Inspiré par une visite de la Combe des Bourguignons à Marguerittes, j’ai cherché l’étymologie de rachalan.
La « combe des Bourguignons » : Le 2 août 1989, un violent incendie ravageait les collines dominant Marguerittes au nord, mettant au jour d’anciens enclos agricoles, avec leur cabane et murs en pierre sèche, édifiés par les petites gens de Marguerittes (ou rachalans) au lieu-dit « la combe des Bourguignons ». Les ouvrages, bâtis à l’aide du matériau calcaire extrait du sol, ont été restaurés tandis que certaines parcelles étaient replantées de vignes et d’oliviers comme autrefois. Depuis 2002, un parcours d’interprétation, long de 1,9 kilomètre, fait découvrir ce qu’était la vie dans la garrigue. Un conservatoire variétal permet également de mieux connaître l’olivier3,4.
Un extrait du site http://www.nemausensis.com/
Le Rachalan (lien vers la page)
A l’époque où, sous l’impulsion particulière des tisserands, la Garrigue se transforma, de nombreux terrains, incultes jusqu’alors se couvrirent de vignes, d’olivettes, d’amandiers et d’une flore toute nouvelle. Pour mettre ces terrains en culture et les entretenir, terrains dont beaucoup aujourd’hui sont retournés à l’état d’inculte, Nîmes eut alors un type local, devenu introuvable de nos jours : le Rachalan.
Le Rachalan, en langage vulgaire lou racho ou travaiadou, était l’ouvrier agricole travaillant dans la Garrigue, cultivant un bout de champ à lui, soignant particulièrement ceux des autres et faisant les travaux de culture et d’entretien que ne pouvait faire le masetier lui-même, taffetassier, artisan ou bourgeois, occupé ailleurs.
A-dessus dou rache proprement dit, il y avait lou baile rachalan ou chef de colle, qui était un petit entrepreneur de travaux agricoles, ayant sous ses ordres trois ou quatre ouvriers, qu’il employait, concurremment avec lui, aux divers travaux de la Garrigue. La plupart des rachalans possédaient un âne, leur inséparable compagnon de travail : .. lou bechar sus l’espalo, la biasso au col, l’ase davan, lou rachalan camino ver la vigno ; … a écrit Bigot.Cet âne constituait un véritable capital pour le travaiadou ; il portait un bât auquel on suspendait de chaque côté une banaste, servant à transporter dans les champs les outils du rachalan, le fumier et tout ce qui était nécessaire aux cultures, et à descendre en ville les récoltes diverses de la Garrigue : olives, raisins amandes, etc.
Quelquefois, en plus de son âne, le rachalan avait un chien loubet, ce qui était un luxe et lui valait le surnom de rachalan di double.
… ait rachalan dé délai vivié dé soun traval et dé quaouqui soou, embé si fiyo, un ase et soun chin gardo-biasso-loubé qu’à l’oucasioun èro un paou chin de casso… (Bigot : l’Ase et lou Chin).
Etymologie.
D’aorès E.Serran, Les masets nimois. (Revue du Midi. Tome XXII, 1898, pp314-334) p.322 cité par Claude Achard :
Le rachalan est le cultivateur nîmois se rendant à son travail monté sur son âne. Dans l’idiome local rache signifie « âne »
Dans le Trésor de Mistral, les mots racho et racahalan sont bien présents, mais pas avec le sens âne:
Il suggère une racine romane rascalau et le sens serait alors « racler » , mais normalement le -s- est conservé dans cette famille de mots qui viennent d’une racine rasicare. Voir par exemple l’article rascar. Voir aussi le verbe racher dans le CNRTL
D’autres sobriquets pour les Nîmois dans l’article reboussier.
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