Trabac s.m. est défini comme « engin de pêche utilisé dans les étangs de Camargue; il tient de la nasse et de la madrague » par Michèle Povel-Armanet dans le parler camarguais. Nîmes, Lacour,1994. L’étymologie d’après le FEW XVII,640b est le germanique, plus précisément le lombard ou langobard *trabo
Les attestations de trabac dans le FEW sont rares. Une pour le Grau-du-Roi et une pour Sète qui est fournie par Littré et reprise par les Larousse jusqu’en 1949.
Actuellement le mot n’est pas courant non plus. Google déniche trabac dans quelques sites dont le Terroirs d’en France, qui l’a trouvé dans l’Encyclopédie Hachette Multimédia de 1999., qui nous renvoie à son tour aux industries Fipec inc. fabricant de filets au Quebec (!). qui fabrique des verveux :
« Les trabac (ou trabacs ou trabaque ou trabaques) sont des verveux multiples. »
Dans un site consacré au Canigou, le trabac est décrit ainsi:
Le « trabac » est un filet de pêche fixe en entonnoir maintenu en forme par des cerceaux multiples dont les petites mailles permettent la capture des anguilles, utilisé en poste fixe en eau peu profonde, maintenu sur le fond par des ancres lestées et tendu perpendiculairement aux berges entre des piquets de châtaignier, il canalise les poissons vers des nasses disposées en triangle qui sont visitées par le pêcheur une fois par jour.
Le FEW nous fournit encore 2 variantes de trabac, dont la première vient du livre fameux de Duhamel du Monceau, Traité général des pesches.. (suivez le lien ! j’y ‘ai consacré toute une page), qui nous explique:
avec un renvoi vers la Section II, p; 155:
Ce texte a paru en 1769; le changement et le nom trabacou date donc de 1750 environ.
La seconde est marquée comme « rhodanien » et je me suis dit qu’il doit donc se trouver dans le Trésor de Mistral:
et sa définition est bien « espèce de tartane » et « espèce de filet ».
Tout à fait par hasard je trouve qu’il n’y a pas longtemps, en 2012 , a paru une étude sur l’histoire de la pêche en Méditerranée1 avec des dessins magnifiques en plus. D’après ces recherches de Mme Maria Lucia De Nicolò, l’expression à trabac désigne d’abord des voiles trapézoïdales déjà expérimentée au début du XVIIe siècle.
Il s’agit donc bien d’une innovation technique pratiquée à Venise et adoptée en Provence. L’étymologie est d’après le FEW XVII,640 l’italien trabacca attesté depuis le XIIIe siècle avec le sens « tente de soldats; baraque », dont le suffixe –acca a été pris au mot baracca et le début correspond à l’étymon germanique du français tref « tente; voile carré », ancien provençal trap « tente; demeure, habitation ».
Il faut dire que l’histoire de ces derniers est très discutée par des grands étymologistes comme Corominas, Thomas, Schuchart et von Wartburg. Il n’est pas étonnant qu’il se trouve tout à la fin du volume XVII dans les Corrections et compléments. Le FEW donne un résumé des propositions.
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