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Bouzigues toponymes

Voir l’article  bouziguet

Bouziguet ‘agraricus campestris’ champ...

bouzingzt ou rose des prés

rose des prés

Bouziguet « agraricus campestris » , « rose des prés » est un champignon  qui pousse sur des friches, de vieux prés.  L’étymon est très probablement d’origine gauloise *bodica « friche, jachère », ce qui s’explique par le fait qu’on la trouve  principalement dans des vieux terrain abandonnés, de vieux prés, etc.

D’après Guy Durrieu  le bouziguet , bouzigou,  Gascon dans les déoartements 31,32,47 et le N.-O de 09,  et comme étymologie : de bousic « vieux pré, habitat du champignon. Boudigou  dans le 65.  Dans le FEW I,424   dans l’article *bodica  trouvons encore  occitan bousiga « friche, champ nouvellement défriché » et d’autres attestations ;Allez voir aussi le Thesoc.

Pour d’autres noms français voir l’article Agaric champêtre de Wikipedia.

Et  une ancienne friche c’est BOUZIGUES,  la capitale des huitres et autres moules.

Dans l’article de Guy Durriieu Les noms des champignons en Occitan , 2016 . Association Mycologique de Toulouse vous trouverez d’autres noms occitans, comme boulet de prat, Pradelet, Coucourlet , etc.

associationmycologiquedetoulouse.org/AMT/noms_champignons_https://www.etymologie-occitane.fr/wp-content/uploads/2011/1https://www.etymologie-occitane.fr/wp-content/uploads/2011/11/Windboom-D-Engelen.jpg1/Windboom-D-Engelen.jpgoccitan.html

Escabriha ‘cantarelle’

canterelle ou gorilleEscabrina, escabriilha, cabrilha « cantarelle »  (cantarelllus cibarius), un des meilleurs champignons et facile à reconnaître.  L’origine de ce mot est d’après Guy Durrieu  le sens « chevrette » . Les deux formes seraient alors des dérivés de  capra   « chèvre », mais je ne vois pas le lien sémantique entre ces deux sens.

En cherchant dans le FEW j’ai trouvé  plusieurs formes qui pourraient être candidat, par exemple  escarabilhoduro « enjouement »  et escarabilheto « jeu de colin-maillard » . C’est ce dernier que je fais avec  ce mot.  Plus d’exemples de dérivés du verbe *exvigilare « réveiller ».  On peut s’imaginer qu’il y a un rapport sémantique entre ce verbe et le comportement  d’une chevrette  . FEW III,337

 

issart

Isar , isart « essart,  lieu défriché »;  faïre un issar « écarter un champ, un bois etc. » (Sauvages).  En allant de Comps à Avignon le long du Rhône, je vois un panneau « Les Issarts », un nom qui m’intrigue. Je cherche d’abord dans le dictionnaire de l’abbé Sauvages et trouve la définition donnée. Puis sur internet je vois qu’il s’agit d’un château en bordure du Rhône!

L’étymon est le  dérivé *exsartum « lieu défriché », qui vient du participe passé sartus du verbe sarire « sarcler ».  Le mot n’existe pratiquement plus que dans la toponymie. En français essart est « rare », voir TLF, mais  Charles Atger l’utilise  dans l’histoire Lou loup e lou Roynal : … per faïre un issard o lo borio de Pelet, dins lous coms de Boucofredjo. (p.59).

