Cuscar « parer, former, arranger, mettre en ordre; soigner un malade, un enfant, les servir, avoir soin de les vêtir, de les couvrir, les remuer, les faire manger,&c » et descuscar « défigurer, meurtrir, balafrer »(Sauvages, S1), viennent d’un mot germanique kuski « pur, vertueux, chaste » 1 qui a abouti à keusch en allemand, kuis en néerlandais « chaste ».
La première attestation vient du Gascon Marcabru ( 1110-1150): cusc « pur, vertueux ».
Les attestations du verbe cuscar et de son contraire descuscar ne sont pas très fréquentes. Mais au XVIIIe siècle ils devaient être bien vivants en languedocien, parce que l’abbé de Sauvages complète sa définition entre la première et seconde édition de son dictionnaire.
Ce qui m’a frappé est le fait que l’évolution sémantique qui s’est produite en occitan a eu lieu également en flamand où a été créé le verbe kuisen avec le sens « nettoyer, rendre propre », un emploi qui fait toujours sourire les Néerlandais. Le fondateur de la lexicologie néerlandaise, le Flamand Kiliaan donne l’exemple kuyschen de boomen « tailler les arbres », un sens qui a peut-être existé en occitan; en tout cas l’abbé de Sauvages connaît son contraire : descuscar « déparer un arbre en cassant les branches » (S2) .
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