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Voto; vot

Vota « fête patronale, fête du village »;Vot « voeu, souhait désir; ex-voto; pèlerinage; fête votive » et vote s.m. »vote, voix, suffrage » ( Alibert) . Vot, voto « fête locale ». Etymologie: latin votum « promesse solennelle faite aux Dieux ».

En ancien provençal existait le mot lo vot « promesse faite au ciel par laquelle on s’engage à quelque oeuvre non obligée », comme en provençal moderne : vot, vo, vou ou dans l’Aveyron bouot ou bot.  Il existe également  en français : voeu « promesse » (religieux), ancien français vut, anglo-norman vou , qui est devenu en  anglais vow « An earnest promise to perform a specified act or behave in a certain manner, especially a solemn promise to live and act in accordance with the rules of a religious order: take the vows of a nun ».

Dans une période plus récente,  au XVIe siècle nous trouvons en français le mot vote « voeu, prière » provenant du pluriel vota qui dans tout le midi de la France, de  la Drôme jusqu’à la Gironde désigne « la fête patronale »,  Vaucluse, Languedoc voto, Toulouse boto,  Aveyron et Rouergue bouoto, Gers boto.En français ou plutôt en  français régional l’expression fête votive est attestée depuis 1876, propre à certaines régions, avec toujours le sens de « fête patronale » où le patron n’est pas un chef d’entreprise, mais le saint à qui est dédiée l’église de la paroisse!

Changement d’époque! J’ai demandé à plusieurs personnes à Manduel (30) à quoi leur faisait penser le mot « votive » dans « fête votive » . La réponse a été unanime  : « à la mairie, aux élus, aux votes ». Pourtant les votants devraient savoir  qu’il y a une différence entre les vots  « promesses faites au ciel » et  les votes « résultats des  promesses faites aux électeurs ».

   

fête votive                                              ex-voto

Voyage

Voyage « Quantité de marchandise transportée en une seule fois » vient du latin viaticum.

L’exemple donné par le TLF : J’ai rapporté un voyage de pierres ( pour le domaine franco-provençal et tiré de Tuaillon Région. 1978; mentionné aussi pour le Champsaur), me rappelle le temps où je participais aux Bourses de Minéraux et Fossiles dans toute la France. Le mot voyage était fréquemment utilisé par tous les exposants avec ce sens, lors de l’installation et le démontage des stands. Maintenant mes fils s’en chargent. Atelier La Trouvaille. Vous y trouverez même une video sur mes débuts comme lapidaire « tailleur de pierres précieuses et semi-précieuses ».

Le sens régional donné ci-dessus est aussi courant dans le Midi, et je viens de lire un livre en anglais ou journey a le sens  » déplacement  de sable sur une courte distance ».

Vueg, void, vog

Vueg, vueja « vide », void, voida, vog, voja;  vuejar « vider ». Etymologie: *vocitus « vide ». Pourquoi cette étoile * ? Parce que vocitus n’est attesté qu’au IIIe ou IVe siècle dans l’Itala, une traduction de la Bible en latin, antérieure à la Vulgate. Vocitus se trouve aussi dans des graffiti de la même époque. Ces graffiti sont très intéressants pour les historiens de la langue. Jetez un coup d’oeil sur les Graffiti de Pompeï dans ce site.

admiror o paries te non cecidisse ruinis qui tot scriptorum taedia sustineas (CIL 4, 1904, 2461 et 2487)

(Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi.)

Cela montre une fois de plus que les langues romanes viennent du latin parlé. Le latin littéraire avait les mots vacuus, vacare « vider », mais dans des dérivés avec l’accent sur l’avant-derrière syllabe comme vacivus, le -a- était déjà passé à -o- au temps de Plaute (254 avant J.-C.) : vociva. 

En ancien occitan vocitus était devenu vuech, vuechia (XIIe s.), et la majorité des parlers occitans ont gardé la diphtongue; tandis que l’ancien français vuit, vuide a été simplifié en vide et le verbe en vider, le v- ayant absorbé le -u- suivant. (Bourciez).