Dans le Compoix de Valleraugue il y a le dérivé issartiel probablement avec le même sens, dérivé d’ issart, comme airiel de aire. Dans le Dicitionnaire topographique du département du Gard, vous trouverez de nombreux Issarts, Issartiels, Issartas, et Issartines

Voir FEW III,318  *exsartum

Dans LES CRIEE*S ET PROCLAMATIONS PUBLIQUES DU BARON D’HIERLE (1415) : Item, manda may la dicha court que degun home ne deguna femena, de qualque condition ou estat que sia, non auze mettre degun bestiari en pratz, ny en vignes, ny en ortz, ny en yssartadas joves, ny en aultre loc, houc poguesson far mal, tala ny damnage. Et aquo sus la pena de cinq solz tournes de jour, et de detz sols tournes de nuech, donados aldict senhor. Et que tout home que ou veyra sia crezut a son sagramen

L’abbé de Sauvages, écologiste avant la lettre, ajoute que les issar sont des terrains très fertiles par le compostage de feuilles etc, et qu’ils produisent beaucoup les 2 à 3 premières années.

Dérivé  signalé par un visiteur : issartou  qui signifie à Grenoble « petit outil pour couper les broussailles » . Voir FEW III,318

Canabou ‘grain de chanvre’

Canabou « grain de chanvre » et  toponyme . La première attestation en ancien occitan est  canabon  (Levy), é Albi en 1200.  La forme languedocienne  est attesté dans le Gard: canabou, toujpours avec le même sens de « graine ». Dans le Gers la forme devient kanebouk   et prend aussi le sens d’une « espèce de passereau ».

En ancien occitan et dans les perlers modernes  on trouve un autre dérivé canavas, canabas  en languedocien pour désigner  une « grosse toile de chanvre, utilisé pour doubler des habits  ou faire des torchons canevas  en français moderne.

A  Marguerittes (Gard) c’est un cours d’eau qui a pris ce nom, probablement par l’utilisation du terrain pour semer le chanvre.

 

L’origine du mot est le latin cannabis « chanvre », qui l’a emprunté au grec kannabis emprunté certainement à une langue indo-européenne de l’est. Au temps de Hérodotus l le chanve était encore inconnu en Grèce. Voir FEW II,200-213

 

Nouvel-an

A l’occasion de voeux de la nouvelle année les occitans  disen,t lors du Réveillon:

 Bon bout d’an

A l’an que ven

Se sion pas mai

Que signan pas

men

marranes portugais « juifs convertis »

Petit détour par Bayonne. Simone Salette une amie, à Manduel, documentaliste de profession et hispanophone, a continué les recherches et trouvé des liens qui nous amènent à Bayonne et son chocolat :
« Ce sont les marranes portugais obligés de fuir, qui ont amené cette tradition de boire du chocolat, puis on a interdit à ces pauvres convertis exilés de faire ce commerce – ils ont fermé leurs boutiques et sont partis à Amsterdam et sont surement à l’ origine de la « Compagnie des Indes « . C’ est en 1615 que la France découvre le chocolat lors du mariage d’ Anne d’ Autriche fille de Philippe III d’ Espagne avec Louis XIII, mariage célébré à Bordeaux.. » Je stoppe là et vais boire…..mon café noir. Pour en savoir plus… 

C’était un article dans un Newsletter , qui n’est plus  consultable.  Dommage ! Je vais le ontacer.

Reste de l’ancien article!

J’ai pensé aussi au verbe germanique *marrjan «  »freiner; empêcher; égarer » qui a donné en ancien occitan marrir « (s’)égarer » , le dérivé marriment « chagrin, déplaisir » et dans le Gers marran « ennuyeux, embêtant » (Cf. TLF s.v.marre2) comme origine de ce groupe de mots avec le sens « maladie épidémique » mais je n’ai pas d’autres arguments et c’est peu probable  du point d vue sémantique.

 

avaregrognon revêche

Je ne sais où classer le mot attesté àMontauban márre « verrat » marranet « maison où il y a un verrat » rattachés à la racine ibère *marr- « bélier » par le FEW. Il peut s’agir en effet d’un transfert du nom d’un animal mâle à un autre animal mâle. Un connaisseur de la langue basque m’écrit : « Je suis d’accord avec vous, d’une langue à l’autre le même terme peut désigner un animal différent. J’ai ce cas dans mes recherches sur les liens du basque avec d’autres langues ( non le basque n’est pas une langue isolée, sortie du néant, c’est absurde, même si elle est très ancienne!). Le basque bargo « cochon » connu aussi du gascon (bargoù) a un correspondant caucasien barg « bélier »!.

