Ferratge « fourrage en vert », en ancien occitan « terrain planté en fourrage »; pour l’abbé de Sauvages c’est de l’escourgeon, une espèce d’orge qu’on fait manger aux chevaux en verd ». (L’escourgeon est une orge hâtive, que l’on sème en automne.) Il ajoute que le feratge n’est pas du tout la même chose que le fourrage français, qui est un mélange.
Le ferratjal est un « terrain en fourrage », et « mettre un cheval au vert » est l’ afarrajà.
Dans un compoix mirapicien daté de 1766, on trouve les formes ferratjat, ferrageat.(communication personnelle). Deux autres graphies à Mirepoix : ferraxchail et feratjeal dans le registre des contributions foncières de l’an 3. Un visiteur fidèle de l’Hérault confirme: « Le compoix de Pézénas de 1775 on trouve souvent qu’il y a autour des anciens remparts « patus et ferrajal« , pour indiquer des enclos où l’on parquait des chevaux. »
Extraits du Compoix de Mirepoix : ferratjat ou firratjat mais sans · sur le i .
Le deuxième est intéressant par la spécification jardin ou ferraxchail.
Le mot ressemble beaucoup au mot français mais son étymologie est bien différente. Le mot occitan vient du latin farrago « mélange de divers grains pour les bestiaux »: il est devenu très tôt ferrago. Français fourrage est un mot d’origine germanique, à savoir foder « nourrir » ( food en anglais moderne, voer en néerlandais).
En occitan ferrago a abouti aussi à ferouche, foroujo, ferouge, faroutcho pour désigner le « trèfle incarnat », prêté au français sous la forme farouche..Il semble que la culture du farouche vient de la Catalogne farratge et qu’en français on l’appelle aussi « trèfle de Roussillon », une dénominaton d’après l’origine de la plante . La couleur de la fleur explique que par-ci par-là comme dans l’Aude, la feratge est devenu la feroutge
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