Vincla du latin vinculum « lien » a donné en gascon : bincle, bingle « lien » et le verbe dérivé binclá « plier, incliner ». La fête de St-Pierre aux Liens, qui a lieu le 1er août, (le 16 janvier pour les orthodoxes) s’appelle vincla ou bingle. A Nice on en a profité pour faire cinq jours de festivités pour la St-Pierre-es-Liens. A Rome dans Eglise Saint Pierre aux Liens – San Pietro in Vincoli. vous pouvez voir les bingle.
Bincle s.f. signifie « lien », bengle « tige de bois fendue pour tenir la chandelle; pince en bois » en béarnais. Dans le Bigorre blincá signifie « courber, ployer, pencher », dans l’Aude et le Val d’Aran blinká est « plier ». Italien vinchio « tige d’osier qui sert à lier », catalan vincle « lien », espagnol vinculo « lien « , et brincar « sauter, bondir », portugais brincar« jouer, plaisanter, badiner »font partie de la même famille.
Les vincla de St Pierre. Le bencill d’Hercule. Un bencill moderne
Vencilh, bensilh « lien du fagot », attesté dans les Htes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques et les Landes, vinquèla, vinzelo à Agonac en Dordogne. (Thesoc). La 1re attestation date de 1315 (Bayonne). Le mot est surtout connu en gascon avec le sens « hart dont on lie les fagots ». A Bayonne le bencill‘était une « houlette de berger » (une houlette c’est un » une petite plaque de fer fixée au bout du bâton de berger qui permet de jeter des mottes de terre aux moutons qui s’écartent ».
Etymologie : *vinciculum « lien ». Dans le FEW vincilh est rangé dans l’article à part *vinciculum « lien », un diminutif de vinculum « lien » qui a abouti à vincla.
Je suis convaincu que les mots de la famille Guinsal, guissal « hart, corde, lien; corde de pendu » ont au moins subi une influence de vinciculum.
Un visiteur qui se présente comme « Pep » m’a envoyé une attestation supplémentaires provenant d’une étude sur les patois des Landes dont vous trouverez la référence dans son commentaire sur cet article (cliquez sur le titre pour voir l’article avec les commentaires). J’ai pu trouver la page et voulais vous la présente pour admirer cette trouvaille, mais la qualité de ma capture d’écran n’est pas suffisante.
https://ethnolinguiste.org/wp-content/uploads/2020/06/Millardet-Georges.-Le-d%C3%A9veloppement-des-phon%C3%A8mes-additionnels.-Etudes-de-dialectologie-landaise-1910.pdf
p. 173 Vencilh
‘La carte no 194 de l’ALLOR montre quelques aires majoritaires mais relativement petites et une multitude de noms descriptifs, donc point d’unanimité. Le nom de redòrta (34C, 30O), redorton n.m. (languedocien: 07S), et ses variantes regòrta (languedocien: 12S, 34N), areòrta (languedocien: 34E), redòlta (languedocien: 34N, 30E, 07S), rejòrta (languedocien: 07), ravòrta (provençal : 84), rivòrta (provençal mar.), est un terme générique signifiant lien végétal. Cette clématite très souple, comme l’osier, est souvent employée à cet effet : « redortar, attacher avec un lien d’osier » nous dit Mistral, limitant bien indûment l’usage à l’osier. Il en est de même pour vencilha n.f. (provençal : 06) du latin vinculum, lien, attache. Dans le même champ lexical de la liane qui s’entortille, on trouve les noms de regortiòl n.m. (languedocien. : 12) (se regortilhar, s’entortiller), viradèla n.f. (languedocien : 11, 34O), variante vidarèla (languedocien : 34O), viraula n.f. (languedocien) (de virar, tourner). »
https://journals.openedition.org/geolinguistique/5977
Merci beaucoup. Je ne dispose pas de l’Atlas ALLOR et le Thesoc n’est plus en ligne.