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baragane 'poireau sauvage'

Baragane, barragane s.f. « poireau sauvage ». Deux attestations dans le FEW  venant de la Saintonge,et une du Gers.

Nouvelles attestations: Wikipedia : 1. « Il est également appelé baragane, pouragane, poireau des vignes, poireau sauvage. » 2. Un blog avec une recette. 3. Dans Acabailles gerbebaude pampaillet: les régionalismes viticoles dans les Graves... Par Sabine Marterer :

4. Dans  un commentaire du site de Bonnetan  c’est maragane : Dans la région de Ste Foy la Grande (33) et Puyguilhem (24), sur un axe allant de Ste Foy à Eymet (24), on disait aussi « maragane« , comme en attestent plusieurs témoignages.

5. Dans Le régal végétal: Plantes sauvages comestibles Par François Couplan, avec un avertissement concernant la cueillette :

L’étymologie  de barragane étant  inconnue (FEW XXI, 129b), j’ai écrit à l’auteur du Dictionnaire étymologique du basqueMichel Morvan : J »ai vu quelques mots basques pour « ail »  et « poireau » qui ont une ressemblance. Avez-vous une idée sur l’origine? Il a eu la gentillesse de me répondre ;

Pas simple en effet. Pour ce qui est du basque, il y a deux mots pour désigner l’ail: baratxuri et berakatz. Le premier semble formé de baratze « jardin » et xuri « blanc » (le blanc du jardin) et le second de berar « herbe » et katz « amère ». Quant au poireau c’est un emprunt roman, porru. Pour « poireau sauvage » on rajoute basa « sauvage » devant, soit basaporru.

Une idée au hasard qui vaut ce qu’elle vaut: le poireau étant appelé aussi « asperge du pauvre », on pourrait envisager peut-être une sorte de croisement entre deux mots, vu qu’il y a une variante pouragane qui fait penser à poireau. L’autre partie serait issue de *asparagus ?

Une piste à explorer….

Pouragane  ne se trouve pas dans l’article porrum du FEW, mais des formes assez proches comme  pourrigal « ail des vignes » à Béziers et Pézenas, porregal  à Puisserguier,, pourracho « asphodèle » dans le Périgord, pourracha id. ,  près de Barcelonnette  etc. FEW IX, 196b. Français pourragne « espèce d’Asphodèle » (Académie 1842). A propos de ce dernier le FEW remarque qu’il doit certainement venir du Midi, même s’il n’y a aucune attestation en occitan.

 Une influence d’un des nombreux dérivés de asparagus « asperge » (FEW XXV, 464) comme ancien occitan aspargula,   occitan espergasso « asperge sauvage » est probable.

Baràou, barral

Baràou, baràou d’Alès, barral,. s.m.  L’abbé de Sauvages écrit:

« un barau; un barau de vin: mesure qui change d’une ville à l’autre. Elle contient à Alais 17 pintes,où il égale un solide de trois pieds cubes & un tiers Environ huit de ces baraux font le muid de Paris. De même que 4 baraux en font le demi-muid ou la feuillette ».

Cette définition très précise ne nous avance pas beaucoup. J’ai trouvé pour le muid de Paris des contenus de 288 litres à 18 hectolitres….. Il faudra chercher dans les archives d’Alès …. Pour le moment je ne peux pas déterminer le volume exact du baràou d’Alais.   Dans le site http://krettly.yves.free.fr  il y a les mesures de vin dans le département de l’Hérault et le voisinage. Cela se présente ainsi:

Le MUID de SAUVE ( Gard) de 18 setiers subdivisés en 4 quartals ou en 32 pots. Le muid : 778,95 l. Le setier : 43,27 l. Le pot ou piché : 1,35 l. La feuillette : 0,68 l.
Le MUID d’OCTON de 12 pagelles, la pagelle subdivisée en 25 quartons. Le muid : 740,52 l. La pagelle : 61,71 l. Le quarton : 2,47 l. La feuillette : 0,62 l. Pour l’abbé de Sauvages la feuillette est bien plus volumineuse.

