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Robert Geuljans le 6 Juil 2011 dans
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Aissou « houe à lame triangulaire » (Taleyrac, commune de Valleraugue, octobre 2004). Le mot le plus répandu est aissada, (ou aissadou à Taleyrac où les deux formes sont utilisées) par exemple dans le site du Musée Cévenol : « Le labourage emploie essentiellement les houes. Celle à lame triangulaire ou aissada est un des outils les plus répandus en pays cévenol, elle permet de retourner la terre, de l’égaliser, d’en briser les mottes, de tracer des raies et former des buttes. » Nîmes eïssade « sarcloir ».
A droite l’aissou de ma fille à Taleyrac à gauche celui du musée de St.Jean du Gard.
Les deux mots appartiennent bien sûr à la même famille, dérivés du latin ascia « hache des charpentiers, erminette » et aussi « binette » et « truelle de maçon ».
(On en a trouvé une à Faverges près d’Annecy :
mais les suffixes et les répartitions géographiques de ces deux types ne sont pas identiques. Le type ascia qui a abouti en occitan à aisso « hache des charpentiers, herminette » aisse en ancien français, esse « marteau de couvreur » en français moderne (absent du TLF), et ses dérivés (par exemple ancien occitan aisset « petite hache » et aisela « herminette de tonnelier ») se trouvent dans une aire allant de l’occitan jusque dans le nord-est du domaine d’oïl.
Le FEW suppose que la forme aissou est issue de la forme ascia + one. Elle est limitée à l’occitan et avec le sens « pioche » au provençal et au languedocien. Le mot aissoun est attesté en languedocien avec le sens « pic, pioche, hoyau, houe ». La forme sans -n n’est attestée que dans la région du Mont Aigoual : Valleraugue oysou « outil pour faire des sillons », Camprieux oisou « outil de jardin qui a un tranchant d’un côté pour couper la motte, et de l’autre côté un fer pour arracher », St Hippolyte aïssou « meigle, marre , maille, chèvre » (dans un texte de 1798 avec le verbe aîssounà « labourer avec la meigle » ) et aisou « houe à lame triangulaire ». Dans cette région le chute du -n final est régulière: matin > moti , plein > plé. (Atger).
Commentaires
Bonjour,
mon père, Raymond Jourdan, a travaillé en 1941-42 dans le quartier des Lônes à Carpentras, dans une ferme disposant d’un système d’arrosage connecté avec le canal de Carpentras. Pour ouvrir et fermer les rigoles d’arrosage des parcelles il écrit dans ses cahiers qu’il se servait d’un « issadou », ce qui correspond à « aissadou » de votre article.Chez Mistral, on trouve ce terme issadou dans l’article « eissado », page 851 du trésor du félibrige, avec l’indication (rh) qui signifie expression des bords du rhône.
Cordialement
Gérard Jourdan
J’ai répondu:
L’issado est une houe d’après Mistral. La bonde pour fermer ou ouvrir les rigoles s’appelait esclafidou d’après l’abbé de Sauvages.
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