Enco
Enco « cannelle, anche, bobine, cannette, canule, robinet) » enco de bouto kë tiro « la canelle d’un muid qui est en perce ou en vuidange » (S). et son dérivé enkie « le trou de la canelle ou de la fontaine d’un muid » (S). Voir encore les expressions à la fin de l’article.
Les attestations ne remontent pas très loin dans l’histoire. Les premières datent du XIVe siècle dans le Vaud (Suisse). L’étymologie n’est pas tout à fait la même que celle du français anche: « Emprunté à l’ancien bas francique. *ankya «canal de l’os » (acien haut allemand ancha, ancho et encho « jambe », d’où, en français, les sens de « conduit, goulot, embouchure ». Pour l’ancien haut allemand , voir le dictionnaire de Koebler, s.v. anka. Néerlandais enkel « cheville » vient d’un dérivé de anka , ankala « articulation ». Plus de renseignements sur français anche dans le TLF.
L’image montre qu’un bon bricoleur peut en faire une enco sans poblèmes.
La forme occitane et franco-provençale, avec en- et non pas an-, ne peut pas avoir *ankja comme origine. Le FEW explique cette forme en supposant une origine burgonde pour le franco-provençal et une origine gotique pour l’occitan :*inka. Dans ce cas l’emprunt a dû se faire très tôt en franco-provençal et en nord occitan, avant l’évolution ca > tch-, ch- (VIIIe siècle).
Le mot a dû être employé régulièrement en languedocien du XVIIIe siècle, puisque l’Abbé de Sauvages donne plusieurs expressions comme ana coum’ un’ enco « aller souvent à la selle »; et au figuré lou fai ana coum un enco « il ne le ménage pas, il le fait charrier droit » (S2).
La forme encho ou inche « anche d’un hautbois » (S2) a été empruntée, peut-être au français. Pour le savoir il faudrait se lancer dans l’histoire des instruments de musique. Environ 3000 ans avant J.C. les Chinois ont inventé des instruments de musique à anche.