Une nouvelle attestation. Marrane = ?? Suite à nos échanges épistolaires à propos des oves marranos, la dormeuse de Mirepoix m’écrit : « Dans l’état des portes et des fenêtres de la commune de Mirepoix dressé pour l’an 7 en exécution de la loi du 4e frimaire an 7e, j’y ai trouvé l’entrée ci-dessus. Les colonnes indiquent, de gauche à droite, dans la section considérée, le n° de la maison, le nom du propriétaire ou du locataire, et, sur le bord droit de la page le nombre de portes et de fenêtres. Dans ce cas il y a dans, la colonne nom de propriétaire ou du locataire, « Néant. La Marrane ». Nombre de portes et fenêtres : 1. « La marrane » a donc une porte et pas de fenêtre.  » S’agit-il d’une maison où il y a une verrat? Ce sens est inconnu des patoisants actuels.

Marana « vase de fonte pour cuire certains aliments en les desséchant » dans les Cévennes.(Alibert). Pour Mistral c’est un sens secondaire de marrano « Tuf; terre tufière, terre tufière blanche et sèche; vase propre à faire cuire des viandes en Languedoc. » Le sens « tuf » etc. est classé dans le FEW dans l’artcile *marr- « pierre » d’origine préromane, voir marron ci-dessous, mais le sens languedocien « vase… » dans les Incognita FEW XXIII,35a

Maran « infortuné » (Puisserguier, Louis Rouquier dans Lou bounétou de Bépou. Paris, 1933, p.69.

Clafi, Clafi du monde

Ce participe passé à valeur adjectivale vient du verbe provençal cafi (ou clafi) qui signifie remplir, combler, gorger.Un cafoutche clafi de clafoutis vaut toujours mieux qu’un café cafi de calus.Ce participe passé à valeur adjectivale vient du verbe provençal cafi (ou clafi) qui signifie remplir, combler, gorger.Un cafoutche clafi de clafoutis vaut toujours mieux qu’un café cafi de calus.

 

voir article es Clafi d’où et FEW;  clavo figerer « fixer avec un clou » FEW II; 768

Yeys ‘chemin de sortie’

Un mot toulousain absent des dictionnaires, sauf le FEW.

Michel Prun  m’écrit le 4 mars 2022:

Yeys
Dans son livre La Grande Lande et Croix Daurade (partie du gardiage de Toulouse), l\’Abbé G. Lafforgue (imprimerie et libraire Edouard Privat, Toulouse, 1909, numérisé par la BNF  utilise plusieurs fois le mot yeys (par exemple dans la légende de la carte du gardiage du Capitoulat de Saint-Sernin de 1690, p. 150 et p. 149 dans l\’expression « yeys de service » ou chemin de servitude. Autres mentions : p. 157, p. 159, p. 161, p. 314, p. 371, p. 372, p. 411. On ne trouve ce terme ni dans les dictionnaires occitans en ligne accessibles par Lexilogos, ni dans les dictionnaires proposés par le même site. Paul Cayla, Dictionnaire des institutions, des coutumes et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à 1648, indique à l »entrée yeysses « voies par lesquelles on peut sortir d\’un terrain : confront de mydy les communals et yeyssel... (Mas Saintes Puelles, 1542) ».

Peut-on associer ce mot avec latin exire ? Le FEW III, p. 296 fournit les attestations Apr. ieisset “ issue, chemin ” (Albi 1355, AM 15, 509 ». et plus haut sur la page  I  eisi  et eisada  » sortie » ».  Il s’agit de dérivés du verbe exire  « sortir ».

Excellent travail. Consulter le FEW ça vaut la peine.  Merci.!

