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Calut, caludo, caludasse

Calut, caludo « nigaud », un mot que nous rencontrons à Manduel surtout sous la forme de l’augmentatif caludasse. Alibert donne caluc, caluga adjectif et substantif  « myope; qui a le tournis (en parlant d’un mouton) qui a le vertige; sot imbécile ». L’abbé de Sauvages parle de fedo caludo et décrit cette maladie des moutons appelée en français le « tournis » ou plus scientifiquement la Cénurose. Les moutons qui souffrent de cette maladie, tournent souvent en rond.

cénurose

cénurose

L’étymologie est le latin caligo « brouillard, vapeurs, fumées » mais aussi « ténèbres ». Au figuré le mot latin prend déjà le sens de « aveuglement d’esprit ». Ciceron parle de « la confusion , le désordre de ces temps »: caligo illorum temporum. Les deux sens, au propre et au figuré sont conservés dans la langue d’oc = la langue du Midi.

  1. Au sens propre : « brouillard, brume obscurité » en languedocien dans le dérivé calignada « braise, feu de menu bois » et dans caluga  « muge », un poisson dont les yeux sont à moitié recouverts. Voir l’image dans le site marseillais : http://www.marseille-sympa.com/muge.html. Le sens le plus fréquent en occitan ancien et moderne est « myope ». Le verbe escaludà à Nîmes , mais escalugà à Colognac signifie « éblouir, aveugler ». Le mot a été conservé aussi en ancien français chalin, calin « brouillard, brume, obscurité ». (Cf. Godefroy). En français moderne  caligineux.
  2. Au figuré, calu, calut ou caludasse « aveuglement de l’esprit » > « niais, nigaud ». A Nîmes on prononce de nos jours  calu, calude  « fou, inconscient, idiot(e) » (Mathon), en  francitan à Gignac caluc, caluga subst. « sot, imbécile et même fou » (Lhubac). D’après les exemples qu’ils donnent, le mot est souvent utilisé dans la circulation  pour décrire la façon de conduire des autres.

En Camargue, « certains taureaux calus (fous) bacèlent dans les planches. » (Domergue), qui dans son Lexique de la 2e édition de Avise le biou ajoute : « Un caludas est un gros calu. Au sens premier calu signifie  « myope ».

J’ai l’impression que les formes avec un -d- sont limitées au Gard , Nîmes- Ales.   A Marseille : calu « fou ».

Camba

Camba ‘jambe’ a eu un riche développement (voir ce lien s.v. camba et Alibert) en dérivés et composés.

Camba  vient du latin camba, gamba « articulation entre le sabot et la jambe du cheval » qui a remplacé le latin classique crus dans presque toutes les langues romanes, à l’exclusion des langues ibéro-romanes et une partie du gascon qui l’ont remplacé par le type perna « cuisse des animaux, jambon », espagnol pierna ‘jambe’. Camba a été emprunté au grec kampè ‘articulation’ d’abord par les vétérinaires. Ce mot montre clairement que le latin que nous parlons est la langue populaire.
La répartition géographique des formes avec g- et c- est curieuse et je n’ai pas (encore) trouvé d’ explication. La forme gamba se trouve en roumain, italien et la langue d’oïl, la forme avec c- en occitan, franco-provençal, rhetoroman. Serait-ce une influence du grec?

Voir aussi l’article anca « cuisse, fesse » du germanique hanka  « hanche ».

Cambarot

Cambaròt « socassa d’arbre vièlh copat al pè ; dolor del ponhet o del coide d’unes mestieirals ; braçalet escarlatin per s’aparar d’aquela dolor. » (Diccionari). Dans Wikipedia il y avait  un lexique sétois : Lorsqu’on reste trop longtemps à attendre dans une position donnée, on dira qu’on a ou qu’on va attraper le Cambarot. Le cambarot  « tétanisation des doigts » est aussi connu en français régional à Gignac (Lhubac).

