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Racar

Raca(r) « vomir, rendre ». v.tr. et intr. Etymologie : dans les parlers galloromans, mais aussi en dehors de cette zone, nous trouvons une onomatopée rakk- qui dans la langue d’oïl signifie « cracher » et en occitan et franco-provençal « vomir ». Les attestations de ce deuxième sens vont de Macon jusqu’à Nice et de Nice jusqu’en Béarn.

Au figuré racar signifie  « être forcé de payer » (Alès), sens qui a gagné l’argot parisien vers 1900 (vivant en 2009). Le TLF donne les détails que voici  de l’argot raquer:

Raquer v. a. et n. payer − acquitter une dette). Mot d’orig. dial.: pic. raquer « cracher », prov. racá et lyonn. raco « vomir », d’où raquá « être forcé de payer » (Gard), rakọ́ « débourser » (Rhône), raccâ, racar « payer » (arg. des maçons de la Tarentaise ds Pont, Vocab. du terratsu de la Tarentaise, Chambéry, 1869 d’apr. A. Dauzat, Les Arg. de métiers fr.-prov., Paris, 1917, p. 201). Toutes ces formes correspondent à l’a. fr. rachier « cracher »

Il n’est pas surprenant de constater que cette racine a donné de nombreux dérivés : racaduro (Marseille), rakeyro, raquèira (Barcelonette), rakadze, tous en rapport avec « vomir ».
Un glissement de sens au moins curieux a eu lieu en Saintonge où raquer signifie « avoir la diarrhée ».

Y aurait-il un lien avec l’argot anglais racket « chantage »?  Qui viendrait également d’une onomatopée imitant du bruit et dont l’étymologie n’est pas établie.

Voir aussi posaraca 


Posaraca

Posaraca « puits à roue »(XIIIe s.) posaranca, posalanca etc. A Arles le fameux arpenteur Bertrand Boysset a noté la forme poaraqua en 1395, d’après un article dans la revue Romania21(1892)p.540 :

 D’après de nombreux dictionnaires occitans il s’agit d’un puits à roue et non pas d’un puits à bascule comme l’indique Alibert.

Un visiteur me signale que je n’ai pas donné l’étymologie de ce composé posaraca, posaranca, pouzaranco etc. Je rattrape cet oubli.L’abbé de Sauvages a eu une idée:

Mais il n’est pas suivi par Mistralqui donne 6 variantes pouseraco, pousaraco, pousaranco, pousalanco, pousolonco, pousolongo, et propose de l’expliquer comme un mot composé de posar (puiser) +racar (vomir, rendre). Cette étymologie est aussi donnée par le FEW : (il) posa + (il) raca « il puise et il crache ».

La première attestation occitane date de 1200. Pour l’étymologie de racar cliquez.
Les formes avec l’insertion d’un -n- sont dues à une étymologie populaire qui a assimilé la terminaison -aca au suffixe -enco, -anco très fréquent en occitan.

Le commentaire d’olive34 ci_dessous m’a incité à mettre une petite vidéo   sur Youtube

Une deuxième video, cette fois avec un cheval faite par un ami  à Manduel le  2012-10-09

Pous

Pous « puits ». du latin puteus « puits » est conservé dans toutes les langues romanes et a été emprunté très tôt par les langues voisines : néerlandais put, anglais pit, basque butzu, via le français en breton puns.

Pour voir les différentes formes du mot en occitan, consultez le Thesoc. Le domaine galloroman est divisé en deux zones : dans le nord la base doit être un putiu avec un –u- long tandisque dans le sud, comme dans les autres langues romanes, la base est un poteus. Un résumé des différentes explications est donné par Fouché dans la RLR 68,pp.28-42.

Le FEW propose une influence du mot franc putte dans le Nord, parce que la zone géographique où nous trouvons la forme puits, est la même dans deux autres mots d’origine franque à savoir aune et houx.

Pous restauré à Vauvenargues

Alibert donne de nombreux dérivés : posaca « puisard », posada « quantité puisée en une fois », posador « cuillère à long manche », posadoira « puisoir » et posa « eau de puits ».

Voir aussi l’article  posaraca

Barrar

Barrar, barrà, “fermer” de *barra « barre » probablement d’origine celtique ”. Voir TLF s.v. barre. En français barrer signifie ‘fermer à l’aide d’une barre’. En occitan  le sens est « fermer » en  général.


barra lous oeilz

Baroulàr

Barouler « rouler, tourner dans tous les sens, faire du lèche-vitrines, rôder, etc. » fr.rég. Alibert donne une graphie barrutlar avec un -t- étymologisant (?) que je n’ai trouvé nulle part dans les dictionnaires patois. Les formes avec -u- existent dans plusieurs endroits, mais les formes avec -ou- sont bien plus fréquents. Voir la page Comment écrire mon occitan à propos de la graphie de l’occitan de votre ville ou village.

Le type baroular est commun à l’occitan et au franco-provençal. Il est encore très vivant en français régional. Dans la langue des jeunes il a pris le sens de « vadrouiller » ( Tapez barouler sous Google).
C’est un dérivé/composé du latin rotella « petite roue ». Le premier élément, ba-, vient probablement du mot bas ou du type barrot « brouette ». Le premier sens est « rouler de haut en bas » > « rouler »conservé dans barroulaire « rouleau pour les champs » e.a. dans le Gard. Et une fois qu’on commence à barouler dans tous les sens cela peut devenir « vagabonder, rôder ».

Dans ce travail il faut faire attention de ne pas barrouler

Barjaquà

Barjaqua,  synonyme de  barjaboudre. Dérivé de l’occitan barjar, bardzar  « bavarder », du germanique brekan “broyer”. Un babillard fait penser au bruit et aux gestes quand on broie le chanvre. Ancien provençal bregas « machoires » (15e s.) et St.André de Valborgne bárdzo « lèvres ». Voir la page spéciale Brega.

La forme avec –jaqua, limité au provençal et franco-provençal,  est composée avec la racine *jaq–  cf. jacasser (TLF) du  latin jacobus > français jacque(s) « sobriquet donné aux paysans insurgés de 1358, parce que ce vêtement court et simple rappelait celui porté par les paysans ». Voir l’article jacouti.

Barjaboudre

Barjaboudre, « parler à tort et à travers ». composé de barja « bavarder » et  bodre « en désordre » (Alibert)  peut-être du germanique *brod « bouillon » .  Voir la page brega

Barjà, bargà

Barga, barja, bardjha « broyer; broyer le chanvre; bavarder » voirla page brega