Yeys ‘chemin de sortie’

Un mot toulousain absent des dictionnaires, sauf le FEW.

Michel Prun  m’écrit le 4 mars 2022:

Yeys
Dans son livre La Grande Lande et Croix Daurade (partie du gardiage de Toulouse), l\’Abbé G. Lafforgue (imprimerie et libraire Edouard Privat, Toulouse, 1909, numérisé par la BNF  utilise plusieurs fois le mot yeys (par exemple dans la légende de la carte du gardiage du Capitoulat de Saint-Sernin de 1690, p. 150 et p. 149 dans l\’expression « yeys de service » ou chemin de servitude. Autres mentions : p. 157, p. 159, p. 161, p. 314, p. 371, p. 372, p. 411. On ne trouve ce terme ni dans les dictionnaires occitans en ligne accessibles par Lexilogos, ni dans les dictionnaires proposés par le même site. Paul Cayla, Dictionnaire des institutions, des coutumes et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à 1648, indique à l »entrée yeysses « voies par lesquelles on peut sortir d\’un terrain : confront de mydy les communals et yeyssel... (Mas Saintes Puelles, 1542) ».

Peut-on associer ce mot avec latin exire ? Le FEW III, p. 296 fournit les attestations Apr. ieisset “ issue, chemin ” (Albi 1355, AM 15, 509 ». et plus haut sur la page  I  eisi  et eisada  » sortie » ».  Il s’agit de dérivés du verbe exire  « sortir ».

Excellent travail. Consulter le FEW ça vaut la peine.  Merci.!

Un extrait du livre de l’Abbé Lafforgue, p.157:

 

 

Zeneto, genette

Zeneto « espèce de civette » fr. genette. »

Originaire d’Afrique du Nord, ce petit carnivore farouche au corps allongé – d’une longueur totale de 90 cm dont la moitié pour la queue – se distingue par un pelage gris tacheté de noir et une queue annelée gris noir. Il est difficile d’apercevoir la genette car elle a une activité nocturne ; pourtant elle est bien présente dans les Corbières depuis plus de 1000 ans. En effet elle fut introduite en Espagne et en France lors des invasions sarrasines. Les musulmans l’avaient apprivoisée pour chasser les souris dans les habitations. C’est pourquoi elle figure sur certains tableaux médiévaux du Languedoc avant que n’apparaisse le chat domestique.

De nos jours « la genette bénéficie d’une protection totale sur le territoire national qui favorise son expansion au nord de la Loire et vers l’est du Rhône. » m’écrit Patrick Valette, technicien forestier de l’Office National des Forêts. Un site intéressant sur la genette : http://www.carnivores-rapaces.org/Genette/population.htm

L’histoire de l’animal nous donne l’histoire de son nom qui est venu par le catalan geneta, l’espagol jineta ou le portugais. gineta qui proviennent de l’arabe ğarnait « civette ». Je cite le mot parce que dans les dictionnaires dialectaux on ne le trouve que pour le Gard et l’Hérault. Pourquoi ? Si vous pouvez me renseigner, n’hésitez pas ! Il est déjà attesté par l’abbé de Sauvages  châinè au debut du XVIIIe siècle.!  Il ajoute que « la fiente  sent le Musc. Merdo da châinè .

        

                                        La genette.                                         Répartition géographique

Dans le site http://sarah.vanden.free.fr/pages/historique.html  il y a une image provenant de « La Dame à la licorne : six tapisseries exécutées à la fin du XVe siècle par l’un des plus grands artistes, le Maître de Moulins, qui imagina cet ensemble à la demande de Jean IV Le Viste, président de la Cour des Aides à Paris. »

La plupart des animaux y vont par couple prédateur-chassé ; par exemple, la genette et le lapin. La genette symbolise l’inconstance et la rouerie. Le lapin, qui a l’époque s’appelait connil du latin cunniculus, est le symbole sexuel féminin par excellence au Moyen Age; il est associé à la lune et à la fécondation. (Le mot connil a été remplacé au XVIIe siècle par lapin parce que les gens en avait marre d’entendre les mêmes blagues depuis des siècles. Par contre ancien occitan conilh, conil a survecu jusqu’au XXe siècle.  Conilh, conilha « lapin, lapine », est considéré comme « vieux » même dans l’Aveyron . Alibert)

Dans un site consacré au tombes égyptiens  (site disparu) vous trouviez en grand format cette représentation de la genette.

