Gabela, gabala (Alibert), a la même étymologie que le mot français gabelle, l’arabe qabala « impôt, fermage ». (cf. TLF) . Je pense que l’occitan l’a directement emprunté à la région italienne voisine. Gabela est attesté en ancien occitan depuis le XIIe siècle avec le sens « impôt sur certaines denrées, par exemple drap, vin, sel », mais le français gabelle un siècle plus tard en 1267 « impôt sur le sel qu’on qu’on payait jusqu’à la Révolution ».
On trouve les formes gabella, cabella et parfois caballa dans des textes en latin du XIIIe siècle. A cette époque à Gênes gabella désigne le « monopole du sel » Les formes correspondantes se trouvent en italien gabella « impôt sur la marchandise » , sicilien gabella « fermage », piemontais gabèla « querelle, chamaillerie ». L’espagnol et le portugais gabela, ainsi que le catalan gabella et le français gabelle ont été empruntés à l’italien. Catalan et espagnol alcabala « impôt sur la vente » ont été empruntés directement à l’arabe.
Plusieurs dérivés ont été créés : ancien occitan gabelar « payer la gabelle pour quelque chose » (Castres 1355), gabelador « officier de la gabelle », et moyen français gabeloux « terme de mépris pour les employés de l’octroi ».
Le mot français à été prêté au suisse-allemand et au « schwäbisch »(= l’allemand parlé en Souabe (Schwaben, province de la Bavière) gabelle comme au néerlandais gabel.
Le Languedoc faisait partie des PAYS DE PETITE GABELLE. Les pays de petite gabelle étaient le Lyonnais, le Beaujolais, le Mâconnais, la Bresse, le Languedoc, la Provence, le Roussillon, le Velay, le Forez, les élections de Rodez et de Millau dans la généralité de Montauban, partie de la généralité de Riom. Le sel s’y vendait 40 à 42 livres le quintal dans le Lyonnais, 24 à 27 en Provence, en moyenne 6 à 8 sous la livre, et la consommation par tête, fort supérieure à celle des pays de grande gabelle à cause de la moindre cherté, atteignait sous Necker 11 livres trois quarts. Là aussi existaient des localités privilégiées: Gex, qui s’était racheté, le diocèse de Rieux, les villes de Cette, Aigues-Mortes, Arles, etc.
En cherchant une attestation pour arabic « espèce de moustique », j’ai suivi une indication d’ E. Rolland concernant la Camargue et j’ai pu consulter l’article suivant :
Nos gouvernements n’ont rien inventé. L’exonération de la taxe existe depuis longtemps. Celle sur le sel s’appelait le franc-salé. Le baron de Rivière a fait un petit calcul sur le prix d’un certain plat, quand il y a une exonération. Cela nous donne une idée précise sur le poids énorme de la gabelle et nous comprenons mieux le rôle que l’opposition à cette taxe a joué dans l’histoire de la France. Voici ce qu le Baron a écrit:
Cela ressemble à la TIPP : taxe intérieure sur les produits pétroliers.
Il y a un article très intéressant sur le rôle de la gabelle dans l’histoire de France dans Wikipedia.
Je pense que le mot gabian avec le sens « employé de fermier général » à Marseille; « douanier » à Nice et « gabelou » à Puisserguier appartient a la même famille. En tout cas je ne vois pas ce qu’ils ont en commun avec une « mouette » gavia comme le prétend le FEW. (cf. gabian).
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