Osca, osce, osque s.f. « entaillures sur le bras de la romaine qui marquent les livres, 1/2 livres et onces » (Seguier1, p.47 verso ); oscar « entailler »; ouisse « entaille » (Champsaur en 1996).
image du Larousse 1905. L’abbé deSauvages donne plus de renseignements.
Lla boulangère de Valleraugue (Gard), m’a raconté à propos de « hoches sur la taille des boulangers » que, dans les années ’80-’90, les vieux Valleraugois payaient bien sûr tout ce qu’ils prenaient, mais jamais le pain. Le pain était payé à la fin du mois. La taille des boulangers y est donc restée en usage jusqu’à la fermeture de cette boulangerie.
La question a été posée pour les Atlas linguistiques, mais je n’ai pas retrouvé le type osca parmi les réponses. D’après le TLF l’expression existe encore, mais je me demande si la coutume est encore vivante.
Essayez chez Carrefour, et rapportez-moi le résultat. Merci.
Un visiteur m’a donné une autre explication de l’expression faire une croix sur la cheminée. « marquer un fait rare ou exceptionnel » (expression donnée comme vieillie dans le Robert).
Le visiteur de Capriata d’Orba (dans le Piemont, province d’Alessandria) m’écrit: Da nos-átri o ï era la costumança de « fár una croge ente la ceindre d’ël camin » ó ente la polvre de la corte purqu’èst qu’o se penseiva de téner lontan la tempèsta e la gragneula (grêle). Mé máre a me la feiva fár encor quand que mi a era un filjeul. La croge a se feiva encom un baston que o lasseiva com’et una crenna (osca) ente la ceindre ó en tèra.
Heureusement, il a eu la gentillesse de me le traduire, parce ce que son patois est un patois de transition entre le piémontais et le ligure:
Chez nous il y avait l’habitude de « faire une croix dans la cendre de la cheminée » ou dans la poussière de la cour parce que on croyait d’éviter la tempête e la grêle. Ma mère me faisait encore faire ça lorsque j’étais un enfant (il y a plus de 50 années). On faisait la croix avec un bâton qui laissait comme une rainure (sillon ?) dans la cendre ou sur le terrain. Dommage je ne rappelle plus les mots que ma mère récitait dans l’occasion.
Dans notre siècle avec des balances électroniques, il y a peu de personnes qui connaissent encore ce mot qui a également existé en français: osche ou oche jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. En ancien français osche avait un sens général « coche, entaille faite pour marquer une mesure » mais au cours des temps il s’est spécialisé, par exemple dans l’Encyclopédie de Diderot on trouve auche « trou pratiqué dans la matrice du mouton à frapper les têtes d’épingles ».
D’après le FEW la répartition géographique de cette famille de mots correspond assez bien à la région où habitaient les Gaulois et il suppose une origine gauloise *osca. Nous le retrouvons en effet dans le nord de l’Italie: piémontais osca « entaille », et en catalan osca etc. Il est attesté dans des langues celtiques, comme le breton ask, aska « faire une entaille ». Hubschmid par contre suppose une origine basque/préromane. Voir à ce propos le TLF s.v. hoche. Le mot a été prête à l’anglais : notch avec n- par agglutination du n dans an notch.
Voir aussi l’article roman, romana « romaine ».
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