Baràou, & baralë. : « Le baril, le barillet à l’usage des journaliers, qui portent dans ces vaisseaux, sans aucun risque, le vin de leurs repas.
Il donne aussi l’espression suivante : Li parlas dë bouro, vou rëspon dë baràou ‘ il tourne la truie au foin’. Cela veut dire ‘changer brusquement de discours’ expression utilisée par Rabelais. (bouro ‘masse de fer’)

Une racine préromane *barrest probablement à l’origine d’un grand nombre de dérivés dont le sens de base est « sorte de tonneau », comme barril, barral, barrica, etc. (FEW XXII/2, 114b)

Les dérivés en -ale de cette racine *barr- sont attestés très tôt, XIIIe siècle, en ancien occitan et en ancien catalan.  Dans des textes en « latin régional » sont nommées des barralia (Arles) déjà au XIIe siècle . Dans les parlers modernes cette famille de dérivés se trouve surtout dans le Midi et en franco-provençal. Barral est mentionné dans les dictionnaires de Trévoux et de l’Académie jusqu’à 1838 avec le définition: « mesure de choses liquides d’usage en Languedoc, en Provence ».
Le mot baralë « petit baril en bois » se trouve dans un texte d’Avignon de 1397.

Les significations barralet « fraise des bois » et « muscari racemosum » (Alibert) s’expliquent par la forme:

barralet fraise

Barbajàou,barbajòl

Barbajàou,barbajòl s.m. »joubarbe ». L’origine du mot occitan et du mot français est identique : latin barba + Jovis le génitif de Jupiter. La différence du genre s’explique par l’inversion des deux composants.  D’autres noms  de la joubarbe des toits : Artichaut bâtard, Artichaut de murailles, Artichaut des toits, Grande Joubarbe, Herbe du tonnerre ».

D’après les données du FEW le type barbajàou est limité à l’est-languedocien, au Velay et au Périgord. Il se retrouve en wallon. Il faudra attendre la publcation du Dictionnaire de l’Occitan Médieval, pour savoir si ce type était plus répandu autrefois et qu’il couvrait la même zone géographique que le type dies + jovis > dijòus « jeudi ».

      

Pedanius Dioscoride né vers 40 après J.-C. à Anazarbe dans la Cilicie (Turquie) écrit dans sa De materia medica que la Jovis barba protège contre la foudre et que pour cette raison on la cultivait dans dans des bacs et sur les toits.

Le Capitulare de villis vel curtis imperialibus, l’ordonnance de Charlemagne concernant la gestion de l’agriculture et l’horticulture des domaines impériaux, rédigé vers 812, prescrit la plantatation de la joubarbe pour la même raison.

D’après le Thesoc barbajaou est le nom de l’hirondelle dans le Gard, l’Hérault et l’Ardèche (??). Ailleurs l’hirondelle s’appelle cul blanc. Il doit s’agir du barbajàou le « martinet à ventre blanc »; le barbeirou-pies blanc le « grand martinet à ventre blanc » (Mistral), qui est le plus grand martinet d’Europe.  Je crois que c’est le même oiseau; je n’ai pas trouvé deux espèces de martinets à ventre blanc différents. Ce sens s’explique à partir de la notion « barbe blanche ».

Un visiteur m’informe : barbajou serait aussi le sobriquet collectif des habitants de Bezouce ou St-Gervasy, dans le Gard.

 

Barbasta

Barbasta « givre, gelée blanche ». Fr.rég. barbaste (Lhubac), et le verbe barbastá « se former de la gelée blanche ». Composé de barba (la givre ressemble à une barbe blanche) + une combinaison des suffixes -assar et -atar??. Alibert s.v. barba et p 38. Mot limité au languedocien.

Barbèze

Barbèze « dartre ». Ci-dessous un extrait du livre   Mots de Gap,  p.45.  Un excellent travail.

Pour d’autres mots , vous  devez acheter le livre de Mme Claudette Germi, et Vincent Lucci

Mots de Gap:les régionalismes du français parlé dans le Gapençais
Couverture

Mme Germi  a  aussi publié  les Mots de Champsaur Hautes-Alpes Grenoble,  en 1996. qui a les mêmes qualités.



Barda

Barda « selle (rembourrée) » voir bardotades.

Bardar

Bardar « daller, plaquer, jeter à terre avec violence » a la même origine que bard « boue, limon, vase » à savoir une racine préceltique *barrum « argile » que nous trouvons dans pratiquement toutes les langue romanes, à l’exception du français et du roumain. Dans les parlers galloromans cette racine se présente dans la forme bart, bard qui repose sur un dérivé *baritu accentué sur le -a-. Il s’agit d’une très grande famille de mots en occitan. Le verbe bardar signifie  aussi « patauger dans la boue », se barda « se crotter, se salir » (Mistral).

