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baroulleur

Baroulleur « rôdailleur ». D’après Raymond Jourdan de Montagnac   cela « Se dit de quelqu’un qui vit de petits boulots saisonniers et de

Etymologie est le latin rotella « petite roue »; Voir les attestations dans FEW X, 504 à droite, qui donnent l’impression qu’il s’agit d’un groupe de mots plutôt provençal et franco-provençal. Montagnac est bien dans le Languedoc.

Voir l’article baroulàr.

Barracanàr

Barracanar « rayer de blanc, barioler » (Alibert), bracaná adj. «bariolé »  de l’arabe barrakan « tissu en poil de chamois ». L’ancien languedocien barracan « espèce de drap » se trouve déjà dans « La chanson de Ste Foy«  de 1060 environ qui a été écrite dans la région de Conques.

Ste Foy de Conques

Au cours des siècles barracan a désigné différents tissus. Il est attesté pour Alès avec le sens « camelot , une sorte de tissu « . L’abbé de Sauvages mentionne l’adj. bracaná avec le sens « bariolé ». Le mot nous est probablement venu à travers l’espagnol et/ou le catalan barragà. Voir baraquet

Barracon

Barracon (m), baracou en fr.rég.  Un diminutif de barraca (littéralement « petite baraque ») qui est appliqué aux cabanes en pierre sèche des causses de Blandas et de Campestre (Gard) et à celles de la commune de Saint-Félix-de-l’Héras dans le Larzac héraultais. (Lassure). Dans ce site il y a une page avec photos des baraques de l’Hérault.

On appelle baraquettes  les petites cabanes du Mont St.Clair à Sète (Méditeria n°18, p.27). Voilà un autre mot dont l’origine n’est pas claire.  Les étymologistes pensent que c’est un emprunt à l’espagnol barraca (XVe s.), mais on le trouve en ancien occitan déjà au XIVe s. et le dépouillement des manuscrits en ancien occitan est loin d’être complet.  Il pourrait s’agir d’un dérivé occitan de barra  « barre », parce que dans les premiers textes en ancien occitan, la  baraca  désigne des bâtisses en planches  construites pour l’armée qu’on brûlait à leur départ. (Un bon débarras !)

Pendant la guerre de 30 ans (1618-1648, la période française dura de 1635 à 1648, intervention de Richelieu, bataille de Rocroi) le mot militaire a été introduit en allemand et puis dans les autres langues européennes : allemand Baracke, néerlandais barak.

  L’ anglais barracks « bâtiments pour les soldats » a gardé le sens originel.

Pour plus de renseignements sur les différents noms et leurs histoires cliquez ici constructions en pierre sèche

Christian Lassure, auteur de ce site magnifique, m’écrit : Enfin, mes grands-parents maternels à Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord, après la première guerre mondiale, avaient acheté aux Chemins de fer de l’époque un « baraquement » en planches qui avaient servi à loger des employés, et l’avaient remonté dans leur terrain (où ils avaient fait construire en dur pour eux-mêmes) pour y loger mes arrières-grands-parents maternels. Après leur mort, mes parents reprirent la maison et firent démonter et brûler sur place le « baraquement ».

Barrar

Barrar, barrà, “fermer” de *barra « barre » probablement d’origine celtique ”. Voir TLF s.v. barre. En français barrer signifie ‘fermer à l’aide d’une barre’. En occitan  le sens est « fermer » en  général.


barra lous oeilz

Barrica

Barrica, barriquo « espèce de tonneau » Dans les parlers occitans (et pas seulement en gascon comme prétend Mme H.Walter) il y a eu un autre dérivé de la même racine *barr-, le type *barrikka toujours avec le sens « espèce de tonneau », ancien occitan barrica, Alès bariquo. Dérivé d’une racine barr* voir  baraou. Le mot avec la chose ont été empruntés par le français barrique.

Comme on pouvait s’y attendre, les Français du nord en ont fait un tout autre usage. A partir du XVIe siècle ils remplissent les barriques de terre ou de matières combustibles pour se mettre à couvert et se battre contre l’ennemi ou pour incendier les vaisseaux ennemis ». Cette utilisation des barriques est devenu tellement populaire qu’on en faisait des rangées, des barricades. La « Journée des Barricades de 1588.  »

Les barricades à Paris en 1853

Les révolutions françaises de 1830 et de 1848 ont rendu le mot et la chose populaire dans le monde entier : anglais, allemand Barrikade, néerlandais barricade, italien, espagnol etc.

 

Barril

Barril, barièl, barial, bariol « baril, petit tonneau » (Alibert). L’abbé de Sauvages donne « barico ou bariélo « un baril ou caque aux anchois » un barico de bonas anchoios ». On se sert des barils aux anchois pour les chapelets de nos puits à roue ».  

