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Robert Geuljans le 8 Juil 2012 dans
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Roumegá, romega « couper des ronces » (sur roumega fig. « maugréer, râler » voir cet article ce n’est pas la même histoire!), rouméco s.f. « ogre dont les nourrices font peur aux enfants » (S), Alès « être fantastique malfaisant, personnifiant le remords », dans le Bouche-du-Rhône raumeco (M) .
Dans le FEW je trouve d’autres dérivés: Alès s’enrounza « se prendre dans les ronces » à Castres idem + s’enroumega. (Mistral) et pour le Gard arrounzi adj. « plein de ronces ».
L’origine de cette famille de mots est le latin rumicem « forme de lancet ». Déjà en latin rumex désignait « l’oseille »à cause de la forme de ses feuilles. Au Ve siècle on trouve également le sens « ronce » également à cause de la forme des feuilles.
Oseille ronce
Dans le Gard rúmex a abouti à róumi (M), Alès, Nîmes aroundze, Cevennes rounze, Gard arrounzi adj. « plein de ronces »(M), Alès rounzas « broussailles de ronces ».
Le substantif rúmex « forme de lancet » n’a survécu nulle part, mais un verbe ronsar « jeter, lancer, renverser,bousculer » existe en occitan depuis le XIIe siècle. En occitan moderne nous trouvons à Alès et Toulouse rounsá « jeter », Alès rounsado « agression, rossée », languedocien ronçar et ronzar « jeter » (Alibert ), en corse arrunzà « pousser, jeter de côté ».
Dans tout le domaine occitan existent aussi des formes avec un déplacement de l’accent : rúmicem > rumícem, ce qui a abouti à roumego, roumec « ronce » et au figuré rouméco qui est un « ogre dont les nourrices font peur aux enfants ».
De la forme rumícem est dérivé le verbe romegar « couper des ronces », (que Alibert donne comme languedocien mais dont je n’ai pas trouvé d’autres attestations), béarnais arroumega « se prendre dans les ronces » , Grasse romeguié « haie de ronces » (Thesoc).