Un extrait du livre de l’Abbé Lafforgue, p.157:

 

 

Beloce, pelorso ‘prunelle’

Pierre Gastal, ami étymologiste et auteur du dictionnaire

Nos Racines celtiques, du gaulois au français

m’a demandé de publier son article Beluce, un mot probablement d’origine gauloise, dans mon site.  Le mot est très rare en occitan mais il y a une attestation dans le  Trésor de Mistral pelorso  avec quelques formes  franco-provençales du Forez:

mais je n’en ai pas trouvé d’autres pour le moment.

Voici son article:

BELOCE (nf, anc. fr.) : fruit du prunelier sauvage (« belocier/belossier »), prunelle noire (prunus spinosa) dont on fait une liqueur.

Étym. : v.fr. beloce/beloche du gaulois *beluccia (id.), p.ê. ligure (*belusca d’après Bloch-von Wartburg repris par P. Guiraud p. 68) mais c’est peu probable vu l’extension géographique du mot : Normandie, Est, Nord-Est, Savoie belosse ; Franche-Comté belousse/peloce (expression comtoise : « envoyer aux peloces » : envoyer sur les roses) ; Jura plousse/palousse => Ploussard, cépage rouge jurassien dont la couleur rappelle la prunelle.

Néanmoins, ce terme fait en gaulois double emploi avec *agranio.

* Il est présent dans l’Est (sauf l’Alsace-Moselle alémanique) et le Centre-Est (P.-H. Billy).

La belôche est une petite prune bleue produite à Vandoncourt (Doubs) et dans les environs => belôchier (prunier), cf. Henri Frossard*, L’impasse du Laquet (1964).

*H.F. 1915-1995, né à Brognard, Doubs, instituteur, directeur du collège de Blamont/Dbs, écrivain, espérantiste, communiste…

* Patois belocière/belorcière/blossière : terre qui produit des beloces. (H. Suter)

* Par l’occ. pelòrsia (prov. pelorsoMistral) : Dauphiné, Vivarais, Lyonnais pelorse, Velay pialorse, Forez pelosse, Beaujolais, Sologne plosse.

* En Bretagne, breton KLT boloz/poloz, vannetais pelorz, il coexiste avec irin (voir *agranio) : Polotrézen/Fin. (l.d. Plougourvest – + drezen : ronce = « prunelle épineuse »), Betpelorz/Mor. (l.d. Pluvigner – « prunier sauvage » – bret. bot : arbuste, buisson), Béloerzec/Mor. (l.d. Sulniac – « lieu des prunelles » – abs. carte IGN), lieux-dits bretons.

N.B. v.irl./irl. áirne (prunelle), gallois eirin, breton irin.

* En Dauphiné-Vivarais, de l’occ. pelòrsia : La Pélorsière/Ardc (l.d. Annonay), Combe Pélorset/Dr. (l.d. Saint-Donat-sur-l’Herbasse).

* Pseudo-Apulée 99, 27 : « Galli bolus serron… Itali hedera nigra ». Dans le CGL 3, 553, 53 : « buluuse seron, hedera nigra ».

Lat. médiév. bolluca (Merriam-Webster) ; m.angl. bolaster (= bullace tree) => mod. bullace (prune ou prunelle). (Mac Bain’s)

* Du gaulois *agranio : occ. agranhon (prunelle) => Midi agrinio (prunelle), aragnon ; catalan aranyo, aragonais arañon, basque aran (prune).

Lat. prunus spinosa ; irl. pluma (prune) ; Nord-Picardie drageno, fourdraine (+ anc. fr). (W. von Wartburg dans P. Guiraud p. 69)

Walther von Wartburg consacre plusieurs pages à ce mot dans le tout premier volume du FEW qui date de 1922. Voir cet article  bulluca « Schlehe » ( = EW I, p.623-625). Il propose trois  types d’étymon  1.bullica  2.bullucea et 3.Pullucea.   Suivi d’une explication   et des références.