Surge « suint », lana surja « laine en suint ». Vous allez me dire « c’est un terme technique, sans intérêt, ! » Moi, je suis ébahi par le fait qu’un terme aussi spécial que le latin sucidus « sale », a survécu pendant plus de 2000 ans dans quelques régions séparées les unes des autres comme la Wallonie, le Vaud suisse, le Béarn et la Provence, le Nord de l’Italie, en rhéto-roman, en catalan sutze, surdz’a « sale », espagnol sucio, portugais sujo .
Sucidus, -a a abouti à soz « sale » en ancien béarnais et à sous à Aix et Marseille.
Bien sûr, nous ne prononçons plus comme les Romains; sucida est devenu surja, dans la combinaison lana surja.
La combinaison lana sucida est attestée pour la première fois chez Marcus Terentius Varro (116 av. J.-C – 27 av. J.-C) et survit telle quelle dans le centre de la Sardaigne avec la forme lana súkida ! (u = ou français). Elle domine dans tout le domaine occitan.
A Narbonne au XIIIe siècle est attesté lana sulza. Mais à la même époque et dans la même région nous trouvons la forme lana surga, lana surjo ce qui suppose une forme *surdica comme base, c’est-à-dire une inversion du -d- et du -c- et l’insertion d’un -r- . La première se comprend facilement et pour la deuxième il y la combinaison sucidas sordes ou l’adjectif sordidus ‘sale’.
Je ne veux pas vous faire manquer deux recettes à base de lana surja: une contre les mites et une autre contre les glandes sous l’aisselle:
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