Maïsso, s.f. « mâchoire », bon maïsso « bon appétit (en parlant d’un porc à l’engrais) », au figuré en fr.rég. avoir bonne maïsse «avoir la langue bien pendue » (ML août 2005).
Maisso représente le latin māxĭlla « mâchoire » devenu maxella dans les langues romanes. La forme languedocienne n’est pas expliquée, peut-être est-elle influencée par cais « mâchoire ».
Par métonymie (déjà en latin) maisso désigne aussi la « joue » et au fig. « gourmandise ». En languedocien il y a de nombreux dérivés de maisso, au propre comme au figuré, par ex. maissar ou maissejar « bavarder », maîssaire « bavard »(Alès) ou meisseto « linaire ou muflier bâtard » (Montpellier), que Mistral compare à une gueule d’animal; maisseto » idem » (Alibert). A Gignac une maïsse est une ‘grande gueule’ mais aussi un « homme doué d’un appétit formidable » Lhubac.
Je viens de lire dans les souvenirs de mon père, Raymond Jourdan natif de Montagnac, que pour le Carnaval du village, dans le sannées 1920-30,il se jouait traditionnellement une pièce en patois languedocien dans laquelle l’accusé se nommait Maïssodoulo. Il était jugé sur l’esplanade du village par un juge et des assesseurs qui arrivaient par le train en gare de Montagnac. Ce juge et ses assesseurs étant des habitants du village acteurs pour la circonstance.La pièce jouée à Montagnac était celle écrite par Emile Barthe en 1905 et intitulée « Lou Proucès de Maissodoulo ». Emile Barthe a aussi écrit « Lou Trissou », qualifiée de Carnabalada par l’auteur. Cette pièce, dont je possède un exemplaire, fut jouée par la première fois, le 30 avril 1905, sur la place de Colombiers, près de Béziers. La page de couverture est la suivantet :
Emile Barthe
Lou Trissou
Carnabalado jougado per lou prumié cop sus la plaço de Couloumbiès, lou 30 d’Abrial 1905.
Costo 10 sous
Béziès
Librarié Claretoun Plaço de la republico
Imprimariè J. Laspeyres
1905