Il s’agit d’un composé de camba + rot le participe passé de rompre, ruptum en latin. Le sens « souche d’un arbre » se comprend facilement. Les sens « douleur dans le poignet ou le coude » et son remède le bracelet écarlat s’expliquent peut-être à partir du sens « cloche-pied » attesté à Lyon : à la chambirotta mais aussi à St-Pierre-de-Chignac en Dordogne : cambo routo, quand on ne peut utliser qu’une seule « patte ».

Il y a un lieu-dit Cambarot  à La-Salvetat-sur-Agout.

Cambaròt, -a « pichon crustacèu de riu o de mar ».(Diccionari) . A La Seyne : Cambaròu, cambarot, gambarot « Crevette de mer. » ( Autran). Il doit s’agir d’une crevette avec de longues pattes.

Cambarut « mena d’escacièr (Charadrius himantopus) » (Diccionari).


cambarut

Caminada

Caminada « presbytère ». Un visiteur m’a demandé de lui fournir une étymologie de son nom de famille Caminade. Il a ajouté que dans son village on appelait le presbytère la caminade et qu’il y a une chambre d’hôtes à Cazals (Lot ) occupant un ancien prieuré du XIIeme siècle qui s’appelle « La Caminade« .

J’ai pu lui donner le réponse que voici:

Bonjour,
Le résultat est plus intéressant que je ne croyais! A première vue on dirait en effet qu’il s’agit d’un dérivé du mot d’origine gauloise camminus « chemin, sentier »; la forme caminado est en effet attestée une fois à Ytrac (Cantal) avec le sens « traite de chemin ». C’est tout.
Mais il y avait aussi le mot latin caminus « cheminée » qui a abouti à la même forme camin que camminus « chemin ». Cela a pu prêter à confusion et par conséquence, au lieu de parler du camin « cheminée », on a préféré parler de la camera caminata « pourvue d’une cheminée » plus tard abrégée en caminata (6e siècle) , qui ensuite a subie les transformations normales, > caminada en occitan, >cheminée  en français.
Le mot était très répandu en Italie du Nord et il est passé en allemand Kemenate « chambre pour les femmes dans un château » ( toujours dans les dictionnaires! Voir Grimm pour les nombreuses significations et variantes.) et en moyen néerlandais kemenade, encore assez fréquent comme nom de famille, par ex. van Kemenade ou van Kimmenade.
Dans une région restreinte de l’occitan, en particulier le Lot, le Lot et Garonne, l’Aveyron, Albi, caminada a pris le sens « presbytère »., sens déjà attesté en ancien occitan. Voir FEW II,139 Aux attestations du FEW, il faudra ajouter Espedaillac, d’après votre témoignage. L’évolution sémantique peut avoir été la même que celle de cheminée, mais avec un autre substantif, peut être maison, ou casa caminada, abrégée en suite en caminada. Il est également possible que caminada a pris le sens « presbytère » par un simple emploi au figuré : la maison du curé où il y a une cheminée, contrairement à l’église. . Une telle évolution a eu lieu en tout cas dans le Doubs, à Bournois près de Baumes-les-Dames et à Belfort ou tsemena a pris le sens de « maisonnette contigu à une maison ». Ces maisonnettes étaient plus jolies et mieux chauffées que les fermes, parce qu’elles étaient destinées aux propriétaires à la retraite ».
Là nous sommes dans l’actualité brûlante! Toujours en 2025 !

Caminada dans DuCange dans l’article caminata qu’il définit comme « la chambre ou la pièce où se trouve la cheminée. »
 » ensuite ils
[les moines] quittent le réfectoire, ils boivent dans la caminada … : » Crodegangus de Metz vécut de 712 à 766 (Wiki). Laudinus [Christophorus -; fin 15e s.] dit à propos de Dante: caminata s’appelle sale de palagi en Lombardie, le salon des palais.
Nous trouvons une évolution analogue dans focarius « qui concerne le foyer » > « foyer » > « lieu où vit une famille »  a pris le sens  « famille », et dans le mot feu « Unité fiscale utilisée pour l’imposition jusqu’au 18e siècle ». (Voir TLF)

En néerlandais on trouve les variantes que voici ; Caminada, avec une carte de la répartition géographique) Van Cimmenaede, Kemena, Van Kemena, Kemenade, Van de Kemenade, Kemna, Kiemeneij, Kimenai, Kimenaij, Kimmenade, Van Kimmenade, Van de Kimmenade, Van Kimmenaede. (Source).

