

Bacelá

Bacélá, « battre », dérivé de bacél.  ( Camargue), baceler « donner des coups de tête »; un taureau peut être un bacelaire c’est-à-dire un taureau qui secoue la tête sur place cherchant à bousculer un congénère.  Pour voir les détails sur un bacelaire, voir Domergue.

Dans son nouveau livre sur le jeu de la pétanque René Domergue donne une nouvelle application de ces mots: Bacéler : frapper avec vigueur. Bacélaïre (10) : »tireur émérite »

Babarauda

Babarauda « manteau de deuil à capuchon en usage autrefois à Montpellier » voir bau

Babáou

Babáou « sorte d’ogre pour effrayer les enfants » (Pézenas). A Clermont l’Hérault le babáou est défini comme une « bête imaginaire qui d’après la tradition, dévore les enfants méchants; espèce de tarasque » et dans l’Aveyron toute « personne maquillée ou deguenillée ». Babáou estmentionné comme languedocien dans le dictionnaire de  Trévoux du XVIIIe siècle.

C’est un dérivé d’une onomatopée bàu, bai qui exprime l’effroi, la peur, avec une duplication de la syllabe initiale qui provient peut-être du langage enfantin.

Dans les parlers occitans, nous trouvons plusieurs mots de la famille bàu, bai qui désignent des animaux , notamment des insectes, qui font peur ou qui sont repoussant comme babo « larve d’insecte » et babaroutoun « larve qui ronge les légumes; insecte qui ronge l’olivier », Barcelonnette bàbou ‘gros pou de tête’, lang. babarôto « blatte » ou barboto « cloporte » (S); Aveyron babaou « insecte en général », Gard babo « chrysalide du ver à soie ». Voir Alibert pour d’autres dérivés et composés, entre autres babarauda.

Un visiteur me signale l’emploi de babáou suivant:

Mon père (et mon grand-père) réservaient le nom de babaou aux « espèces de trucs » qu’on trouve collé au dessous des pierres de la rivière, formés par des matériaux ou minéraux collés entre eux, et dans lequel on trouvait un trichoptère et qui, une fois débarassé de son « étui » est un fameux appât pour les truites…

Ensuite je lui ai demandé des précisions sur la localisation, ce qui abouti à ce complément, qui peut intéresser des pêcheurs:

Le cas échéant, quelques photos de « la bête »…

baboaou en coquillelarve trichoptere

Il faut bien accrocher l’hameçon sur la partie « noire » qui est relativement dure, le reste étant tout mou.
L’autre jour, dans un « parcours de pêche » où on vous donne des grains de maïs, aucune truite ne voulait « mordre », je suis allé ramassé des babaous, elles se battaient…
Bonne journée…
Et continuez la mise à jour de votre bel ouvrage!
Mon grand-père parlait couramment l’occitan (on disait « le patois »)
Mon père le comprend bien et le parle un peu.Et moi, je suis obligé de faire des efforts pour comprendre quelques mots.
Merci à l’éducation « nationale » (ou « parisienne »?) qui a éradiqué cette langue!
Complétée par une belle photo du grand-père:
Jean de Tulle

Jean de Tulle

Babarauda « manteau de deuil à capuchon en usage autrefois à Montpellier; cagoule, domino de carnaval » (Alibert).

Un dérivé de baou qui provient du sens « épouvantail » attesté dans de nombreux patois notamment  franco-provençaux.
Un lecteur me signale qu’en russe un ogre s’appelle babayan « , féminin babaïka.

Un visiteur/collaborateur me donne l’information méditerranéenne que voici:

Bonjour,

Je vous signale concernant cet article : http://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/babaou/
Le kabyle burebbu « chenille ». Une appellation circum-méditerranéenne probablement.

Concernant le dénomination de la coccinelle en lien avec celle de la poule en occitan, dans mon parler (Aït Bouyoucef, Kabylie des Babors), nous appelons la coccinelle tafunast, littéralement « vache ». J’ai tenté de m’expliquer la motivation de cette appellation du fait du mode de prédation de l’animal sur les pucerons, on pourrait dire que celle-ci les « broute. En tout cas ce n’est pas en rapport avec ses taches car notre race bovine locale (brune de l’Atlas sétifienne) n’est pas tachetée.

Je suspecte un latinisme dans le kabyle des Babors, dites-moi si cela vous fait penser à quelque chose : il s’agit du nom amundas« mangouste ».

Merci pour votre excellente page web,

Bonne continuation.

Tarasco

Tarasco, tarasque « dragon dont on fait peur aux enfants dans quelques villes du Midi ». Voir Wikipedia. La première attestation date  de  1369.

Etymologie : du nom de la ville de Tarascon. Le mot s’est répandu en français et dans toute la péninsule ibérique. Voir p.ex. la Tarasca de Barcelona.  Pour l’abbé de Sauvages c’est une « vieille édentée et décharnée; une vieille avare ».

En esp. et pg. tarasca signifie aussi « une femme laide et méchante ».

 

Babahille

Babahille « bave » (Lhubac) est un mélange local dans la moyenne vallée de l’Hérault de deux mots occitans babihá ou babilhar « bavarder » d’une racine onomatopéique bab « lèvre » et du languedocien*babo « bave » que je ne trouve pas dans les dictionnaires mais qui doit exister dans l’est-languedocien comme le montre le dérivé babaire « qui bave; idiot » à Pézenas.

Bababoule

Bababoule « bavard ». Dérivé avec duplication de la première syllabe de l’onomatopée bab « lèvre », qu’on trouve dans toutes les langues européennes. En latin déjà babulus « hableur », dérivé de babire « se vanter ». Néerlandais babbelen « bavarder », allemand babbeln.