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Traversier

Traversier « bande de terre » dans une partie des Cévennes. Français régional. D’après Alibert traversier « traversin; pièce en travers , traversine; adjectif contrariant ».


dessin de Michel Rouvière

Dans le site magnifique www.pierreseche.com  l’auteur précise que ce nom est limité à la région du Vigan et de Valleraugue. (Ayant habité à Valleraugue, je connaissais uniquement ce mot traversier)  En Ardèche  c’est « une terrasse transversale barrant une parcelle, en pente ».

Traversoier vient  du latin transversarius. Le mot en ancien occitan traversier signifie « traversin » (Narbonne, XIVe s.) ou « mur transversal »(XIIIe s.) ou comme adj. « transversal, mis de travers ».

C. Lassure écrit dans son site:

« en fait, si l’on se fie à des prix-faits du XVIIe et du XVIIIe siècles publiés par Adrienne Durand-Tullou et Y. Chassin de Guerny, on s’aperçoit que le terme désignait les murs en pierre sèche eux-mêmes, à l’exception des murs de démarcation en haut et en bas de la parcelle : « 16 cannes de traversiers à pierre sèche » (1653) (Aumessas);- « 4 traversiers (…) de hauteur convenable » (1661) (Alzon / Arrigas);- « construire 12 murailles à pierre crue et de bonne qualité, savoir 10 en traversiers pour soutenir le terrain » (1788) (Saint-Laurent-le-Minier). Il saute aux yeux qu’un traversier est en premier lieu un « mur traversier » et que ce n’est que par métonymie qu’il en est venu à prendre le sens de « terrasse soutenue par un mur. »

Notre attestation du XIIIe siècle confirme son opinion.

 

Photo de Michel Rouvière

Tremolar

Tremolar, tremoulá « trembler; idiome des Cévennes, tremoulave d’après SeguierI,34v.; grelotter, frisonner».

Etymologie :   le latin s’est maintenu dans le Midi où l’on l’utilise encore dans beaucoup de mots : tremoulá = latin tremulare, dérivé de l’adj. tremulus « tremblant « ; ou comme subst. « populus tremula  » le peuplier », tremol en ancien occitan.        
Dans plusieurs endroits on trouve également la forme francisée tramblá  et le sens du verbe tremoulá s’est spécifié en « grelotter, frissonner ».

populus tremula

trenaire ‘tresseur’

Trenaire « tresseur » un mot occitan et franco-provençal, est dérivé de l’ancien occitan trena « tresse, chaîne tressée ». Les formes occitanes, arpitanes, catalanes et autres ibéro-romanes1 avec -e-  obligent à supposer une étymologie *trĭnus avec un –ĭ– court, inexpliqué, tandis que l’italien trina vient du latin trīnus ‘triple, trois fois » avec un –ī– long.

Henri Bel écrit « Lou poulit trenayre de deskos »

 

 

 

Trenco ‘pioche’. le 28 juin 1914

Tranchée, anglais trenche.

Lisez l’article consacré à la Grande Guerre dans le New York Times.

Trenco, trinca ‘pioche’

Trinquo forta, trinca forta (Raymond Jourdan, Montagnac) « pioche ouverte à angle de 75° à 85°, pesant 2 à 4 kg. 

ArpaRJourdan

Etymologie :  voir FEW XIII/2, 278a  *trincare « diviser en trois » . Aveyron trinqua « biner une terre » A la page suivante du FEW un grand nombre d’attestations surtout de l’occitan de trenca « pioche, houe » etc. principalement dans le domaine languedocien.  Voir aussi le Thesoc s.v. houe

Lisez l’article arpa de rompuda sur le travail pénible du défoncement d’une vigne avant 1914.

Tranchée, anglais trenche.

Lisez l’article consacré à la Grande Guerre dans le New York Times.

Trescalan, trascalan

Trescalan, trascalan « millepertuis ».  L’étymologie est inconnue. Peut- être un composé de   calada.

Dans le Trésor de Mistral nous trouvons les formes et dénominations suivantes: Trescalan, Erbo de Sant-Jan, Erbo de la muerte, Erbo de l’òli ). Casso Diable (en Limousin), Treflori (en Rouergue).

Un ami me signale qu’il a trouvé dans « La flore du département du Gard » de Pouzolz en note, après description de la plante: Hypericum perforatum. – Cette plante est connue sous les noms patois de trescalen, d’herba d’ou murtre, d’ou tal. Elle est vulnéraire, résolutive, vermifuge, etc. On la trouve dans les bois, les lieux incultes, dans tout le département; floraison juin-août. Plus sous Wikipedia. avec les noms dans beaucoup d’autres langues.


On rencontre le millepertuis dans tout le sud de l’Europe centrale. Cette plante croît le long des routes, au bord des chemins, dans des prairies ensoleillées et dans des clairières jusqu’à 1700 mètres d’altitude. Qualifiée « d’herbe aux mille vertus », on prétend que l’origine de son nom latin « hypericum » provient du grec « hyper » (au dessus) et « eikon » (image, présentation). Hippocrate et Paracelsus, connaissaient les vertus curatives de l’herbe de millepertuis et l’employaient déjà à cette époque comme médicament pour chasser les démons.

L’efficacité de l’herbe de millepertuis dans les états dépressifs a été reconnue il y a peu de temps.  A préférer au Prozac (®

Trescantou

Trescantou « carrefour de 3 rues ». cf. acantouna . A Marseille erronément traduit par Place 13 Cantons

trescantoun

trescantou « carrefour de 3 rues » voir  acantonar

Trèva

Trèva s.f. « fantôme, revenant » trêve en fr.reg. (Lhubac).

Irlandais treb « habitation, gallois tref, et ancien breton treb « quartier d’un village » permettent de supposer qu’en gaulois a existé une racine *trebo- « habitation », à partir de laquelle on a formé le verbe *trebare « habiter ».

De là naît en ancien occitan le verbe trevar « fréquenter un endroit ou quelqu’un;  y passer souvent ». Ce sens est conservé à Vaux dans l’Ain quand on parle des animaux sauvages. En dauphinois treva signifie « fréquenter, habiter » mais le plus souvent quand on parle des fantômes, et treva devient « hanter » le seul sens donné pour Die en 2002 par Han Schook. En provençal trèva signifie aussi « avoir des rapports sexuels avec une personne de l’autre sexe ». En provençal pas non plus de fantôme dans le trevanço « action de faire la cour à quelqu’un ».

trevar

En languedocien par contre le centre du champ sémantique est le fantôme qui « revient, rôde ». Gilbert Lhubac m’écrit le 01.01.10, le complément d’information suivant :  » juste une petite remarque pour « treva« : Mon pére désignait aussi sous ce terme une femme quelque peu excentrique, ou « évaporée », voire provocatrice: aquela femna es una polida treva ! Et le francitan conservait le terme: cette femme est une drôle de trêve.

A partir de Cahors vers l’Ouest, le fantôme disparaît le plus souvent du champ sémantique; à Ussel par exemple triva est « aller et venir, en parlant  des abeilles ». 

En aoc. a été créé le dérivé treu s.m. « chemin ou lieu par où on passe » conserve dans languedocien trèu « trace » (M). En général  les significations de trèvo, trèvad, trèba tournent autour du   » fantôme, du  spectre, des bruits nocturnes dans des maisons inhabitées, etc. ».

Les chasseurs utilisent le verbe atriva, atrevar « attirer, appâter » dans un atrivadoù « lieu où on place l’appât ».

atrevadou

Tribla

Tribla « truelle » cf. tibla