Camparol

Camparol « champignon »  *campaniolus , dér. en –olus du lat. campania  « plaine ». A l’origine campaniaétait un nom propre et désignait la plaine fertile près de Naples.

 Le sens général « plaine » date du VIe s. Le dérivé. *campaniolus  (campania + olu  est limité au galloroman) était probablement d’abord un adjectif et désignait  les plantes ramassées dans les champs. Ce sens s’est spécifié ensuite pour désigner les champignons. Cf. cat. camperol « relatif aux champs ; paysan ». La forme campagnoule (oc)ou champagnoule (fr), se trouve un peu partout en France ;  en lang. campanholet (Durieu).

Le changement de –n- en –r- vient du  gascon camparó,  attesté depuis 1567. Cette forme gasconne a gagné Toulouse et de là le languedocien jusqu’à Albi (Durieu) et peut-être plus loin ?

D’ou vient le sens « potiron » (Alibert), qui a existé aussi pour fr. champagnol (Trévoux), n’est pas très clair. De la forme ? ou de la couleur? Un lecteur m’écrit: « Le fait est que j’ai pu découvrir lors d’une autre recherche il y a qqs mois que « Potiron » est aussi, en Vendée et dans le Poitou, un champignon. Certains cèpes ont une couleur et des boursouflures qui évoquent la citrouille.  » Voilà une explication!

Dans la langue d’oïl le suffixe –olu a été changé en –one : champignon.  La forme fr. s’est répandue à partir de Paris dans toute la France et même à l’étranger :  allemand, angl., néerlandais champignon, esp. champiñon.

Ma première voiture avait encore un  « accélérateur  » en forme de champignon.

Le mot fr. campagne qui remplace depuis le 16e-17e s. l’ancien français champagne, a probablement été emprunté à l’occitan.

Can

Can « chien », vient directement du latin canis, ou plutôt canem.

                                   
D’après cette carte le type tchin, tsin est le plus fréquent, suivi du type can. Les deux représentent latin canem > cane > can >ca, co etc. Le FEW suit Ronjat qui explique la forme irrégulière (avec tch- , ts-) par la propagation de la forme francoprovençale. tandisque on trouve la forme occitane cagne < *cania pour « chienne » jusqu’en Bourgogne et même en français! Pour le nord-occitan l’évolution ca- > tch- est régulière; voir à ce propos mon Introduction, Histoire de la forme.

Il est curieux que le dictionnaire Panoccitan qui veut « normaliser » le languedocien,  choisi un mot aussi excentrique que gos comme « panoccitan ».

Cana, canne

Canna, canne ‘mesure de longueur, de surface et de contenu’.

Une canne mesurait entre 1,71 et 2,98 mètre suivant les régions. En 1687 l’utilisation de la canne comme mesure a été interdite par la loi pour être remplacée partout par l’aune, mais ni cette loi ni l’introduction du système métrique l’ont fait disparaître des parlers locaux. Cana est par exemple attesté pour le Velay en 1891 et mentionné dans le TLF pour le français actuel, un emprunt à l’occitan évidemment !

Par contre les attestations de canne comme mesure de superficie sont plutôt rares. Dans le Compoix de Valleraugue (1625) une canne vaut 4 m².  Barcelonette cana 4,465 m² ou pour le bois: 8 stères, et dans le dictionnaire Français/Anglais de Cotgrave (1611), qui connaissait bien le languedocien, le mot cane est défini comme une mesure de tissu d’un yard à peu près, d’une mesure de vin et d’une mesure de terrain de 5 pieds et 10 pouces. Je pense  » au carré  » sous-entendu.
Il définit une cane de bois a brusler comme une certaine quantité, c’est-à-dire variable suivant les lieux. D’après Alibert la cana de bois vaut deux mètres cubes.

