Mauro « truie » du latin maurus « habitant de l’ancienne Mauritanie, le royaume berbère, qui à l’époque romaine s’étendait de l’actuelle Tunisie jusqu’à la rivière le Moulaye au Maroc.
En ancien provençal mor, moro signifie « africain adj. et subst. ; musulman » et « basané, marron, noir ». En occitan moderne moure , morou (Alès) c’est le deuxième sens qui s’est maintenu et développé: A blanchi un moure se perd soun tems et soun saboun (Mistral). Aoc. maur « noir » est attesté en 1240 et la Roca Mauro près de Carcassonne déjà en 1034. Il y a de nombreux dérivés comme lang. neit maurello « nuit sombre » et Gard agneu mouret « qui a le poil noir »(M). A Valleraugue (30) La Jasse du Mouret , toponyme.
Le sens « brun, noir » a été transféré sur toutes sortes d’animaux et de plantes, comme « truie, vieille truie » (Hérault), provençal mouret « sagre, poisson de mer », des salamandres, têtards, canards, oiseaux, insectes et des noms de plantes comme languedocien mouro « variété d’olea europea sativa » Nîmes 1793, et oulivié mourau (M). Ce dernier est même entré dans l’ Encyclopédie de Diderot sous « moureau en Languedoc ». Il y a aussi les morilles et les cerises morelles
comme en néerlandais morellen et moriaan « père fouettard, un serviteur noir qui accompagne St. Nicolas lors de sa fête le 6 décembre). Anglais morel « morille ». Le maïs et le sarrasin est appelé blamauro à St André de Valborgne, et il s’appelle blasarrasin en gascon.
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