Barbajàou,barbajòl s.m. »joubarbe ». L’origine du mot occitan et du mot français est identique : latin barba + Jovis le génitif de Jupiter. La différence du genre s’explique par l’inversion des deux composants. D’autres noms de la joubarbe des toits : Artichaut bâtard, Artichaut de murailles, Artichaut des toits, Grande Joubarbe, Herbe du tonnerre ».
D’après les données du FEW le type barbajàou est limité à l’est-languedocien, au Velay et au Périgord. Il se retrouve en wallon. Il faudra attendre la publcation du Dictionnaire de l’Occitan Médieval, pour savoir si ce type était plus répandu autrefois et qu’il couvrait la même zone géographique que le type dies + jovis > dijòus « jeudi ».
Pedanius Dioscoride né vers 40 après J.-C. à Anazarbe dans la Cilicie (Turquie) écrit dans sa De materia medica que la Jovis barba protège contre la foudre et que pour cette raison on la cultivait dans dans des bacs et sur les toits.
Le Capitulare de villis vel curtis imperialibus, l’ordonnance de Charlemagne concernant la gestion de l’agriculture et l’horticulture des domaines impériaux, rédigé vers 812, prescrit la plantatation de la joubarbe pour la même raison.
D’après le Thesoc barbajaou est le nom de l’hirondelle dans le Gard, l’Hérault et l’Ardèche (??). Ailleurs l’hirondelle s’appelle cul blanc. Il doit s’agir du barbajàou le « martinet à ventre blanc »; le barbeirou-pies blanc le « grand martinet à ventre blanc » (Mistral), qui est le plus grand martinet d’Europe. Je crois que c’est le même oiseau; je n’ai pas trouvé deux espèces de martinets à ventre blanc différents. Ce sens s’explique à partir de la notion « barbe blanche ».
Un visiteur m’informe : barbajou serait aussi le sobriquet collectif des habitants de Bezouce ou St-Gervasy, dans le Gard.
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