La même confusion aux Pays Bas ou un Kan mesurait 0.7 litre à Grave, mais 1.3 litre à Nimègue.

Etymologie: latin canna ‘roseau’, en provençal cano, ancien occitan cana. L’utilisation d’un roseau pour mesurer des longueurs de terrain, de tissu etc. était inconnue des Romains, mais elle doit être très ancienne surtout dans le Midi et en Italie. La première attestation se trouve  chez Nipsus (ou Nypsus), un théoricien de l’arpentage au IIe siècle. (Wikipedia).

 


Image tiré du manuscrit de Bertrand Boisset, arpenteur à Arles.Voir le mot destre !

Ci-dessous : un chantier cistercien – au premier plan en bas à gauche, le « maître d’œuvre » portant sa canne (mesure) et son équerre, au centre les gâcheurs de mortier, à droite un tailleur de pierre, trouvé dans ce site très intéressant.

 

Canabou ‘grain de chanvre’

Canabou « grain de chanvre » et  toponyme .

L’origine du mot est le latin cannabis « chanvre », qui l’a emprunté au grec kannabis emprunté certainement à une langue indo-européenne de l’est. Au temps de Hérodotus l le chanve était encore inconnu en Grèce. Voir FEW II,200-213

La première attestation en ancien occitan est  canabon  (Levy), é Albi en 1200.  La forme languedocienne  est attesté dans le Gard: canabou, toujpours avec le même sens de « graine ». Dans le Gers la forme devient kanebouk   et prend aussi le sens d’une « espèce de passereau ».

En ancien occitan et dans les perlers modernes  on trouve un autre dérivé canavas, canabas  en languedocien pour désigner  une « grosse toile de chanvre, utilisé pour doubler des habits  ou faire des torchons canevas  en français moderne.

A  Marguerittes (Gard) c’est un cours d’eau qui a pris ce nom, probablement par l’utilisation du terrain pour semer le chanvre.

CANABOU 0 Marguerittes (Gard)

Le panneau explicatif, raconte l’histoire des inondations :

panneauillisible.. Je l’ai copié:

Mentionne dans ll’arrentement de 152? sous le nom de »rivière del canabo «  le, ou « Cannabus » qui signifie  chanvre• Ce dernier se cultivait à Marguuerittes auXVIeme et XVIIeme siècles et était lavé dans le ruisseau du Canabou par les habitants de Marguerittes•
Le traitement du chanvre nécessitait beaucoup d.eau: après un trempage de 15 jours, les ouvriers tisserands, appelés Buratiers ou Buraières, fabriquaient des fils de toute taille et tissaient la toile sur place•

Le Canabou naît de trois sources: de celle d.Armon dans le territoire de Cabrières et des sources karstiques du Fouzeron et du Creux de Lafoux dans le territoire de Saint Gervasy• Souvent  à sec’, il peut se transformer lors de fortes pluies en torrent furieux et entraîner des crues énormes comme lors des orages  d.octobre 1988 et de septembre 2002•

Candelousa, candelièra

Candelousa, Candelièra « Chandeleur ». Nous trouvons ces deux formes en occitan pour nommer la fête du Chandeleur. Candelière du côté de Nice situé à la limite d’une zone italienne, et dans l’ouest-languedocien jusqu’à la mer, y compris le gascon. En provençal et est-languedocien jusqu’en Lozère c’est la forme Candelousa qui domine.

Le FEW donne 6 types étymologiques dont candēla « chandelle » est l’étymon de base avec des suffixes différents. J’étais donc très content de trouver une carte dédiée à Chandeleur dans l’index du livre Lectures de l’ALF,dont voici la copie:

