Restanco « écluse; digue; morceau de bois qu’on place au travers du pétrin pour empêcher la pâte de s’étendre ». L’étymologie est la même que celle de pétanque voir tancar, mais je viens d’apprendre d’un ami qui connaît bien la région niçoise que les restanques sont les terrasses, un sens inconnu de Mistral:
qu’on appelle traversiers à Valleraugue et bancels en Lozère, ribo à Pont-de-Montvert, faissa ou paredon dans l’Aveyron. Voici une image des restancos près de Toulon:
L’auteur donne la description suivante
Photo prise sur les pentes du Mont Faron à Toulon
Les cultures en terrasses traditionnelles (restanco), c’est à dire avec un système d’écoulement des eaux de ruissellement intégré, se font de plus en plus rares. Et on n’y fait plus guère pousser de légumes, seulement des fruitiers. Celles-ci sont très belles et, curieusement, quasiment en ville.
Cette description explique l’évolution sémantique qui s’est produite. Restanco vient du verbe *stanticare « arrêter » qui a aussi dooné tancar. En ancier occitan est attesté le verbe restancar « étancher le sang », restanchier en ancien français. Dans les parlers occitans modernes on trouve restanca(r) « faire une digue, un barrage, retenir l’eau » à Cavalaire près de Draguignan un restanco est « une barrière en bois le long d’un chemin pour empêcher les eaux pluviales d’y passer ». Quand on crée plusieurs de ces barrières en pierre sèche plutôt qu’en bois, sur la pente d’un colline on obtient des restancos « terrrasses ».
Mon ami d’Ampus qui m’a parlé de ces restanques, m’a dit qu’à Ampus, au Nord de Draguignan; on appelle ces murets en pierre sèche et les terrasses qui sont ainsi formées des berges. L’évolution sémantique de berge « Bord d’un cours d’eau » > « muret avec système d’écoulement d’eau » > « terrasses formées avec ces murets » est la même.
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