Logate
Logate. Dans Le vrai cuisinier françois; Par François Pierre de La Varenne. Nouvelle édition, La Haye,1721, recette n 28 : « Membre de mouton a la logate « .
Voir l’article quincarlotà « ragoût ».
Logate. Dans Le vrai cuisinier françois; Par François Pierre de La Varenne. Nouvelle édition, La Haye,1721, recette n 28 : « Membre de mouton a la logate « .
Voir l’article quincarlotà « ragoût ».
Lonja, lonza « longe » au sens de » filet de porc, de veau ou de mouton ». Un voyage aux USA m’a permis de goûter leur délicieux sirloin et tenderloin. Comme ces mots ont une orthographe française, j’ai recherché leurs étymologies. L’origine est le français longe, ou plutôt l’ancien français loigne « moitié (en long) de l’échine de veau, depuis le bas des épaules jusqu’à la queue », d’une forme *lumbea féminin du *lumbeus « qui fait partie des lombes », dérivé de lumbus « région lombaire; reins » (> occitan lomb, provençal loumb « reins », béarnais loum « longe »). *Lumbeus est devenu féminin par confusion avec la forme longue, ce qui a eu comme résultat que le –j- est souvent remplacé par –g-. Les gourmets du XIVe siècle ont créé le mot surlonge « partie de l’échine du boeuf située entre le paleron et le talon du collier ».
La légende voudrait que le roi Henri VIII était tellement friand du surlonge qu’il l’a annobli et l’a appelé Sir Loin.
Les Américains font une distinction encore plus fine : le tenderloin, le morceau le plus juteux entre le sirloin et le top sirloin.
En argot américain, le slang, tenderloin a pris le sens de « quartier de New York où se trouvent les grands théâtres, restaurants, etc. qui est/était le « quartier plus juteux » (corruption; chantage). Pour plus de renseignements voir le Big Apple.
USA: F:
La découpe des bouchers américains (à gauche) n’est pas tout à fait la même que celle des bouchers français, mais je peux vous dire qu’un tenderloin (tener + lumbea) de 20 oz. fond dans la bouche et il vaut le voyage avec un dollar à 0.75 €.
Le mot est aussi passé en allemand : Lungenbraten. Je ne sais si les Allemands le confondent avec Lungen « poumons ». ?
Lot et les dérvés loudo, loudro (S) « boue, fange » représentent le latin lǔtum « fange ». Les attestations viennent surtout de l’est- languedocien. est très fréquent comme toponyme, mais ne concerne pas la rivière, ni le département du Lot, qui s’appelle Olt, Out en occitan. 675. Lutosa, c’est-à-dire « la boueuse » est à l’origine de Louze (Haute-Marne), Louzes (Sarthe), Leuze (Aisne et, en Belgique, Hainaut et province de Namur).( Longnon)
Louba, loubar « scier un arbre de travers; carder la laine avec la machine appelée loup » (Mistral). Le Thesoc atteste le verbe louba (lopa dans la graphie dite classique), avec la sens « scier au passe-partout’ dans les département de l’Ardèche, du Gard et de l’Hérault. L’origine du verbe est le substantif féminin loubo « grande scie à dents de loup » (Mistral), sens attesté de Barcelonnette jusqu’au Cantal d »après les données du FEW. Loubo vient du latin lupa « louve » féminin de lupus « loup »; le verbe a été formé à partir du substantif.
Peut-être que lupus qui avait déjà chez les Romains le sens « petite scie » (Gafiot) s’est maintenu depuis la romanisation du sud de la Gaule.
Gérard Jourdan de Montagnac (34) m’écrit :
Bonjour Robert,
je me souviens d’avoir utilisé, avec mon père, cette grande scie que nous appelions la « louba« , avec un mancheron à chaque extrémité et que nous avions dans le magasin pour scier des branches et parfois des souches d’olivier ( très dures et récalcitrantes ) ou d’amandiers ( plus faciles).
Il y avait une chanson qui rythmait les allers-retours de la scie dont je ne me souviens que des premières paroles :
« reso1, reso Jan Vidal, mounto la reso un pau mai naut… »
Cordialement
Mistral donne deux autres variantes dans son Trésor :
Ensuite Gérard Jourdan l’a retrouvée dans le Le catalogue de la chanson folklorique française, Volume 5 Par Conrad Laforte. avec plusieurs variantes. Il a continué ses recherches qui ont abouti à la citation suivante;
Dans les Cévennes par exemple (Pelen 1980):
« Tira la ressa. – l’enfant est posé à califourchon sur les genoux et balancé d’avant en arrière, en sorte d’imitation du travail des scieurs de long auquel fait allusion le texte […]:
Tira la ressa Jan Vidau
Tira la tus que siàs pus naut
La trempa es bona lo vin es melhor
Tira la tus mon companhon!