D’après le commentaire de cette carte, il n’y a que deux types dans les parlers galloromans chandeleur et chandeleuse. Dans le FEW je trouve par contre
1. candeler dans l’extrême nord, le Rouchi, le Nord, l’Hainaut qui vient d »une forme candelaru.
2. candelièr en picard, dans le Pas de Calais; en béarnais et dans le Hte-Garonne, de candelariu.
3. candelière dans les Alpes-Maritimes; le Tarn, l’Aveyron, la Dordogne, le Gers, les Pyr.Atlantique et les Landes de candelaria.
4.chandelour, chandeleur dans l’Ile de France et rayonnant vers les régions voisines de candelorum.
5. candelouse. La zone candelosu s’étend de la Wallonie, Picardie (St-Pol), la Bourgogne, la Franche-Comté, le franco-provençal, et le provençal et l’est-languedocien dans le Midi. Je ne sais pas ce que l’ALF donne pour le Var, mais candelouso est le nom provençal d’après Mistral et beaucoup de sites. A Aix kandeloué aussi d’après Pellas.
6. Kandol, kandöl dans la Moselle, la Meurthe, les Vosges.

Jakob Jud, dans la RLiR vol.10,p.52 explique l’extension du domaine chandeleuse, candelouso comme reflètant les anciennes frontières ecclésiastiques des archevêchés de Besançon et de Lyon. Les auteurs des Lectures de l’ALF l’expliquent par l’importance des rivières, la Saône et le Rhône. J. Jud n’explique pas  la présence de chandeleuse en Wallonie et Picardie. Les auteurs des Lectures les ignorent.

Pourquoi candela « chandelle »? La fête du Chandeleur a été créé au IVe siècle. Elle commémore la Présentation de l’enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification de la Vierge 40 jours après la naissance du Christ. Pour fêter cela on faisait une procession où les croyants portaient des chandelles allumées. De là le nom festa candelarum.

J’aurais dû faire cet article avant le 2 Fevrier, jour d’un pic dans les visites de mon site. C’est fait maintenant pour 2012. Comme consolation un proverbe provençal : A la candelouso, lou loup sort sa paio. Se fa seren, l’estremo, e sort plus de quaranto jour. » « A la chandeleur, le loup sort sa litière. S’il fait beau, il la rentre, et il ne sort plus de quarante jours. » le temps va se mettre au froid s’il fait beau pour la Chandeleur.Plus ici.

Les noms de la Chandeleur dans les langues européennes, réfèrent ou bien aux  chandelles comme danois Kyndelmisse, italien candelora, catalan candelera, portugais Candelária ou bien à la lumière (nous sommes à mi-chemin entre le solstice d’hiver et le début du printemps), allemand Maria-Lichtmess, néerlandais Maria Lichtmis, Luxembourgeois Liichtmëssdag.

La tradition de faire des crêpes pour la Chandeleur est limitée à la France et la Belgique que je sache. Pourquoi des crêpes?? Ici plusieurs explications plus ou moins fantaisistes en rapport avec les Celtes.

Les traditions provençales, e.a. la fête de St.-Blaise, en provençal et en français sont décrites ici.

Canebière

Canebière (61600 sites d’après Google) , canabiere (453 sites). Alibert donne seulement canabièra « chènevière ».
Dans les dictionnaires dialectaux nous trouvons deux formes qui se ressemblent beaucoup : par exemple Toulouse canabièro « roseau » et languedocien canabièiro « champ où l’on cultive le chanvre ».


La Canebière à Cheval Blanc et à Marseille

canabero …………………………….canabièiro……………………….. cannabis.

Il faut dire que cela peut prêter à confusion. Mais les Marseillais ne les confondent pas heureusement. L’étymologie est un dérivé du latin cannabis « chanvre, cannabis sativa , espèce de plante textile ». Latin cannabis devient cambe en languedocien (S, sous candi une autre forme avec la même origine). cannabis+aria devient canabieiro en languedocien, canabiero en provençal.

D’autre part il y a le mot canna « roseau ». Dans l’ouest du Languedoc, dans le Quercy en Rouergue et en Gascogne nous trouvons la forme canavera, canabero et à Toulouse canabièro « roseau ». Un type que nous retrouvons en catalan canyavera, et espagnol cañavera. Von Wartburg (FEW3, 207a) pense qu’il s’agit d’un mot composé avec vera « véritable) en opposition (en catalan) à canya + borda borda signifie « batard ». Ensuite il y aurait eu une confusion de ce deuxième élément et le suffixe -aria, ce qui a donné canabiero à Toulouse.