Vièt’d’ase, vié d’ase « sexe de l’homme ; nigaud », littéralement « sexe de l’âne »
C’est Rabelais (encore lui) qui a introduit l’expression en français : viet d’aze « terme d’injure obscène » ; il a dû l’apprendre à Montpellier. La forme ase du latin asinus prouve qu’il s’agit du languedocien (ay est provençal). A Alès viedas veut/voulait dire « diable !, peste ! » Ounte sian? Pièi, s’estènt esperluca en plen, reprenguè: – Que siéu viedase! sounjave … naciounau? – Res se n’avisara, viedase! … d’un texte intitulé La terrour trouvé sur internet.
Le sens « aubergine » viedaze ou bietase (p.ex. à Pézenas), est limité à l’occitan, du dauphinois jusqu’au béarnais.
Etymologie : vié'(t) vient du latin vectis « manivelle d’un pressoir, pilon, barre ». Le sens « sexe de l’homme » n’est pas attesté pour le latin mais il a dû exister, parce qu’on le retrouve dans d’autres régions comme en Frioul , région de Trieste en Italie.
En fouinant dans la vénérable Revue des Langues Romanes, de 1879, que tout le monde peut consulter grâce au site Gallica de la Bibliothèque Nationale, j’ai trouvé la note suivante, attendrissante par la façon pudique dont l’auteur s’exprime à propos du juron vié d’ase:
Dans le livre de J.P. Durand, p.72 sur l’Aveyron, se trouve une autre longue explication de l’expression locale Joan-viech qui égale le viéd’ase. Il connaît la variante viech d’auques déjà mentionné par l’abbé Moyne. Ce n’est pas viet qui est victime du tabou mais l’ase!
Vie d ase est aussi le nom local dans le bas Dauphiné pour les courges longues (et surement aussi dans d’autres regions)
Alphonse Daudet l’emploie dans Les Lettres de mon Moulin…
Mais je ne sais plus dans quelle histoire…Pardon !