(Tire la scie Jean Vidal / Tire-la toi qui est plus haut.
La piquette est bonne le vin est meilleur / Tire-la toi mon compagnon)
Le sens « carder la laine » par contre doit être récent parce que le loup « machine à carder » n’a été inventée qu’au XVIIIe siècle.
D’après ma voisine loube est aussi le nom de la « limace » à Cannes. Je ne l’ai retrouvé nulle part. Loube « scie à grandes dents » existe aussi en français régional à Champsaur.
Loup est aussi le nom du « bar » dans le Midi (TLF)
Le mot basque lupu « araignée; chenille » a été emprunté au latin.
Dans la page Facebook de Independance de la Lozère quelques beaux exemples de français régional:
Un lozerien:
il ne finit pas dans le fossé, mais dans le bartas
il ne met pas ses courses dans le coffre, mais dans la malle
il ne glande pas, il sane1
il ne ferme pas sa porte à clé, il la clave
il n’est pas surpris, il est espanté
il ne fait pas des exploits, mais des espets
il ne lance pas un objet, il l’escampe
il n’a pas soif, il a la sécade (= la sécheresse)
il ne glisse pas, il rippe2
il ne s’endort pas, il s’assuque, s’ensuque
il ne défèque pas, il cague
il ne crie pas, il brame
il ne s’étouffe pas, il s’escanne
il ne colle pas, il pègue
il ne titube pas, il tranboule3
il ne renverse pas, il abouque 4
il ne sommeille pas, il cabeque5
il ne tombe pas sur ses fesses, il s’aquioulle
il ne fait pas sa cuisine dans une marmite mais une toupine
il n’est pas une tête brulée, il est cabourd et même carbourdas6
il ne ferme pas le portail mais la clède ou le po(u)rtanel
il préfèrere macarel, boudiou ou miladiou à toute interjection française
il n’utilise pas un chiffon mais un pétass
et me fournit quelques titres d’articles à écrire.
Luchet, lutsè, litsè, likè « bêche » (départements . 07, 11, 30, 34, et 84 d’après le Thesoc). Première attestation dans Du Cange : Luquet, in Inventar, ann. 1449. ex Tabul. D. Venciæ : Unum Luquet de metallis. Lucet. vero ligonem, vulgo Pioche, sonat in Lit. remiss. ann. 1394. ex [] Reg. 146. Chartoph. reg. ch. 353 : Un oustil à pionnier, nommé Lucet... Icellui varlet hauça ledit Lucet et voult férir le suppliant. (Lien vers Gallica).
Le FEW XVI, 484 rattache la forme occitane à l’étymon *lotja, qui a donné français louche, louchet(cf. TLF louchet), mais il n’y a pas d’explication pour le -ü- occitan.
Il semble que français louche est emprunté au néerlandais loet « outil pour puiser; racler », moyen néerlandais lote « rateau ». Le problème est que les attestations anciennes du type louche ne se trouvent que dans le Nord de la langue d’oïl : picard, normand, wallon. A la même famille appartient à mon avis :
Luquet « loquet » Dans les langues germaniques il y a souvent des alternances vocaliques appelées « Ablaut », par ex. en allemand moderne ou<>ü dans Buch « livre » Bücher « livres ». Il semble que la racine *lotja a donné une forme loc, loch « trou » d’un coté et avec alternance vocalique lüka « ouverture dans un mur ». Par la suite lüka a pris le sens de « panel mobile devant l’ouverture dans un mur » > « volet ». En néerlandais nous trouvons les deux formes : loket « guichet » et luik « volet » et luiken « fermer » participe passé geloken « fermé ».
Mais en languedocien le verbe gotique *-lukan a gardé le sens de » faire des trous (dans la terre) » > » bêcher » et que lou luquet « bêche » est l’outil. Ailleurs dans une zone beaucoup plus étendue occitane et franco-provençale, luquet avait pris le sens « loquet », (attestée depuis la moitié du 14e siècle à Agen Carcassonne, Arles), à partir du sens « volet ». Un « volet » sert à fermer le trou dans un mur.
Un emprunt au néerlandais par l’occitan me semble peu probable. Le problème qui reste est le fait que les premières attestations de ces mots sont relativement récentes.
Remarque : Le Thesoc rattache Lafitte-sur-Lot (dep.47), Puynormand et Velines (33) au type français loquet, mais les formes présentent bien un -ü-.