Se barder « se régaler ». Un évolution curieuse, expliquée dans « Avise, le biòu » par Domergue se trouve en Camargue, dans le milieu des raseteurs: Barder, se (p.72) : se régaler. Dans le Trésor du Félibrige se barda est traduit par se crotter. En Provence c’est « se salir, par plaisir ou par jeu, pour les enfants ». Par extension : « se régaler »

Bard « boue, limon, bauche qu’on emploie au lieu de mortier » en ancien occitan. Ensuite bard est surtout utilisé pour l’argile dont on fait de briiques et des tuiles », puis des « dalles ». L’abbé de Sauvages (S1) définit bar « large pierre carrée et plate pour carreler les appartments…; une dalle du village de Mus ». « Un bar de sabou est un « pain de savon », sa forme est identique à un bar de Mus.
Ce groupe est très grand et comprend en franco-provençal aussi toutes sortes d’objets fabriqués avec de l’argile.

Le plafond de notre salon= le sol de la chambre à l’étage en bar(d)s

Bardot

Bardot « mulet; nigaud » voir bardotades

Bardot, nom de famille

Bardot,  nom de famille. Contrairement à la plupart des sites généalogiques, je pense que l’étymologie de Bardot  est barda  « petit mulet » qui a donné le dérivé bardot « mulet qui porte le muletier »  > « muletier ». Voir à la fin de mon article Bardotades et bardot.

Bardotades et bardot

Bardotades “bêtises” (Lhubac),   est un dérivé de bardot  » mulet ; nigaud (Lhubac) ».  Pour le glissement de sens vers « nigaud » voir ase.

L’étymologie est la même que celle du français bardot. D’après le FEW, suivi par le TLF, bardot vient de l’arabe barda’a  « bât rembourré pour un âne ou une mule; couverture qu’on met sous la selle ». La première attestation vient d’un texte en latin rédigé à Toulouse en 1144 (DuCange):

Barda « selle (rembourrée) » est bien attesté en provençal et languedocien, comme ses dérivés bardon « bât », bardèlo « bât rembourré » (Marseille), bardino « idem » à St-Affrique, barder « couvrir un cheval d’un barde » (français), bardeto « petit corset d’enfant ».Barda « bagage » vient de l’argot militaire et a été importé directement par les soldats qui faisaient leur service en Algérie.

A partir du sens « barde mince » s’est développé le sens « tranche de lard mince pour garnir un chapon, etc. » bardo, bardino « tranche de lard » (Aveyron).

Bardot « mulet » est dérivé de  barda par métonymie de contiguité. Le mot a probablement été créé en occitan et prêté au français. Il prend les mêmes emplois secondaires que ase: « souffre-douleur, imbécile, celui qui doit travailler dur, etc. « . Languedocien bardoutas est « un grand nigaud » et une bardotado « une bévue » mot formé comme cagado. Un bardou est un petit âne.

Les sites de Généalogie  donnent comme origine du nom de famille  Bardot1 , l’ancien francique  barda « hache », ou avec une certaine réticence le bardot  « mulet »  qui aurait pris le sens « propriétaire de mulet’.  Le  problème qui se pose avec l’ étymologie  barda « hache » est que le mot est très peu répandu dans les parlers galloromans.  Quelques rares attestations en ancien et moyen français et dans les parlers du Valais suisse. Par contre bardot « muletier »  est attesté chez Brantôme, un Périgourdin, pour la première fois dans l’expression  passer pour bardotbardot  désigne une personne: (Godefroy):

bardot au XVIe siècleJ’ai cherché la source de Godefroy. Il l’a trouvé chez Lacurne de St.Palay, qui cite Brantôme,

Un bardot  est  « le mulet qui marche à la tête des autres mulets et qui porte le muletier avec ses provisions et ses ustensiles ».  Le transfert du nom du mulet sur le muletier  > Bardot  est une simple métonymie.

Aubarda « sorte de bât allongé », qu’on trouve dans l’Ouest-occitan fait partie de la même famille, mais a été emprunté à l’espagnol albarda qui avait gardé l‘article arabe comme dans beaucoup d’autres mots d’origine arabe. Au figuré aubardo signifie à dans le Val d’Aran et à Bagnères « la laine laissée sur la peau de la brebis à l’occasion de la tonte ». En béarnais aubardà « ôter le bât; se débarasser d’un vêtement lourd ».

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  1. Bardot :Nom fréquent dans l’Allier mais aussi dans l’Est (88, 90). Sans doute dans la plupart des cas un diminutif de Bard, Bart, nom de personne d’origine germanique (barta = hache). Il peut cependant s’agir parfois d’un toponyme (cf le hameau du Bardot à Senaide, dans les Vosges), avec le sens de terrain argileux.