Pour ceux qui sont près d’une bibliothèque universitaire et lisent l’allemand, il y a l’article de:Elke Grab-Kempf, Heidelberg : « Zur Etymologie iberoromanischer Bezeichnungen für die ‘Genette, Ginsterkatze (Genetta genetta L.)’: sp. jineta (asp. gineta, geneta), kat. geneta (akat. janeta), val. gineta, pg. gineta (mlat./apg. janeta), gal. xeneta, xineta « . Zeitschrift für romanische Philologie. Volume 122, Issue 4, Pages 679–687.

Zobarga

Zobarga s.f. ‘talon de timon’. Mot de la Guyenne d’après Alibert. A Camarès dans l’Aveyron (12360) est attesté le mot zoubargo s.f. dont le sens est donné avec beaucoup de précision: « le talon de timon, partie saillante ménagée vers le bout du timon pour arrêter les anneaux attachés au joug et permettre de faire reculer le char ».

L’étymologie était  inconnue, mais en feuilletant le FEW je trouve sous jugum (V,61b) deux formes qui s’en rapprochent: à Caraman dans la Haute Garonne : subrejougcheville de fer enfoncée dans la partie supérieure du joug pour y attacher les liens » et Saurat (Ariège) süberzjou. Des formes correpondantes se retrouvent en Aragon. L’étymologie pourrait être un composé de super ou sub + jugum. Dans l’article jungere (V,71b) dans la Lozère la forme soubredzouñeyro s.f. ‘morceau de fer recourbé qu’on met sur le joug pour y attacher les anneaux’.

Un spécialiste m’a renseigné:

Je pense que ce nom de zoubargo correspond à un :

  – crapaud de timon : douille métallique emboîtée à l’extrémité avant d’un timon et muni de 2 anneaux destinés à recevoir les chaînettes.
Lorsque les chaînettes sont en cuir, les anneaux sont fixes, en forme de dé ou ovoïdes.
Lorsque les chaînettes sont métalliques, les anneaux sont mobiles et de forme circulaire.
Ces infos sont sur : Encyclopédie de l’attelage, éditions Belin, par Bernard Lecointe.
Si je crois les définitions données par les dictionnaires occitans, la zobarga  fait partie du timon et ce n’est pas la même chose que le soubrejoug. Il y a le crampon de brancard et le crapaud de timon.
    crampon    crapaud de timon

Pour être sûr de l’étymologie, il faut que je trouve quelqu’un qui puisse me la montrer et en prendre une photo.

Où est la zobarga?

Zogarda

Zogarda s.m. ‘loup, jouet d’enfant’ (Guyenne). Quel genre de jouet?? Si vous le savez, écrivez-moi! L’étymologie est inconnue. D’après Alibert c’est un synonyme de bronzidor, bronzidoira défini comme « jouet d’enfant ». Mais juste avant ce mot  il y a bronzida  « bruit strident, son ronflant, rumeur ».  Or dans le  TLF s.v.  bronzel’étymologie de celui-ci serait le grec

 » « instrument servant à imiter les bruits de tonnerre sur la scène » (IIe s., Pollianus dans LIDDELL-SCOTT), instrument constitué, d’apr. DEI, par un vase de cuivre dans lequel on agitait des pierres ».

Le TLF connaît aussi le mot loup avec un sens  « JEUX » : [Le loup étant figuré par des pers. ou par des pions sur un damier] Le plan d’un jeu appelé jeu du loup (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1837, p. 131). Il semble qu’on joue au «Loup, y es-tu?» des enfants (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 966). »DMF.

D’après  Panoccitan la traduction en occitan  du mot français  loup  est : 2. masque zogarda. 3. jouet, petard. 


Zusuba

Zusuba  ‘jujube’. Cf.didoulo  zusubiér « ‘jujubier.