Dérivé d’une racine barr* voir  baraou

Voir à propos des « chapelets » l’article posaraca.

Bartas

Bartàs, s.f. « touffe d’herbe, terrain vague ». En fr.rég. « buisson; épineux » (Lhubac). Ancien occitan barta “buisson, broussaille” et les dérivés se trouvent surtout en provençal et languedocien, mais aussi en gascon.

La forme fait supposer un ancien *barrat- , du gaulois *barros, comme breton barr « tige de bois ».

Le sens passe de  « broussaille, ronce » à « terrain vague », par métonymie. A Valleraugue bortassés « broussaille » : Commencèrou per foutré fioc os bortassés, djinésses e rounssassés.. « Ils commencèrent à mettre le feu aux broussailles, genêts et ronces » Atger,p.59b.

A Arles le bartas désigne un « séchoir » car dans le Midi on séchait souvent le linge sur une bartas  « haie ».

bartas séchoirCette photo a été prise en 1890 au mas de Taxil, mainenant à l’entrée des Stes-Maries de la Mer.

La répartition géographique du type *barros est caractéristique pour le galloroman : nous ne le trouvons que dans le Midi et en wallon, c’est-à-dire dans les régions qui sont le plus éloignées de Paris. Comparez l’histoire de fandaou « tablier ».

L’abbé de Sauvages connaît un emploi au figuré: » ës toujhour per lous bartasses, « il est souvent mêlé dans de mauvaises affaires. » ainsi que les dérivés bartassado et bartassejha « quêter, chercher un lièvre », bartasseina « épagneul qui quête bien ». Ménage (1650) mentionne bartas « buisson » comme languedocien dans son dictionnaire.

Bartasser « aller dans les bartas« . français régional. Andolfi explique les différentes raisons pour lesquelles les jeunes font cela. Dérivé de bartas. D’après R.Domergue la forme en français régional est bartasséger: « Dans la garrigue, il arrive souvent que les chasseurs ( et les jeunes couples!) bartassègent. Voir aussi le site de René Domergue, qui explique comment et pourquoi on bartassège dans le Midi.

Près de Lac de Salagou j’ai photographié :

Bartassade

Basano

Une basana à Manduel. (amadou en français).

Basana, basano  signifiait à l’origine « peau de mouton retourné »  et vient  de l’arabe bat.ana « doublure d’un vêtement », (encore de nos jours dans le Maghreb) prononcé  badana en espagnol, où badana a pris le sens de « peau de mouton tanné » qui servait souvent de doublure, comme au Portugal : badana. A.Rey explique la forme occitane avec -z- comme un emprunt par l’intermédiaire de l’espagnol mais  le -t- noté avec un point en dessous  en écriture arabe est une consonne complexe et il est bien plus probable que dans notre région elle était identifiée comme un –z-. badana  FEW XIX, 29b
Le sens de l’ancien occitan besana (Narbonne XIIIe s.) et du languedocien basano « peau de mouton tannée » a abouti par métonymie à « couleur de la peau tannée ». C’est aussi la couleur qui domine dans le sens « amadou » (Alibert) et dans s’abasani v.r. « se flétrir, se rider, devenir usé »(Alès),« se plisser, s’user, pourrir »
(Puisserguier), composé du préfixe a– et basano. »donner ou prendre la couleur basanée »; substantivé abasaniment.

Coupe transversale d’un amadouvier – 1 : croûte dure, 2 : chair ou trame (amadou), 3 : tubes (cliché : B. Roussel).

Le sens « peau » se retrouve dans le mot basanat « ventru » à partir d’une « peau du ventre bien tendue ».

 

Wikipedia:  fr.wikipedia.org/wiki/Amadou_(matière)

L’amadou est un matériau spongieux constituant la partie supérieure de la chair de certains champignons, sorte de feutre naturel utilisé séché depuis la Préhistoire, principalement pour allumer le feu, mais aussi…..é

Basseler

Basseler « chauffer, surtout un lit » fr.rég.(And) est un dérivé du latin*baccinum« bassin », dont le sens s’est spécifié en « bassin pour chauffer le lit ».

Batudo

Batuda, batudo « demi-journée de travail ».  En provençal « séance de travail entre deux repas », ce qui revient  au même.  D’après l‘abbé de Sauvages batudo est un terme de tireur ou fileur de soie « la quantité de cocons mise en une fois dans le bassin et remuée avec le balais à battre ». Une spécialisation sémantique.

Dérivé du part. passé battuta du verbe latin battuere, « battre ». L’idée de base doit être « le travail qui est fait d’un seul trait ».
Une évolution sémantique comparable a eu lieu dans le mot français coup dans des locutions comme être dans le coup, d’un seul coup, etc.