Nai(s) « abreuvoir » (Thesoc). Mistral définit nais comme « routoir » pour rouir le chanvre, sens attesté depuis le XIVe siècle. Han Schook a recueilli a Die nais ou naisas s.m. « routoir de chanvre, bassin pour rouir le chanvre », et le verbe naisar, naisir « rouir le chanvre ». Le sens « auge » se trouve dans un autre texte de la même époque. Le mot s’est maintenu dans les Alpes Maritimes et à Forcalquier avec le sens « abreuvoir » (Thesoc). Dans les dictionnaires on le trouve dans les parlers provençaux et franco-provençaux ainsi que en Poitou et les deux Sèvres, mais il y est rare. A Barcelonnette nais signifie « routoir » et « prairie marécageuse », à La Ciotat c’est un « lavoir ». Cette évolution sémantique s’explique par la disparition de la culture du chanvre.
L’étymologie n’est pas claire. Meyer-Lübke a supposé un germanique natjan « mouiller », W.Gerig propose dans sa thèse de 1913 un gaulois n(e)ax, mais ni l’un ni l’autre étymon ne rend compte des formes provençales. Le FEW (VII,24a-25b) suit la proposition d’Antoine Thomas : *nasiare « mettre à rouir le chanvre », mais il n’est pas clair si le verbe a été formé à partir du substantif ou l’inverse, et l’origine de ce verbe reste obscure.
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